Un grand sac
J’ai pris
ton sourire ta bouche et puis tes désirs
J’ai volé
tes mots tes mains et puis ta douce peau
J’ai rangé
tout cela dans un grand sac
Et je suis parti
oubliant tes pleurs
J’ai toujours été
un piètre voleur.
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J’ai pris
ton sourire ta bouche et puis tes désirs
J’ai volé
tes mots tes mains et puis ta douce peau
J’ai rangé
tout cela dans un grand sac
Et je suis parti
oubliant tes pleurs
J’ai toujours été
un piètre voleur.
La mer noire
et l'écume crachée par les vagues blanche
Le bleu-vert de tes veines
qui affleurait
sous la peau diaphane de tes avant-bras
Il ne me reste que cela
Ni ton visage
ni ton sourire qui irradiait l'espace
ne viennent désormais hanter l'ordinaire de mes nuits
Et le gris du ciel qui dévorait la lumière
Et le rose pâle de tes ongles à l'extrémité de tes phalanges
Il ne me reste que cela
Rongée par le sel des années
de ma mémoire rétinienne tu disparais
Mais la béance est là
douloureuse infinie.
sous la morsure cruelle du gel
le calcaire cette nuit a éclaté
et le bois sous l'abri s'est fendu
ce matin de ciel bleu acier
entre mer et rails posées dérisoires
tâches bleues tâches vertes
blotties contre les fourrés
protections illusoires
tâches bleues tâches vertes
abris de toile fragiles
où dorment des hommes
sous le regard blasé
des passagers du TER de 6 heures 35
qui file.
De l’arbre arracher la mousse le lierre et l’écorce
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Vouloir dissoudre la mémoire
Griffer le derme oublier les visages les mains et les seins
Étouffer les cris le bruit des bottes et celui des trains
Vouloir ne plus savoir ne plus pouvoir voir
Arracher la mousse le lierre et l’écorce
Vouloir dissoudre la mémoire
Les corps ne plus dénombrer jusqu'au vertige
Fuir les regards et les miroirs
Étouffer les cris les plaintes et les pleurs
Éteindre les braises la chaux et les flammes
Dissoudre la mémoire
Ne plus avoir de mots pour dire l'effroi
Arracher la mousse le lierre et l’écorce
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Vouloir dissoudre la mémoire
Et savoir que cela demeurera
Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix
des ombres
Dissoudre la mémoire
Savoir avoir toujours su
Et que cela demeurera
Et que cela demeurera
J'ai suivi le chemin des douaniers
celui qu'autrefois tu aimais emprunter
j'ai descendu les marches taillées dans la roche noire
regardé la mer grise à peine ridée
ça et là dérivaient des lambeaux d'algues brunes
au large
on devinait de sombres langues de terre
les îles sous la pluie
j'ai foulé l'or éteint de la crique qui glaçait mes pieds nus
est-ce cela le monde où nous devons vivre
une plage pour seul tombeau
j'ai laissé la mer lécher mes chevilles
elle ne me réchauffait plus comme avant
quand tu suivais le chemin côtier
j'ai laissé l'écume se déposer sur ma peau
et j'ai attendu que l'obscurité tombe
le vent mordait mon visage
au large on devinait quelques lumières tremblantes
est-ce cela le monde où nous devons vivre
la mer pour unique linceul
j'ai laissé la nuit dissoudre mes derniers espoirs
longé la grève pris le sentier côtier
celui qu'autrefois tu aimais emprunter en me tenant la main
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage
Dans une chambre de miroirs amers
une demoiselle aux ailes bleues
tâtonne et se perd
Il y a de cruelles lumières
Des mains de fer
un sourire d’acier
tel est mon amant
il me regarde longtemps
de ses yeux luisants
puis me fait l’amour
de son corps électrique
J’aime qui je veux
comme je veux