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  • Books, "A lire ou à relire" : "King Kong Théorie" by Virgine Despentes

    J'avais essayé de lire plusieurs romans de Virginie Despentes. Je me méfiais aussi bien des critiques acerbes que des louanges, de l'écho rencontré dans les médias. Et puis, je crois que j'ai un problème avec les romanciers français, j'ai souvent du mal à accrocher. Pire même, j'apprécie bien souvent plus le style des traductions étrangères que le style de nos auteurs contemporains.

    Je me souviens qu'une jeune femme brune rencontrée dans un café parisien à l'occasion d'un concert privé m'avait vanté "Vernon Subutex". J'avais eu du mal à achever le 1 et je n'ai même pas terminer le 2. Son premier roman ne m'avait guère enthousiasmé même si le sujet était des plus intéressants.

    Bref, je ne comprenais pas pourquoi elle provoquait par ses ouvrages autant de bruit. Culte ou détestée, méprisée. Il faut se souvenir des propos d'Eric Naulleau à propos de cet ouvrage. Le citer serait lui faire un trop grand honneur. Dans quelques années qui se souviendra de ce personnage ? Que restera-t-il de lui dans l'histoire de la littérature ? Rien. 

    Ce n'est pas le cas de cet essai qui, plus de 14 ans après sa sortie, garde toute sa force. Non seulement par son contenu mais aussi par son style. C'est peut-être dans cet essai que l'écriture de Despentes s'avère la plus interessante, apportant à l'intention théorique la puissance de ses mots, de ses phrases. Il y a un rythme, une voix qui vous emmène du début à la fin nous dérangeant parfois dans nos croyances, nous bousculant mais nous dévoilant les mises en scène de la féminité et de la masculinité.

    Ce qui demeure à la fin de la lecture de cet essai, c'est que, par sa critique, il s'adresse à nous tous, femmes et hommes.

    Indispensable.

    littérature,virgine despentes

  • Books, A lire ou à relire : "Je ne peux le croire" anthologie haïkus & tankas

    Cette anthologie établie par Dominique Chipot et publiée aux éditions Bruno Doucey est remarquable et bouleversante. Son titre complet dit tout "Je ne peux le croire. Fukushima Nagasaki Horishima". Recueil de haïkus et tankas de poètes contemporains connus ou non. On pourra y lire notamment les textes de Matsuo Atsuyuki, un des rescapés de Nagasaki ou ceux d'Oyama Takami qui s'éleva toute sa vie contre l'armement nucléaire.

    Deux extraits pour illustrer la puissance de ces textes qui, en quelques lignes, disent bien plus que tous les discours. Quand des textes nous disent quelque chose de notre monde, de notre condition humaine, alors on comprend ce que peut signifier littérature. Fulgurance, intensité, cruelle réalité.

    Sous le clair de lune

    ma propre voix qui appelle

    en vain mes enfants 

    Matsuo Atsuyuki

    A trois ans,

    Ma fille sait dire "césium"...

    Averse de printemps.

    Mabesoone Seegan

    littérature, poésie,haikus

  • Books : Four bedside books of the moment

    Depuis plusieurs semaines, quatre livres sont les compagnons de ma table de chevet. Je les ouvre de temps à autre, picore ça et là. Des moments de plaisir comme seule, bien souvent, la poésie est capable de m'offrir.

    Lire une page, savourer, ressentir, entendre la voix, se perdre dans les pensées provoquées, flotter comme en état d'apesanteur juste avant de s'endormir.

    Quatre recueils de poèmes. Essentiels depuis des semaines.

    littérature, poésie

     

    "Birthday Letters" de Ted HUGUES, une traduction remarquable, dans la collection Poésie chez Gallimard.

    littérature, poésie

    "Ariel" de Sylvia PLATH, dans la collection Poésie chez Gallimard

     

    littérature, poésie"Poésie" de Raymond CARVER, collection Points Poésie.

     

     

     

    littérature, poésie"L'éclipse de lune de Davenport - Et autres poèmes" de Jim HARRISON, La petite vermillon, Editions La Table Ronde.

  • Books : "Ma vie palpitante" by Kim Ae-ran

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    Un roman sensible et écrit avec délicatesse de l'auteure coréenne Kim Ae-ran. Traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, Editions Philippe Picquier.

    Où il est question de l'amour de deux parents pour leurs fils Areum atteint de progéria, maladie génétique extrêmement rare qui provoque un vieillissement accéléré.

    PROLOGUE

    Mes parents avaient seize ans quand ils m'ont eu.
    J'ai eu seize ans cette année.
    Je ne sais pas si je vivrai jusqu'à mes dix-huit ans.
    Ce n'est pas à moi de décider.
    Je ne suis sûr que d'une chose : il me reste peu de temps.

    Pendant que les autres enfants grandissent,
    Moi, je vieillis.
    Pour moi, chaque heure compte comme un jour.
    Chaque mois, comme une année.
    Aujourd'hui, je suis plus vieux que mon père.

    Mon père voit en moi l'homme qu'il sera à quatre-vingts ans.
    Je vois en lui l'homme que je ne serai jamais à son âge.
    Le futur qui ne sera pas et le passé qui n'a pas été,
    Face à face, s'interrogent l'un l'autre :
    Seize ans est-il un bon âge pour avoir un enfant ?
    Trente-deux est-il un bon âge pour le perdre ?

    Mon père me demande ce que j'aimerais être
    Si j'avais une seconde chance de naître.
    Je voudrais être toi, père !

    Pourquoi moi ? il y a mieux, tu ne crois pas ?
    J'aimerais renaître à ta place et avoir un enfant comme moi
    Pour pouvoir comprendre ce que tu ressens.
    J'ai un peu honte de ma réponse.
    Mon père pleure.

    Ceci est l'histoire de très jeunes parents et de leur très vieil enfant.