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chanson - Page 88

  • Album "WOTH" by Liesa Van Der Aa : un triple album à découvrir absolument

    J'avais déjà évoqué en octobre 2014 le travail artistique de Liesa Van Der Aa et son nouvel album "WOTH". Celui-ci est désormais paru en France et je ne peux que vous recommander son écoute. Violoniste, compositrice, interprète, Liesa Van Der Aa multiplie aussi les collaborations artistiques comme celles réalisées avec les créateurs des dix vidéos créées pour son premier opus "Troops". Cette fois-ci ce sont plus de 80 artistes qui ont participé à cette aventure assez rare dans le paysage musical actuel.

    Ce nouvel opus est un triple album concept inspiré d'un ancien mythe égyptien. Chaque album commence et se termine avec un morceau de choeurs (représentant les 42 juges du mythe). Entre ces deux titres, les morceaux traitent des mêmes thèmes mais sont repris de différents points de vue, selon des angles musicaux différents.

    Une fois de plus, Liesa Van Der Aa trace une voie singulière et en dehors des sentiers battus. Bien sûr, vu l'ambition de ce disque, il est nécessaire de prendre le temps de l'écoute et de la réécoute même si le chapitre 3 peut sembler plus accessible en raison de son approche teintée de pop. Il faut aussi noter le magnifique travail des voix ("On Health II" est par exemple un régal) et le foisonnement d'idées musicales présentes.

    L'album est en écoute intégrale sur la page bandcamp de l'artiste.

  • Album of the Week : "Fast Food" by Nadine Shah

    Ce qui me captive dès le premier instant, c'est la voix de Nadine Shah, cette voix qui, dès son premier album "Love Your Drum and Mad", déployait son pouvoir de séduction.

    Dans ce second opus "Fast Food", portée souvent par des boucles de guitares électriques, une batterie efficace, des lignes de basse, Nadine Shah démontre toutes les facettes de son talent.

    De "Fool" à "The Gin One", un album à découvrir, en écoute sur spotify.

     

     

  • LP of the Month : "Effacer la mer" Orso Jesenska

    OJ.jpgLa pluie colle à tes pas, tu ouvres ta boîte à lettres et tu découvres un emballage de carton qui te laisse penser qu'il est enfin arrivé ce vinyle que tu attendais.

    Tu remontes l'allée comme un peu plus léger, un peu comme quand enfant tu étais impatient d'ouvrir un cadeau. Installé maintenant à l'abri, tu tranches l'adhésif et tu le regardes longtemps avant de retirer le film qui le protège. Tu le retournes, tu l'observes, tu l'effleures, tu l'apprivoises, tu le détailles, tu parcours les textes, tu prends le temps avant de le poser pour écouter.

    Depuis des semaines tout aurait été déjà dit ?

    Depuis des semaines tout aurait été déjà écrit ?

    Sûrement, par des chroniqueurs bien plus habiles et experts que toi. Et puis son auteur n'a-t-il pas déjà répondu à de nombreuses questions dans plusieurs entretiens.

    Qu'ajouter à tout cela ? Rien ou si peu.

    Pour quelle(s) raison(s) avoir soutenu bien modestement la sortie de cet album sur microcultures ?

    Sans doute, pour des sonorités écoutées dans un des titres, pour quelques notes de guitare posées ça et là, pour des paroles et des sens générés qui ne sont pas nécessairement ceux que l'auteur a pu penser - le sens de leurs textes n'échappent-ils pas à leurs auteurs ?

    Sans doute parce que, confusément, sans rationalité aucune, sans analyse quelconque, il t'a semblé que ce disque pourrait être comme d'autres - ceux de Cheval Blanc, Bastien Lallemant ou Pain Noir pour ne citer que les plus récents - un compagnon.

    Voilà, c'est peut-être cela qui est à écrire, c'est peut-être cela qui est le plus important. Un compagnon comme certains romans, certains poèmes, certains films, certaines pièces chorégraphiques et toute autre chose qui t'accompagne dans ta vie en ce monde. Un compagnon qui te dit quelque chose de ce monde où tu vis, où nous vivons. Un compagnon que tu peux abandonner durant des mois, des années mais que tu retrouveras avec plaisir, qui te surprendra encore.

    C'est peut-être cela qui est à écrire plus que de vouloir tenter d'analyser chaque titre, chaque texte, chaque arrangement. Un compagnon certes mais parce que des femmes et des hommes - qu'ils écrivent, chantent, composent, interprètent, jouent - ont réussi à créer cette alchimie, ce moment rare, cet instant tremblant, ce mariage délicat, cet équilibre gracieux qui te transporte. Ces femmes et hommes, vous pourrez lire leur nom écrit sur ce qui fait office de livret.

    Qu'écrire alors si tout avait été déjà écrit ?

    Simplement dire à Orso Jesenska et à tous ceux qui ont contribué à faire en sorte que nous recevions cet album que nous voulons aussi qu'ils reçoivent ce que nous pouvons leur donner : qu'ils sachent combien nous sommes heureux qu'ils nous offrent ces instants.

    Donner et recevoir. Recevoir et donner.

    Effacer la mer :

    Face A : Un parfum - Paroles - Et nous encore vivants - Effacer la mer - Vivre, en Somme - Le Vent

    Face B : Exilés - Tempête - Apaisement - Les vrilles de la vigne - A pas lents - Palabras para Julia - L'ombre descend