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marso calvino

  • A lire ou à relire n°5

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    « Je suis jeune et riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul .»

    Ainsi s'ouvre « Mars » de Fritz Zorn, récit dont la lecture fut l'une des plus éprouvantes parmi toutes celles que j'ai eu l'occasion d'effectuer en plus de quarante ans.

    Texte qui constitue une épreuve pour le lecteur, texte sans ménagement, texte fulgurant, qui, selon l'auteur, n'est pas son autobiographie mais « l'histoire d'une névrose ou, du moins, de certains de ses aspects ».

    Mais ce récit ne peut se résumer à son seul contenu. C'est aussi une écriture en parfaite adéquation avec le propos, écriture que la traduction ne semble pas trahir, écriture de la sentence lapidaire, écriture où sous le sens de la formule perce le désespoir, écriture sans atours, acérée, chirurgicale, tranchante comme un scalpel. Écriture qui est l'instrument d'une « vivisection » pour reprendre le terme employé par l'auteur de la remarquable préface - que je recommande de lire après et non avant ce récit.

    Il serait inadéquat de détailler le contenu du livre et l'histoire de cet auteur.

    Seule la confrontation à l' « ironie tragique » de ce texte permet d'en saisir la portée.

    Seule l'expérience radicale de la solitude avec ce texte vaut.

    « Mars » de Fritz Zorn, traduit de l'allemand par Gilberte Lambrichs, préface d'Adolf Muschg, Gallimard, 1979. Réédité en collection Folio.