Partout les bêtes fourmillent
A ton regard qui se perd
l'incertain
ce bras cette main cette peau
si claire
cette chair palpée molle sous
les doigts
à qui est ce corps épars
tu ne sais
Ton ventre – est-ce ton ventre ?
te brûle de mille maux
te tiraille de mille désirs
à tes lèvres se bousculent les mots
irruption incandescente
Partout les bêtes fourmillent dans la terre
que tu fouilles
à tes mains sous tes ongles
la matière agglutinée
brune répulsion
où tes pensées s'égarent
et ces voix qui résonnent
dans l'immensité de ta solitude
qui sont-elles ?
résurgences d'un passé oublié
ombres menaçantes sirènes mortifères ?
Dévastée
dans ce monde terrifiant
ton regard se perd
tu t'échappes
murée en de lointaines contrées
où nul ne peut t'effrayer
les lèvres closes
les yeux fermés
comme gisant de pierre blanche
Dans mes dérives nocturnes
à tes foulées les blés se courbent
et ton sourire embrase le ciel
tu ris tu cours
ton prénom est celui d'une déesse
mais déjà
ton regard se perd
mais déjà
ton regard se perd.