Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

livre - Page 2

  • Books : « Sauver Mozart » de Raphaël Jerusalmy

    littérature,roman,books,livre,sauver mozart,raphaël jerusalmyPublié chez Actes Sud en 2012, ce court roman est un récit inoubliable porté par une écriture magnifique.

    Rongé par la tuberculose, Otto J. Steiner. critique musical, commence à tenir un journal en juillet 1939 alors qu'il est dans un sanatorium de Salzbourg. Il adresse aussi des lettres à son fils dont il est sans nouvelles.

    Impossible de dévoiler ce qui constituera selon ses mots son « seul acte de résistance » et qui lui donnera le sentiment d'avoir accompli son « devoir » dans ce monde qui bascule dans l'une des périodes les plus sombres de son histoire.

    Sens de la formule, ironie, cruauté, acuité du regard, humour glaçant, gravité, auto-dérision, les qualificatifs multiples qui pourraient être employés indiquent combien ce roman est un grand texte. Par une écriture resserrée et d'une grande précision, en moins de 150 pages, tout est dit sur cet implacable joug qui s'exercera dans tous les domaines y compris dans celui de l'art, tout est dit sur cette idéologie qui planifiera l'Holocauste.

    Le roman est suivi d'une page où figure un texte de quelques phrases dont celles-ci que je ne peux m'empêcher de citer, moi qui consacre aussi des chroniques à la musique :

    « Aucun des musiciens et chefs d'orchestre mentionnés dans le journal d'Otto ne prit jamais la défense de la liberté d'expression ni ne prêta la moindre assistance à ses collègues persécutés. Après la guerre, tous jouirent de l'admiration sans réserve des mélomanes du monde entier ».

  • Books : A lire ou à relire n°2

    littérature,nouvelle,livre,books,haruki murakami,tony takitaniIl est devenu un romancier médiatisé. Chacun de ses nouveaux romans connaît un succès important. Pourtant, je ne suis pas certain que ses derniers ouvrages soient les plus réussis.

    Je crois que je préfère le Haruki Murakami de « Tony Takitani ».

    Je crois que je préfère cette légèreté profonde dans la concision. 

    Cette nouvelle a été adaptée en 2006 au cinéma mais c'est avant tout ce court texte, fragile, épuré, limpide, mélancolique et gracieux qui mérite le détour. 

    Ce récit dont je ne vous dévoilerai pas le ressort insiste entre autres sur l'isolement, la profondeur de la solitude.

    La nouvelle s'achève ainsi : "Une fois que les cartons de disques eurent disparu de la pièce, il se retrouva seul, pour de bon cette fois."

    Alors, pour savoir pourquoi Tony Takitani s'appelle ainsi, pourquoi il contempla longuement d'un œil vague les vêtements de sa femme, empressez-vous de lire cette nouvelle si vous parvenez à la trouver car elle fut distribuée gratuitement par Belfond lors de la sortie du film en 2006.

  • Books : A lire ou à relire cet été n°1

    L'été qui s'installe me rend paresseux.

    Alors, j'ai décidé de partager cet été des livres qui ne sont plus d'actualité.

    Des livres à relire ou à découvrir, installé confortablement dans une chaise longue sous l'ombre protectrice d'un mûrier.

    Des livres qui furent des compagnons reposants ou bouleversants.

    Évidemment, je suis bien conscient de ne pas participer à ce torrent continu et entretenu par blogs et pages diverses : le dernier paru, le dernier entendu, celui qu'on a lu ou entendu et qui va prochainement paraître.

    Non, dans ce flot incessant auquel je contribue aussi, j'ai décidé d'inscrire une pause, d'introduire de la lenteur, d'étirer le temps, d'insérer l'attente.

    Mon premier choix, traduit de l'italien, débute ainsi :

    " Il n'est pas dit que Kublai Khan croit à tout ce que Marco Polo lui raconte [...]".

    Ce texte est l'un des plus remarquables que je connaisse sur la ville.

    Ce livre s'intitule "Les villes invisibles" et l'auteur en est Italo Calvino.

    Un autre jour, peut-être, je vous reparlerai de ses romans et de ses essais tels ceux réunis dans "La Machine Littérature". Aujourd'hui, pas de vignettes, pas de photos, pas de liens. Ceux qui le voudront n'auront aucun mal à le trouver. Je l'espère en tout cas.

    Les villes invisibles. Italo Calvino (traduction par Jean Thibaudeau), Edtions du Seuil, 1974. Disponible en poche (Folio, Gallimard).