Concision 39
Murs immaculés
Odeur de bitume chaud
Maquillée la misère.
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Murs immaculés
Odeur de bitume chaud
Maquillée la misère.
J'ai suivi le chemin des douaniers
celui qu'autrefois tu aimais emprunter
j'ai descendu les marches taillées dans la roche noire
regardé la mer grise à peine ridée
ça et là dérivaient des lambeaux d'algues brunes
au large
on devinait de sombres langues de terre
les îles sous la pluie
j'ai foulé l'or éteint de la crique qui glaçait mes pieds nus
est-ce cela le monde où nous devons vivre
une plage pour seul tombeau
j'ai laissé la mer lécher mes chevilles
elle ne me réchauffait plus comme avant
quand tu suivais le chemin côtier
j'ai laissé l'écume se déposer sur ma peau
et j'ai attendu que l'obscurité tombe
le vent mordait mon visage
au large on devinait quelques lumières tremblantes
est-ce cela le monde où nous devons vivre
la mer pour unique linceul
j'ai laissé la nuit dissoudre mes derniers espoirs
longé la grève pris le sentier côtier
celui qu'autrefois tu aimais emprunter en me tenant la main
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage
Sphère jaunâtre
dans la brume suspendue
Sous son regard mes rides.
Plus cruel qu'endurer
chaque jour qui vient
Un horizon de désespoir.
Odeur de varech
Les yeux clos reposant seul
A l'envers du monde.
Il y a ce bleu Ce bleu si bleu Ce bleu du ciel Ce bleu de la mer Il y a ce bleu Ce bleu si bleu Et l'or du sable Étincelant Aveuglant Et l'odeur des pins qui monte dans la chaleur Cette odeur de résine Entêtante Enivrante Il y a ce bleu qui sature les rétines qui envahit l'espace Ce bleu si bleu Incongru dans ce monde de souffrances Ce bleu de la mer et du ciel confondus Ce bleu si bleu Conquérant Désarmant Insolent Ce bleu D'une beauté cruelle Ce bleu si bleu Obscène.
A perdre le souffle
Corps serrés odeurs de sueur
Vivre encore.
Dans une chambre de miroirs amers
une demoiselle aux ailes bleues
tâtonne et se perd
Il y a de cruelles lumières