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MB&P : Music Books And Poems - Page 62

  • love journey 2

    Un jour tu me surpris à te regarder

    je regardais ta bouche aux lèvres ourlées, le tracé de ton nez et tes yeux

    tes yeux où parfois les paillettes d’or éclipsent le vert de l’iris tes yeux de loup tes yeux où je lisais l’homme que tu es

    tu es un homme différent tu es un homme sérieux

    à chaque fois que je te dis cela je provoque ton sourire tu me dis être un homme ordinaire

    non tu n’es pas un homme ordinaire

    tu es l’homme qui m’a respecté, l’homme qui n’a rien exigé, l’homme qui m’a attendu, l’homme qui m’aime telle que je suis

    je regarde tes lèvres, tes mains dont je sais seule la douceur et tes yeux tes yeux de loup

    je te regarde esquisser ce sourire si particulier quand tu sais que je te regarde

    non tu n’es pas un homme ordinaire

    tu es l’homme que j’aime.

  • Album of the Month : "The Mountain That We Live Upon" by Thus Owls

    Rien que pour la voix et le chant d'Erika Angell qui m'ont toujours fait frissonner.

    Rien que pour l'atmosphère envoûtante de leur dernier opus "The Mountain That We Live Upon" paru en 2018.

    Rien que pour ces ambiances musicales mêlant plusieurs influences et qui vous emportent tout au long des 10 titres (dont un bonus).

    Il est indispensable de se laisser peu à peu emporter par le dernier album de Thus Owls.

    Définitivement conquis, un de mes albums préférés de ces derniers mois.

     

     

  • L'imperméable rouge

    Des années après, je t'ai retrouvée. Tu portais un imperméable rouge.

    C'était un matin de pluie, un de ces matins gris que j'abhorrais. Un de ces matins où je marchais, absent au monde, sans un seul regard pour ce ciel gris. Je ne voyais personne ou plus précisément mes nerfs optiques transmettaient des signaux que je voulais ignorer. Je ne voulais percevoir qu'une foule grise, anonyme, sous ce ciel gris, dans ce matin gris. Et, il y eut cette tâche rouge au loin qui attira mon attention.

    Ton imperméable rouge.

    Il n'avait pu – je ne le savais pas encore - te protéger que de la pluie.

    Et alors, il y eut la lumière de ton visage. La lumière de ton regard, aussi. Cette lumière que je ne saurai décrire. Cette lumière me laissa pantelant, désarmé. Elle me mit en mouvement, inexorablement. Je ne réfléchissais pas, je n'étais que ce mouvement, que ce corps en marche, qu'articulations, muscles et tendons en action. Je n'étais que tension, qu'impulsion soudaine pour te rejoindre.

    Un sentiment d'urgence.

    Cette histoire, je te l'ai tant de fois déjà racontée. Et tout le reste aussi.

    Cet imperméable rouge, pour quelles raisons l'avais-tu choisi ? Toi qui voulais passer inaperçue, te fondre, anonyme. Notre futur t'avait-il conduit à ce choix ?

    Notre rencontre débutait sous le signe du désir. Mais, tu n'en savais rien. Dès le premier instant, j'ai cherché à te séduire. Tellement ébloui. Aveugle à tout ce qui n'était pas toi. Obsédé par toi. Je ne voyais que l'iris vert de tes yeux, le dessin de tes lèvres et ton sourire indéfinissable. Je cherchais ton visage sur les quais de gare. Je guettais ton apparition sur le boulevard chaque fin d'après-midi. Ta silhouette, ta démarche, ton port de tête. Tu étais princesse inaccessible, réfugiée en ta forteresse. Je n'avais cesse de te retrouver. Je traversais les jours sans autre pensée que toi. Je t'attendais. Je détestais ces jours où l'automobile te dérobait à ma présence. Je ne pouvais savoir ce qui t'arrachait à moi. Moi qui n'était rien. Moi qui voulait être tout. Chaque matin, chaque soir, j'espérais l'instant où enfin tu allais t'asseoir dans la grâce d'un timide sourire en face de moi. Ces instants, j'aurais voulu qu'ils durent jusqu'à ce que la lune t'éclaire d'or. Mais, ces instants, je ne pouvais que les voler, que les dérober.

    Par tes yeux, enfin, je voyais la mer et je sentais une houle longue, profonde me porter. Je découvrais enfin mon univers. Un univers inondé de lumière.

    Je voyais - j'en étais certain - tout l'amour que tu avais à donner. Je voyais tout l'amour qui t'avait manqué. Tu étais ma joie, mon impatience. Je guettais le moindre de tes sourires - ils me transperçaient le cœur. Je cherchais à te séduire. Je ne savais rien de ta vie, de tes souffrances. Mais j'avais envie d'être ton rempart. J'étais au bord du quai, prêt à basculer. Je découvrais le plaisir d'aimer. Je chavirais, bateau ivre. Je déposais des mots et des regards. Des petits cailloux pour te guider vers le chemin qui – je l'espérais - te mènerait à moi. Je cherchais à te séduire.Tu me laissais dans l'ignorance. Le doute était mon infatigable compagnon de voyage. Impénétrable, énigmatique, tu ne te livrais pas. Je cherchais à te séduire. Je n'osais rien te demander. Je n'avais que des questions qui ne pouvaient que rester sans réponses. Parfois, la colère ou le désespoir me submergeait. Je maudissais ton indifférence supposée. Je ne disais rien. Je devinais mais ne voulais pas savoir. Je maudissais les jours où tu me quittais sur les quais de gare. Je ne montrais rien. Je cherchais à te séduire. Je n'osais t'espérer. Je ne croyais pas te mériter. Et pourtant, j'étais envoûté, je ne pouvais pas lutter contre cette tendresse que je lisais dans ton regard. J'essayais de déchiffrer des signes sur ton visage. Je n'y parvenais pas. Je t'attendais. Je ne pouvais que t'attendre. Te laisser venir à moi.

    Et maintenant, chaque soir, tu es là, allongée, blottie contre moi. Tu dis que mon corps est chaud et je m'enroule autour de toi pour te réchauffer. J'écoute la musique de ta voix quand, la nuit tombée, tu lis à haute voix. Elle me calme, me berce. Tu dis que ma peau est douce et je laisse ta main explorer mon corps - il s'abandonne enfin. Et maintenant, chaque soir, j'attends l'instant où je vais sentir le poids de ta tête sur mon épaule quand le sommeil t'emporte. Je n'ose le moindre mouvement si ce n'est caresser lentement l'arrondi de ton crâne, celui de ta joue, si ce n’est effleurer le grain de beauté qui orne ta main gauche.

    Chaque jour, te sentir contre moi, t'entendre respirer, apaisée. Chaque jour, je ne regrette rien du passé.

    Un jour de nuages à la dérive, j'ai ouvert grands mes bras, je t'ai serrée tout contre moi. Il n'y avait que nous, enlacés dans cette ruelle, nous seuls présents au monde. Je ne voyais que toi, plus rien n'avait d'importance que toi.

    Je savais que tu m’emmènerais loin du pays des ombres. Vers d'autres contrées, là où le bonheur a le droit d'exister, là où le plaisir naît du désir dans les regards, là où l'amour n'est pas chimère mais de l'ordre du possible.

    Enfin.