12.12.2019
love journey 6
je sais les paillettes d'or dans tes yeux et le goût du tabac sur tes lèvres
je sais la douceur de ta peau la chaleur de tes mains le charme de ton sourire d'enfant et tes mots qui m'apaisent
je sais tout cela je sais tout cela
dehors un chat surveille l'aube naissante
immobile
de la fenêtre je l'observe énigmatique statue blanche tâchée de noir
portés par le vent d'ouest des nuages viennent tâcher le rose du ciel
serait-ce de la pluie qui s'annonce ?
Énigmatique ton regard que je surprends parfois
peut-être que quelque chose te résiste quelque chose qui te fait douter
quelque chose qui te restera à jamais incompréhensible
je ne peux t'aider à trouver ce qui donnerait sens
je ne le sais pas moi-même
mais je sais ma confiance en toi
mais je sais l'amour en moi
je te regarde encore endormi je devine ton corps nu sous les draps
ce corps que mes mains redécouvrent chaque jour
j'entends le son léger de la pluie sur la vitre
le chat a disparu.
Publié dans Périple amoureux, Textes | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
01.12.2019
Concision 93
Au pied de la stèle
Aux couleurs de novembre
Vous enfin réunis.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
17.11.2019
Concision 92
Pluie de novembre
Seul le son mat et lourd
de la terre sur le bois.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
19.10.2019
Concision 91
Boucles du Launchpad
Comme un père son fils
Je le regarde.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
28.09.2019
Concision 90
Le soleil d'hiver
Réchauffe le calcaire
Je veille mon père.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
08.09.2019
Concision 89
Est-ce le vide
Qui s'instaure en moi ?
Froide lassitude.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
09.06.2019
love journey 5
je m'éveille à tes mains posées sur ma peau
je sens leur chaleur effleurer mon ventre qui jamais n'a porté d'enfant qui jamais ne portera le nôtre
je m'éveille à tes mains qui effleurent ma peau dont tu dis qu'elle est plus douce que le duvet de la peau des pêches
je m'éveille à tes baisers légers sur mon corps couvert de cicatrices d'anciennes blessures que tu ignores
dans le secret de mes nuits pendant qu'apaisé tu dors je livre bataille
je livre bataille
un jour je m'éveillerai à tes mains posées sur ma peau et les fantômes auront disparu.
Publié dans Périple amoureux, Textes | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
30.05.2019
Concision 88
Les pavés luisent
Poudre blanche sur les toits
Mes oreilles sont chaudes.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
14.04.2019
love journey 4
Tes mains me manquent. Chaudes, douces,
posées tendrement sur mes hanches.
Et tes yeux aussi. Pas ton visage,
ni ton dos, tes yeux. Tes yeux
de loup.
Publié dans Périple amoureux, Textes | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
24.03.2019
Concision 87
Au creux de ma main
la rondeur de son sein.
Apaisée elle dort.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
10.03.2019
Concision 86
Dans ses cheveux d'or
des fils d'argent désormais
Ensemble vieillir.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
10.02.2019
love journey 3
Cette nuit j’ai rêvé. J’ai rêvé de toi. Et de moi.
Tu étais à l’extrémité d’un long couloir. Je marchais vers toi. Tu me regardais et tu avançais vers moi.
Arrivés à la hauteur de l’ascenseur central, nous nous sommes enlacés sans une parole. Je ne sais comment mais nous flottions et tournions dans l’air.
J’ai senti la chaleur de ta peau. Tu étais nu et moi aussi. Nos corps s’effleuraient à peine. Je ne voyais plus rien autour de nous. Je ne voyais que tes yeux. Tes yeux de loup.
Publié dans Périple amoureux, Textes | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
20.01.2019
love journey 2
Un jour tu me surpris à te regarder
je regardais ta bouche aux lèvres ourlées, le tracé de ton nez et tes yeux
tes yeux où parfois les paillettes d’or éclipsent le vert de l’iris tes yeux de loup tes yeux où je lisais l’homme que tu es
tu es un homme différent tu es un homme sérieux
à chaque fois que je te dis cela je provoque ton sourire tu me dis être un homme ordinaire
non tu n’es pas un homme ordinaire
tu es l’homme qui m’a respecté, l’homme qui n’a rien exigé, l’homme qui m’a attendu, l’homme qui m’aime telle que je suis
je regarde tes lèvres, tes mains dont je sais seule la douceur et tes yeux tes yeux de loup
je te regarde esquisser ce sourire si particulier quand tu sais que je te regarde
non tu n’es pas un homme ordinaire
tu es l’homme que j’aime.
Publié dans Périple amoureux, Textes | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
13.01.2019
Concision 85
Nouvelle année première gelée
En terre les cendres de ma mère
ont rejoint celles de mon père.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
16.12.2018
L'imperméable rouge
Des années après, je t'ai retrouvée. Tu portais un imperméable rouge.
C'était un matin de pluie, un de ces matins gris que j'abhorrais. Un de ces matins où je marchais, absent au monde, sans un seul regard pour ce ciel gris. Je ne voyais personne ou plus précisément mes nerfs optiques transmettaient des signaux que je voulais ignorer. Je ne voulais percevoir qu'une foule grise, anonyme, sous ce ciel gris, dans ce matin gris. Et, il y eut cette tâche rouge au loin qui attira mon attention.
Ton imperméable rouge.
Il n'avait pu – je ne le savais pas encore - te protéger que de la pluie.
Et alors, il y eut la lumière de ton visage. La lumière de ton regard, aussi. Cette lumière que je ne saurai décrire. Cette lumière me laissa pantelant, désarmé. Elle me mit en mouvement, inexorablement. Je ne réfléchissais pas, je n'étais que ce mouvement, que ce corps en marche, qu'articulations, muscles et tendons en action. Je n'étais que tension, qu'impulsion soudaine pour te rejoindre.
Un sentiment d'urgence.
Cette histoire, je te l'ai tant de fois déjà racontée. Et tout le reste aussi.
Cet imperméable rouge, pour quelles raisons l'avais-tu choisi ? Toi qui voulais passer inaperçue, te fondre, anonyme. Notre futur t'avait-il conduit à ce choix ?
Notre rencontre débutait sous le signe du désir. Mais, tu n'en savais rien. Dès le premier instant, j'ai cherché à te séduire. Tellement ébloui. Aveugle à tout ce qui n'était pas toi. Obsédé par toi. Je ne voyais que l'iris vert de tes yeux, le dessin de tes lèvres et ton sourire indéfinissable. Je cherchais ton visage sur les quais de gare. Je guettais ton apparition sur le boulevard chaque fin d'après-midi. Ta silhouette, ta démarche, ton port de tête. Tu étais princesse inaccessible, réfugiée en ta forteresse. Je n'avais cesse de te retrouver. Je traversais les jours sans autre pensée que toi. Je t'attendais. Je détestais ces jours où l'automobile te dérobait à ma présence. Je ne pouvais savoir ce qui t'arrachait à moi. Moi qui n'était rien. Moi qui voulait être tout. Chaque matin, chaque soir, j'espérais l'instant où enfin tu allais t'asseoir dans la grâce d'un timide sourire en face de moi. Ces instants, j'aurais voulu qu'ils durent jusqu'à ce que la lune t'éclaire d'or. Mais, ces instants, je ne pouvais que les voler, que les dérober.
Par tes yeux, enfin, je voyais la mer et je sentais une houle longue, profonde me porter. Je découvrais enfin mon univers. Un univers inondé de lumière.
Je voyais - j'en étais certain - tout l'amour que tu avais à donner. Je voyais tout l'amour qui t'avait manqué. Tu étais ma joie, mon impatience. Je guettais le moindre de tes sourires - ils me transperçaient le cœur. Je cherchais à te séduire. Je ne savais rien de ta vie, de tes souffrances. Mais j'avais envie d'être ton rempart. J'étais au bord du quai, prêt à basculer. Je découvrais le plaisir d'aimer. Je chavirais, bateau ivre. Je déposais des mots et des regards. Des petits cailloux pour te guider vers le chemin qui – je l'espérais - te mènerait à moi. Je cherchais à te séduire.Tu me laissais dans l'ignorance. Le doute était mon infatigable compagnon de voyage. Impénétrable, énigmatique, tu ne te livrais pas. Je cherchais à te séduire. Je n'osais rien te demander. Je n'avais que des questions qui ne pouvaient que rester sans réponses. Parfois, la colère ou le désespoir me submergeait. Je maudissais ton indifférence supposée. Je ne disais rien. Je devinais mais ne voulais pas savoir. Je maudissais les jours où tu me quittais sur les quais de gare. Je ne montrais rien. Je cherchais à te séduire. Je n'osais t'espérer. Je ne croyais pas te mériter. Et pourtant, j'étais envoûté, je ne pouvais pas lutter contre cette tendresse que je lisais dans ton regard. J'essayais de déchiffrer des signes sur ton visage. Je n'y parvenais pas. Je t'attendais. Je ne pouvais que t'attendre. Te laisser venir à moi.
Et maintenant, chaque soir, tu es là, allongée, blottie contre moi. Tu dis que mon corps est chaud et je m'enroule autour de toi pour te réchauffer. J'écoute la musique de ta voix quand, la nuit tombée, tu lis à haute voix. Elle me calme, me berce. Tu dis que ma peau est douce et je laisse ta main explorer mon corps - il s'abandonne enfin. Et maintenant, chaque soir, j'attends l'instant où je vais sentir le poids de ta tête sur mon épaule quand le sommeil t'emporte. Je n'ose le moindre mouvement si ce n'est caresser lentement l'arrondi de ton crâne, celui de ta joue, si ce n’est effleurer le grain de beauté qui orne ta main gauche.
Chaque jour, te sentir contre moi, t'entendre respirer, apaisée. Chaque jour, je ne regrette rien du passé.
Un jour de nuages à la dérive, j'ai ouvert grands mes bras, je t'ai serrée tout contre moi. Il n'y avait que nous, enlacés dans cette ruelle, nous seuls présents au monde. Je ne voyais que toi, plus rien n'avait d'importance que toi.
Je savais que tu m’emmènerais loin du pays des ombres. Vers d'autres contrées, là où le bonheur a le droit d'exister, là où le plaisir naît du désir dans les regards, là où l'amour n'est pas chimère mais de l'ordre du possible.
Enfin.
24.11.2018
love journey 1
je me tenais nue debout dans la lumière qui inondait la chambre
le dos tourné à contre-jour offerte à ton regard
intimidée de mes mains j’avais couvert mes seins
je n’osais me risquer à ton regard
j’avais peur
tu l’ignorais
paradoxalement il est plus facile de livrer sa nudité
à ces hommes qui ne connaissent que la convoitise
à ces hommes imbus d’eux-mêmes qui ne sont rien
être une autre soi-même détachée de la scène
sans être aimée sans risque d’aimer sans risque d’être abandonnée
cela tu l’ignorais aussi
je me tenais nue debout dans la lumière
qui inondait la chambre
le dos tourné à contre-jour offerte à ton regard
tes baisers timides au creux de mes reins me firent frissonner
et tes mots furent douces caresses sur ma peau
je m’abandonnais à la chaleur de tes mains émues
elles étaient amoureuses
j’étais apaisée
je t’avais enfin trouvé.
Publié dans Périple amoureux | Tags : poème, poésie, littérature | Facebook | |
21.10.2018
Résidence d’été
le portail d’abcès de rouille
grince
sur les marches de l’escalier
deux chaises d’été attendent
délaissées
dans le jardin abandonné
les marguerites sont éteintes et le ruisseau
s’est tu
les volets
clos de silence
ne cachent que le miroir piqué
où tu esquissais un sourire
de rouge fardé
il ne reste que des ombres
surgies de cadres aux dorures fanées
qui parfois peuplaient nos nuits
de douleurs
muettes
13.10.2018
Concision 84
Immobile nu
Au bord du sombre abîme
Oscille plonge.
Publié dans Concisions, Textes | Tags : poème court, poésie, poème, poetry, concisions, littérature | Facebook | |
23.09.2018
Des mois d'absence
Jour après jour
mois après mois
attendre
que la douleur disparaisse
que le plaisir reprenne sa place
enfin
pouvoir marcher dormir lire écrire écouter notes et chants
enfin
(re)vivre
10.06.2018
Pas même le vent
Pas même le vent
dans les feuilles du mûrier
n’aurait pu changer notre futur.
Il était dès son point d’origine tracé
inéluctable.