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  • Album of the Week & Discovery : "On se retrouve à l'intérieur (et si on s'ennuie, on ira prendre l'air)" by Blondbelier

    Ces derniers temps, je sors rarement de mon antre granitique mais, aujourd'hui, je déroge à mon apathie automnale. Un premier album au titre qui a réussi à m'intriguer, est parvenu à réveiller ma carcasse.

    "On se retrouve à l'intérieur (et si on s'ennuie, on ira prendre l'air)" est donc le premier opus de Blondbélier. Pourtant, j'ai failli renoncer. De la lassitude, de moins en moins d'émotions en écoutant de multiples nouveautés. Souvent un goût de réchauffé, une impression de redite, une absence d'être.

    Et puis voilà, je me laisse tenter. Une belle pochette. Je lance la machine à musique.

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    Un premier titre "Aurore" qui m'accroche immédiatement. "C'est comme cela que je suis et je fais au mieux". Immédiatement, je sens qu'il y a vraiment de l'épaisseur, de la profondeur, à petites touches, sans en en donner trop l'air.

    Et les titres défilent à toute vitesse. "Dans le danger" me ferait presque danser. Malin ce "Blondbélier", astucieux même : "J'ai tout au fond du coeur une petite boîte à musique".  

    De la gravité à la légèreté, comme ça, un art de l'imperceptible bascule. "La vie passe" en est l'illustration parfaite, composition à l'image de nos paradoxes.

    Blondbélier, c'est l'art de mettre en scène, en texte et en musique, une histoire ordinaire qui pourrait arriver à tant d'entre nous comme dans "Les roses trémières"

    Blondbélier, c'est Martin Lardé au chant et à l'écriture avec une équipe de musiciens (Polo Leblan, Romain Aweduti et Benjamin Chapelier). Les quatre lascars tissent mots et notes pour faire de chaque chanson un univers singulier.

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    Alors, merci Blondbélier, pour ces notes et ces textes, ces ambiances et ces univers, ces émotions et ces pas de danse. Le ciel vient de virer au gris mais tout au fond, je crois encore voir une touche de bleu.

  • Song of the Week : "Toutes les vies" by Rebeka Warrior

    Le vent et la pluie ont pris possession de mes journées. Mon ciel est gris.

    "Toutes les vies", magnifique chanson de Rebeka Warrior parue il y a quelques semaines, accompagne les bourrasques de vent qui font craquer la charpente de mon antre.

     

  • Album of the Month : "N'être qu'humaine" by Watine

    Depuis des mois, je me terrais. Depuis des mois, j'étais presqu'à terre. J'étais devenu gardien de phare, veilleur d'éclairs. Un peu de lumière pour les nuits d'inquiétude. Plus ou peu de musique, quelques chansons anciennes parfois, de rares lectures. Quasiment disparue l'envie de découvrir d'autres contrées. La musique des vagues me suffisait et celle du vent aussi. Juste cette énergie profonde, cette puissance vitale. Et la nuit, le son du bois des poutres de la maison quand le froid s'installe. La solitude et le silence me convenaient.

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  • A long absence (1) : some forgotten songs & albums (Aure, "A Few Notes)

    Parfois, la vie est ainsi.

    Les envies de musique ou de lecture s'évanouissent.

    Parce qu'elles ne parviennent pas à calmer les peurs, à faire oublier les incertitudes de l'avenir.

    Parce qu'elles ne parviennent plus à mobiliser votre énergie, votre capacité d'attention. 

    Parfois, la vie est ainsi parce que la vie est d'une extrême violence, d'une profonde injustice. Nous n'avons pas demandé à vivre mais nous devons vivre tout ce qui nous arrive.

    Mais la vie est ainsi faite que des envies reprennent leur place.

     

     

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  • Album of the Month : "SHORT SERIES OF ARRANGED PIANO" by Watine

    Ce matin, le vent s'est levé. Les bourrasques faisaient craquer la vieille charpente quand j'ai ouvert l'emballage de carton posé sur la table aux carreaux de céramique, tout près de la platine vinyle. Je savais qu'il allait m'attendre, là, patiemment. Je savais qu'il allait attendre le moment où je l'ouvrirai calmement, où j'apprivoiserai son contenu à l'instant qui me paraîtrait le plus adéquat. Je l'ai laissé là quelques jours, je le regardais de temps à autre. Non, ce n'était pas encore le moment. Attendre, savoir attendre. Et puis, alors que la solitude s'était installée, que le ciel tourmenté et le noir luisant des ardoises sous la pluie me semblaient en adéquation avec son écoute, je l'ai sorti de son emballage, j'ai touché - presque caressé - sa pochette, sorti délicatement le disque.

    Neuf morceaux composés par Catherine Watine. Au piano, bien sûr. Mais pas que, des sons multiples, des chutes de violoncelle, des craquements et une voix.

    La musique de Catherine Watine est de celles qui créent des espaces d'introspection, qui fouillent la mémoire et les souvenirs, qui vous font osciller entre mélancolie et lumineuse sérénité, entre mystère insondable et frontières de l'intime. Touchante d'humanité, essentielle.

    La musique de Catherine Watine est de celles qui sied à ces clairs-obscurs des contrées où je vis. Le disque s'achève et (est-ce un hasard ?) un rayon de soleil vient jouer avec les gouttes de pluie. Par la fenêtre, je crois voir se dessiner un arc-en-ciel. 

       

  • Album of the Month : "Letter To Self" by SPRINTS

    Une longue absence. Peut-être une forme de lassitude. En mode hibernation dans mes contrées granitiques. Terré à l'abri du vent et du froid. De longues semaines, à griller une cigarette en savourant un café bien noir, à regarder les nuages déverser leur torrent de chagrin, à regarder le froid blanchir les ardoises, à entendre le vent faire trembler la charpente.

    Et puis, une claque, un premier album paru en ce début d'année où je croyais continuer à rester là bienheureux ou le contraire, engoncé dans ma torpeur hivernale. "Letter To Self" par SPRINTS. Karla Chubb, Sam McCann, Jack Callan, et Colm O'Reilly, quatre irlandais, délivrent un LP somptueux qui me sort de mon antre.

    Rien à jeter dans ces onze titres. Des accents de Fontaine D.C. parfois mais la production de ce groupe ne peut se réduire à ses influences multiples. Il suffit d'écouter "Shadow of a Doubt" et son explosion à 2'06, le somptueux  "Can't Get Enough Of It" ou bien  le dernier morceau (et sa fin) qui donne son titre à ce premier album pour mesurer combien SPRINTS crée son propre univers où ils nous emportent définitivement conquis.