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Voici la nouvelle chanson qui annonce le prochain album de Linnea Olsson. Quelques changements en vue pour ceux qui connaissaient son premier album "Ah" paru en 2012 où son instrument de prédilection, le violoncelle, occupait une place centrale.
Pour ceux qui ne veulent découvrir le premier opus, voici un extrait d'un film réalisé par Valerie Toumayan consacré à son disque, l'album est en écoute sur spotify :
Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est l'un des albums incontournables de ces 25 dernières années.
Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » m'est incontournable parce qu'il bouscule ce à quoi je participe, parce qu'il crée une brèche dans ce flot continu du nouveau, du dernier entendu, du tout écouté.
Au risque encore de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est par son écriture l'un des albums les plus classiques de ces 25 dernières années dans le paysage de la production industrielle de musique.
Des plus classiques parce que, contrairement à ce que certains ont pu penser lors de sa sortie, déstabilisés par l'apparente rupture de ligne de ce groupe (selon moi, une suite logique à moins de se contenter de la répétition du même), c'est une construction méticuleuse qui y règne, construction qui pourrait s'apparenter à celle d'une pièce symphonique exploitant certains des moyens sonores disponibles de son époque.
Et c'est bien parce qu'il est extrêmement et précisément écrit, suivant une grammaire rigoureuse de la structure qui vise à déconstruire la grammaire que les habitués de ses premiers opus auraient aimé y retrouver, que je considère cet album comme l'un des plus marquants de cette période.
Au-delà des émotions que procurent ses ambiances sombres et fantomatiques, au-delà du premier inconfort, chacun de ses onze titres donne au tout une cohérence implacable :
- les rives sur lesquelles vous nous attendiez ne sont que de sable mouvant ; dans ce lieu, les certitudes rassurantes ne sont pas de mise.
On aurait tort, selon moi, comme pour s'accrocher à la paroi par peur de la chute, de chercher à isoler de cet opus le chant de Beth Gibbons qui, il est vrai, y atteint une rare intensité. Cette voix est un simple instrument jouant de toutes ses variations au service de l'intention du trio, au même titre que l'est cet arrêt net de « Silence » qui ouvre l'opus ou bien encore ces notes de guitare acoustique qui semblent jouées maladroitement dans « The Rip ».
Cet album n'a rien de terrifiant. Non, au contraire, il est réjouissant parce qu'il nous offre la possibilité d'écoutes multiples et renouvelées. Il ne s'épuise pas à la première audition en raison de la profondeur du jeu qu'il proclame.
Parmi les produits multiples de l'industrie de la musique, il est l'un des rares à parvenir à durer dans ce monde où le cycle de vie est des plus réduits. Il parvient à durer parce que, contrairement à ces productions, déjà disparues avant que d'être nées, qui réutilisent sans cesse la même grammaire pour nous rassurer, mieux nous séduire et se vendre, il nous propose par son travail sur les conventions - qui n'a rien de novateur au demeurant dans l'histoire de la musique, une autre alternative que le simple coup de cœur, que le simple achat compulsif.
Parvenir à durer, c'est aussi en cela qu'il est un album des plus classiques de ces 25 dernières années.
P.S. : Si des lecteurs souhaitent réagir à cette chronique, qu'ils n'hésitent pas ! Le débat et la controverse ont mes préférences.
Gravée dans ma mémoire, une vieille compagne parfois oubliée mais vers qui je reviens toujours.
Trop connue, trop de succès, trop de versions mais pourtant un morceau de mon enfance, entendue à la radio, en mono, et cela lui allait tellement bien.
En 1966, il n'y avait pas la télé chez moi, les chansons s'écoutaient à la radio, sur un tourne-disques ou bien dans les bals et les fêtes du samedi.
Le rythme, la guitare et la voix de Nancy Sinatra, si reconnaissable. Ça vous donnait envie de danser et pour moi, si jeune à l'époque, de bouger, de sautiller.
Je ne comprenais rien au texte mais c'était associé à la joie de vivre, un instant gai et insouciant.
C'était les années soixante, ma mère m'obligeait à mettre des culottes courtes aux beaux jours et il y avait encore la tradition du « pantalon du dimanche ».
Bien plus tard, je découvris la silhouette de celle qui avait dû orner en poster pas mal de cabines de camionneurs et qui chantait :
« These boots are made for walking, and that's just what they'll do One of these days these boots are gonna walk all over you »
Et puis surtout, indissociable, Lee Hazlewood, quasiment oublié pendant des années, et qui connaîtra les louanges de la critique avec ce qui fut son dernier album « Cake or Death » sans compter les articles élogieux à son décès, y compris de journaux qui, des années plus tôt, l'avaient étrillé.
Ces qualificatifs, je crois les avoir déjà employés pour caractériser comment l’œuvre de Cheval Blanc - même si leur style n'est pas comparable - peut être reçue.
Je pense que l'expérience est de la même nature à l'écoute des chansons de Clara Engel, jeune artiste indépendante mais déjà auteure d'une dizaine d'albums depuis 10 ans.
J'avais déjà grappillé ça et là dans ses productions, troublé non seulement par son chant mais aussi par l'une de ses pochettes (celle d'Ashes & Tangerine).
En fait, ce portrait me semble représentatif de ce qui émane du travail de Clara Engel : une beauté qui refuse les effets faciles de la séduction, une œuvre qui refuse les concessions, une fragilité sombre douée d'une force née au plus profond.
Ici, il n'y a pas de place pour les artifices de la facilité.
Non, Clara Engel trace sa route singulière, une voie où la sensibilité règne, une voie où un rock profond et lyrique rôde, une voie où la tension nous prend littéralement au corps au détour d'une phrase musicale.
Et parce que le monde n'est pas que ce que nous percevons,
et parce que nous ne sommes jamais ce que nous montrons,
la dissonance qu'instille Clara Engel dans nombre de ses compositions est, me semble-t-il, une pièce maîtresse de son travail artistique.
Nous ne sommes jamais loin de la perte de l'équilibre, de la brisure, de la rupture.
C'est sans doute l'une des grandes réussites de Clara Engel que de nous emmener au point de bascule : là où les apparences deviennent des incertitudes, là où l'horizon devient soudainement trouble.
Exercice délicat parce qu'à nous placer au bord du gouffre, l'inconfort nous guette.
Mais la force de son chant, la profondeur et la puissance qui en émanent, la poésie incandescente de certains de ses textes, l'énergie viscérale de ses compositions sont là pour nous aider à poursuivre ce chemin unique en sa compagnie :
« I lift a latch and I step into a glittering sky I found a trapdoor in this wretched night an amethyst eye in the void »
Seules trois chansons de son dernier album « Looking-Glass Fire » réalisé en juin 2014 sont actuellement en écoute sur sa page bandcamp dont la superbe « My Beloved's Pulse » dont j'ai cité un extrait :
Profitez-en pour découvrir ses précédents albums. Voici une trop courte sélection de quelques-uns de mes titres préférés qui vous permettront, je l'espère, de découvrir l'étendue du talent de Clara Engel.
Tout d'abord, deux chansons magnifiques extraites de très bel album "The Bethlehem Tapes" paru en 2010 :
"Song to the Sea Witch (Disembody My Voice)", titre flamboyant extrait de l'album The Lovebird's Throat réalisé en 2012 :
"Tangerines" de l'excellent opus "Ashes &Tangerines" paru en 2014 :
"Blind me" qui figurait dans "Secret Beasts" réalisé en 2009 :
"Whip Dance" de son album éponyme paru en 2006 :
"Cousin Mary" et ses choeurs, présente sur l'EP du même nom en 2006 :
Par hasard, je clique sur un lien et là, comment dire, je me frotte les oreilles de plaisir !
Ava Antico mais qui est-ce ? J'avais hésité en voyant ce nom, un groupe ou une chanteuse style tango remis au goût du jour ou bien des fans de musique latino, style musique du monde !
Mais non, rien de tout ça.
Ava Antico vous délivre une chanson où le rock rôde pour finir par exploser. Avec une fulgurance, une énergie brute qui s'empare de votre corps, une poésie qui jaillit, une économie de moyens (violon, guitare et voix) qui emplit l'espace de vos nuits. Alchimie parfaite entre cette voix légèrement voilée qui se fait chaude pour mieux vous emporter, ces cordes rageuses qui se montrent implacables et cette guitare qui, de discrète, devient mordante.
Ava Antico est un trio à découvrir sans attendre.
Ava Antico est composé de : Carine Joe (chant), Gaëlle Deblonde (violon) et JC Vivron (guitare).
Vous pourrez écouter et acheter quatre titres sur leur page bandcamp.
Ce n'est qu'une démo mais elle est déjà porteuse d'un univers. Je n'ai que peu d'informations sur ce groupe. Ils se produisent sur scène depuis quelques mois dans une configuration à 4 : John à la guitare, Éléonore aux claviers et aux chœurs, Rémi au chant et à la guitare, Frédéric à la basse. Je n'ai pas eu encore le plaisir de les écouter en live mais je pense que leurs chansons doivent y prendre une toute autre saveur.
Plusieurs auteurs et compositeurs qu'ils citent font partie de ceux qui m'accompagnent parfois depuis longtemps : Holden, Nina Simone, Dick Annegarn et bien d'autres.
Sans être partisan d'une préférence pour une langue particulière, il m'est agréable d'entendre des jeunes artistes qui se frottent à la langue française, qui s'en emparent et prouvent qu'elle est une langue musicale, une langue de la sonorité, une langue dont la palette est étendue. Au risque bien sûr de se priver d'une audience plus large et de connaître une diffusion restreinte.
On pourra découvrir de nombreux titres en démo sur leur page soundcloud. La dansante "A ton chat" ou la délicate "Ainsi vont les larmes" pourraient vous réserver de jolis moments. Un groupe à suivre.