Comme au tout début
Plus rien
Ni visages ni objets
pour se souvenir
Comme au tout début
Juste
La pulsation du sang
dans les artères
Et le souffle de l'air expiré
Dénuement radical
Dans l'attente
dernière.
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Plus rien
Ni visages ni objets
pour se souvenir
Comme au tout début
Juste
La pulsation du sang
dans les artères
Et le souffle de l'air expiré
Dénuement radical
Dans l'attente
dernière.
Mes fantômes seuls
De ces choses familières
Savent la valeur.
Visages d'enfants
Dans la poussière grise
L'horreur sans fin.
Levé le regard
Entre les tours presque oublié
Un coin de ciel bleu.
Rythme de la bêche
Mottes de terre brisées
Éloignés les songes.
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
de Chinese Army
Des bracelets de rêves oubliés
brillaient à tes poignets
Dans la lumière bleutée
je voyais ta bouche poisseuse
de gloss trembler
et le désir s'évanouissait
aux accords vénéneux des claviers
et le désir s'évanouissait
Je te regardais danser
dans les éclairs glacés des stroboscopes
A tes paupières fardées
perlaient des larmes
que j'aurais voulu lécher
et tes lèvres m'adressaient
un dernier baiser
et tes lèvres m'adressaient
un dernier baiser
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
de Chinese Army
et mon cœur était glacé
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
et mon cœur était glacé
et mon cœur était glacé.
Goût de pain perdu
doux souvenir d'enfance
à jamais perdu.
L'intégralité des recueils de poèmes publiés par Roger Kowalski, mort à l'âge de 41 ans, est réunie dans ce volume édité par Le Cherche Midi en 2010. Elle est précédée de deux textes du poète dont le premier, magnifique, sur son entrée en écriture : « Naissance de l'écriture ». Le second « Prière d’insérer » s'achève ainsi :
« Convenons enfin que ces poèmes doivent être lus comme des poèmes, c'est-à-dire avec une courageuse simplicité. »
Je laisse à d'autres, bien plus érudits que moi, le soin de commenter ou d'analyser la poésie de Roger Kowalski. Ce qui, dès le premier texte lu, m'a frappé est l'extrême musicalité de l'écriture de Kowalski, son extraordinaire pouvoir de vous entraîner à dire le texte, à l'éprouver dans son rythme, son souffle, sa limpidité et sa précision.
La poésie de Kowalski est de celle qui, non seulement provoque une multitude d'images, de sensations et de sens, mais vous surprend à entendre votre voix dire celle d'un autre jusqu'à ce qu'elles se fondent en une autre voix, inconnue mais tellement familière, unique, essentielle.
« Garde mémoire de mes os : ils sont la trop parfaite image de qui je fus. »
Pour ceux qui souhaiteraient consulter des articles consacrés à cet auteur, je vous recommande les sites suivants :