Concision 44
Une année encore
Dans la rue des hommes dorment
Les têtes se tournent.
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Une année encore
Dans la rue des hommes dorment
Les têtes se tournent.
ça revient ça recommence ça recommence les bruits les bruits dans ma tête ça tape ça cogne ça revient ça recommence ça recommence les bruits dans ma tête et les cris aussi je les entends je les entends les cris dans la nuit ça recommence ça recommence ça tambourine ça martèle ça couine c'est mon cerveau qui va exploser en mille petits morceaux gris et sanguinolents en mille petits morceaux qui vont s'éparpiller sur les murs blancs ça revient ça revient ça recommence ça pulse ça pulse sans cesse à l'intérieur de ma boîte crânienne des accords stridents des notes déchirantes ça vrille mes neurones ça taraude ma cervelle ça revient et cette lumière cette putain de lumière aveuglante qui va faire éclater mes globes oculaires ça revient ça recommence ça recommence ces saloperies de vagues destructrices qui labourent mon encéphale ça revient ça recommence ça recommence les bruits dans ma tête et les rires glaçants aussi je les entends ça revient ça recommence ça recommence je les entends ils arrivent je les entends ils arrivent les fantômes blancs le bruit de leurs pas résonne dans ma boîte crânienne je les entends ça revient ça revient ça recommence ça recommence les bruits les bruits dans ma tête pourquoi personne ne me croit ça revient ça revient ça revient ça recommence ça revient ça revient ça revient pourquoi personne ne me croit
sous la morsure cruelle du gel
le calcaire cette nuit a éclaté
et le bois sous l'abri s'est fendu
ce matin de ciel bleu acier
entre mer et rails posées dérisoires
tâches bleues tâches vertes
blotties contre les fourrés
protections illusoires
tâches bleues tâches vertes
abris de toile fragiles
où dorment des hommes
sous le regard blasé
des passagers du TER de 6 heures 35
qui file.
Dans le ciel d'hiver
Flotte un quartier de lune
Silence assourdissant de la nuit.
Tel bois mort son corps
disparu dans les flots gris
de mes souvenirs.
Ciel gris d'automne
Feuilles du mûrier jaunies
Mes cheveux blanchissent.
Rivière grise
A la dérive des corps
Évanouis les chants.
De l’arbre arracher la mousse le lierre et l’écorce
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Vouloir dissoudre la mémoire
Griffer le derme oublier les visages les mains et les seins
Étouffer les cris le bruit des bottes et celui des trains
Vouloir ne plus savoir ne plus pouvoir voir
Arracher la mousse le lierre et l’écorce
Vouloir dissoudre la mémoire
Les corps ne plus dénombrer jusqu'au vertige
Fuir les regards et les miroirs
Étouffer les cris les plaintes et les pleurs
Éteindre les braises la chaux et les flammes
Dissoudre la mémoire
Ne plus avoir de mots pour dire l'effroi
Arracher la mousse le lierre et l’écorce
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Vouloir dissoudre la mémoire
Et savoir que cela demeurera
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Dissoudre la mémoire
Savoir avoir toujours su
Et que cela demeurera
Et que cela demeurera