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Je vous rassure, je ne pars pas à Ibiza mais c'est Barbarie Boxon, l'un de nos chouchous avec Cheval Blanc, Verone, La Féline, Tiny Ruins, Anna Calvi, Forêt et bien d'autres encore, qui vous y entraîne pour un sacré séjour ! Voici donc une sélection trop courte et très difficile de quelques titres et albums qui m'ont accompagné ces derniers mois. Ils ne sont pas tous parus en 2014 mais je m'en moque éperdument ! Un peu de repos donc, le retour aura lieu début septembre avec peut-être d'ici là quelques cartes postales. A très bientôt. Play B.
Pour débuter, Cheval Blanc avec le titre qui ouvre son troisième opus (un de mes indispensables 2014) :
Barbarie Boxon avec « Ibiza » extrait de l'EP « Par trois par deux partout » qui ne date pas de 2014 mais cela ne fait rien :
La Féline et son titre « Adieu l'enfance » qui annonce son prochain album :
Verone et son clip qui continue toujours autant à me faire sourire depuis un an !
Timber Timbre avec l'album « Hot Dreams », l'un des incontournables de 2014 :
Un de nos duos français préférés « Blanche As A Name » avec son deux titres (à quand un album ?) :
Clara Engel, parce que j'apprécie les artistes sans concessions, avec un magnifique titre extrait de son dernier album :
Mirel Wagner pour son second opus sombre et lumineux :
Forêt, un duo à découvrir, avec « Un secret » qui annonce leur second opus :
Anchor & The Butterfly avec un premier album superbe :
Anna Calvi et sa très belle reprise, en duo avec David Byrne, de « Strange Weather » :
Tiny Ruins et sa voix magique :
Jenny Lissander, la révélation scandinave de cette année, et son folk intemporel :
« De la jolie musique » qui me fit débuter l'année sous d'autres tropiques :
Marissa Nadler parce que je ne me lasse pas de son folk cristallin depuis des années :
Angel Olsen, même si j'ai quelques réserves sur son dernier album, pour son single accrocheur :
Et pour finir, Temples parce que je n'écoute pas que de la musique folk !
Cela fait déjà un an que je ré-écoute sans aucune lassitude les trois titres de Pain Noir, nouveau projet musical de François-Régis Croisier, plus connu pour son précédent projet sous le nom de St Augustine.
Écriture fluide et travaillée, compositions d'une grande pureté quasiment hors de temps en état d'apesanteur, raffinement des arrangements, harmonies vocales subtiles.
Pain Noir est la preuve que l'on peut réaliser de la chanson française de grande qualité.
Pour parvenir à réaliser son album, Pain Noir a lancé son projet sur Microcultures
Il manque encore des contributions. Moi, c'est décidé, dès mon retour de vacances, je soutiens parce que ce vinyle sera un indispensable de 2014 !
Il y ces quelques notes de guitare et ce chant qui s'élève portée par une voix chaude, sensuelle, fragile et en même temps, douce et mélancolique. Une chanson qui vous fait frissonner. Cette chanson est extraite du premier album d'Orlando, duo formé de John Stuart et Hilary James. La chanson est disponible sur leur page bandcamp où leur album "Furnace Hill", paru en 2014, est en vente. Une des plus belles chansons "coup de coeur" de 2014.
Un superbe titre composé par Pierre Laplace et interprétation magnifique par la jeune Léonie Gabriel. Piano/voix j'adore et des arrangements réussis. La chanson est extraite du second album du duo "Nocturne" paru en 2013. Le duo prépare la sortie d'un prochain opus.
Les albums de The Sandman's Orchestra sont disponibles sur leur page bandcamp.
Voici la nouvelle chanson qui annonce le prochain album de Linnea Olsson. Quelques changements en vue pour ceux qui connaissaient son premier album "Ah" paru en 2012 où son instrument de prédilection, le violoncelle, occupait une place centrale.
Pour ceux qui ne veulent découvrir le premier opus, voici un extrait d'un film réalisé par Valerie Toumayan consacré à son disque, l'album est en écoute sur spotify :
J'attendais avec quelque appréhension la parution de son second album depuis que sa sortie avait été annoncée chez Sub Pop. L'auteure-compositrice-interprète allait-elle modifier son style ? Serait-elle capable d'égaler la qualité atteinte dès sa première réalisation ? Allait-elle nous dérouter, nous surprendre en explorant d'autres chemins ?
La réponse commença à s'esquisser lorsque son nouveau label dévoila « Oak Tree » puis « The Dirt ».
Au passage, une digression pour dire mon irritation sur cette stratégie devenue quasi-systématique et loin d'être nouvelle, qui consiste à annoncer un album morceau par morceau bien avant sa sortie. Je sais bien que, dans ce monde, la musique n'échappe pas aux règles du marché, bien culturel certes mais aussi bien marchand. Mais enfin, rien de plus désagréable parfois que de découvrir ce qui devrait former un tout, ce qui devrait relever d'un projet d'ensemble, de façon fragmentée.
Le second album de Mirel Wagner ne marque, selon moi, aucune rupture importante. Les changements les plus nets semblent résider dans les choix effectués en studio qui donnent peut-être un son plus net, un chant plus direct, plus clair, avec, assez rarement, l'apport en arrière-plan de voix et de quelques instruments.
Les articles élogieux vont fleurir - ils commencent déjà. La critique spécialisée a besoin de s'emparer d'artistes et de nous offrir, avides consommateurs que nous sommes, de la nouveauté : le nouveau Nick Cave, la nouvelle PJ Harvey... Je n'y échappe pas non plus d'ailleurs dans ce blog. Dès son premier disque, les comparaisons avec d'illustres prédécesseurs tel Léonard Cohen ont fleuri. Je ne suis pas certain de leur intérêt même si l'on sait que rien ne s'écrit sans avoir été nourri par ce que d'autres ont écrit.
En dix titres, Mirel Wagner continue de nous livrer un univers sombre, dépouillé, grave mais toujours aérien. La guitare est toujours omniprésente, des cordes apparaissent quelquefois, son phrasé et sa voix sont toujours au service de textes sans jamais tomber dans l'excès.
Pas de fioritures en ces terres.
C'est peut-être ce qui est le plus troublant, le plus attirant, ce qui constitue la plus grande qualité de Mirel Wagner : l'austérité, la sobriété, le caractère spartiate, monacal de ses compositions et de son chant et en même temps, la capacité à chanter les textes les sombres de façon lumineuse. On sent qu'elle aurait les capacités vocales pour laisser éclater son chant mais cette retenue lui permet de trouver la justesse appropriée dans son interprétation, de créer une intensité remarquable avec une économie de moyens.
Isoler certaines des dix chansons serait peut-être injuste tellement elles forment un tout d'une grande cohérence. Pourtant, je ne peux résister à mentionner certaines d'entre elles qui m'ont particulièrement touché :
« The Dirt » avec ses accords plaqués puis ces quelques notes (jouées en slide?) posées simplement, quasi déchirantes, et ses paroles « Mama, Don't cry, You can't eat the dirt » :
la superbe « What Love Looks Like » avec cette question qui revient « Is this what love looks like ? » et où Mirel Wagner par son phrasé exceptionnel et cette composition minimaliste basée sur quelques notes parvient à créer une intensité remarquable ;
« Goodnight », telle une berceuse tendre et rassurante qui s'achève avec « Tomorrow will be all right, Together forever », accompagnée en arrière-plan de quelques discrètes notes de piano et de violoncelle ;
mais comment oublier celle qui ouvre l'opus et qui égrène comme une comptine enfantine chantée 1 2 3 4, ou bien les non moins réussies « In My Father's House », « Dreamt of a Wave », « The Devil's Tongue » et « Taller Than Tall Trees », « Ellipsis » et ses cordes discrètes, « Oak Tree » qui s'achève par un dernier « sweet dreams ».
Mirel Wagner ne fait pas dans la profusion, l'apparat inutile. Elle trace une voie obsédante et lumineuse au milieu du bruit de ce monde. Elle instaure presque un silence vertigineux, un espace où chaque note, chaque parole compte dans ce monde saturé. Mirel Wagner n'a guère besoin d'artifices parce qu'elle puise au plus profond de ce qui nous traverse et nous l'offre à écouter, nous le révèle. Et c'est cela qui donne une rare épaisseur, une densité extrême à l'ensemble de ses chansons. Que cela se poursuive longtemps.
P.S. : Je tenais à souligner combien je suis redevable à Sabine, amatrice passionnée du blog musical WMIMM, malheureusement en sommeil depuis de longs mois, d'avoir attiré mon attention sur le premier opus éponyme de Mirel Wagner lors de sa sortie. On pourra lire ici la chronique élogieuse qu'elle écrivit, conquise par cette entrée magistrale de cette jeune artiste qui nous vient de Finlande.
Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est l'un des albums incontournables de ces 25 dernières années.
Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » m'est incontournable parce qu'il bouscule ce à quoi je participe, parce qu'il crée une brèche dans ce flot continu du nouveau, du dernier entendu, du tout écouté.
Au risque encore de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est par son écriture l'un des albums les plus classiques de ces 25 dernières années dans le paysage de la production industrielle de musique.
Des plus classiques parce que, contrairement à ce que certains ont pu penser lors de sa sortie, déstabilisés par l'apparente rupture de ligne de ce groupe (selon moi, une suite logique à moins de se contenter de la répétition du même), c'est une construction méticuleuse qui y règne, construction qui pourrait s'apparenter à celle d'une pièce symphonique exploitant certains des moyens sonores disponibles de son époque.
Et c'est bien parce qu'il est extrêmement et précisément écrit, suivant une grammaire rigoureuse de la structure qui vise à déconstruire la grammaire que les habitués de ses premiers opus auraient aimé y retrouver, que je considère cet album comme l'un des plus marquants de cette période.
Au-delà des émotions que procurent ses ambiances sombres et fantomatiques, au-delà du premier inconfort, chacun de ses onze titres donne au tout une cohérence implacable :
- les rives sur lesquelles vous nous attendiez ne sont que de sable mouvant ; dans ce lieu, les certitudes rassurantes ne sont pas de mise.
On aurait tort, selon moi, comme pour s'accrocher à la paroi par peur de la chute, de chercher à isoler de cet opus le chant de Beth Gibbons qui, il est vrai, y atteint une rare intensité. Cette voix est un simple instrument jouant de toutes ses variations au service de l'intention du trio, au même titre que l'est cet arrêt net de « Silence » qui ouvre l'opus ou bien encore ces notes de guitare acoustique qui semblent jouées maladroitement dans « The Rip ».
Cet album n'a rien de terrifiant. Non, au contraire, il est réjouissant parce qu'il nous offre la possibilité d'écoutes multiples et renouvelées. Il ne s'épuise pas à la première audition en raison de la profondeur du jeu qu'il proclame.
Parmi les produits multiples de l'industrie de la musique, il est l'un des rares à parvenir à durer dans ce monde où le cycle de vie est des plus réduits. Il parvient à durer parce que, contrairement à ces productions, déjà disparues avant que d'être nées, qui réutilisent sans cesse la même grammaire pour nous rassurer, mieux nous séduire et se vendre, il nous propose par son travail sur les conventions - qui n'a rien de novateur au demeurant dans l'histoire de la musique, une autre alternative que le simple coup de cœur, que le simple achat compulsif.
Parvenir à durer, c'est aussi en cela qu'il est un album des plus classiques de ces 25 dernières années.
P.S. : Si des lecteurs souhaitent réagir à cette chronique, qu'ils n'hésitent pas ! Le débat et la controverse ont mes préférences.
Gravée dans ma mémoire, une vieille compagne parfois oubliée mais vers qui je reviens toujours.
Trop connue, trop de succès, trop de versions mais pourtant un morceau de mon enfance, entendue à la radio, en mono, et cela lui allait tellement bien.
En 1966, il n'y avait pas la télé chez moi, les chansons s'écoutaient à la radio, sur un tourne-disques ou bien dans les bals et les fêtes du samedi.
Le rythme, la guitare et la voix de Nancy Sinatra, si reconnaissable. Ça vous donnait envie de danser et pour moi, si jeune à l'époque, de bouger, de sautiller.
Je ne comprenais rien au texte mais c'était associé à la joie de vivre, un instant gai et insouciant.
C'était les années soixante, ma mère m'obligeait à mettre des culottes courtes aux beaux jours et il y avait encore la tradition du « pantalon du dimanche ».
Bien plus tard, je découvris la silhouette de celle qui avait dû orner en poster pas mal de cabines de camionneurs et qui chantait :
« These boots are made for walking, and that's just what they'll do One of these days these boots are gonna walk all over you »
Et puis surtout, indissociable, Lee Hazlewood, quasiment oublié pendant des années, et qui connaîtra les louanges de la critique avec ce qui fut son dernier album « Cake or Death » sans compter les articles élogieux à son décès, y compris de journaux qui, des années plus tôt, l'avaient étrillé.