Love Journey 38
Photo by Play B., 2020.
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Photo by Play B., 2020.
Parue sur la compilation BAZ'ART, la chanson "Quand je suis le Fil" de Selva Nuda est l'histoire d'une idée artistique dénommée "La Matrice" : du chant automatique et/ou intuitif. Une idée débutée pendant la période de confinement. J'ai participé à cette aventure, à cette rencontre entre celle qui crée le chant et celui qui reçoit le chant auquel il a contribué en acceptant sur invitation de donner un nombre et 3 mots.
Quelques jours après avoir répondu, je me souviens avoir reçu un lien, une chanson filmée lors de son enregistrement : "Le repos du guerrier". C'est avec une forme d'appréhension que j'ai cliqué. Qu'allait-il advenir suite à ce message ? Je ne peux vous faire écouter cette création unique. Seule Selva Nuda pourrait décider, un jour, de la rendre publique. Mais je suis certain qu'elle éprouvait en elle un sentiment de justesse lors du processus de création toujours mystérieux. Cette chanson est aussi mienne par cet échange, par ce qu'elle a provoqué en moi.
En fait, peut-être s'agit-il simplement d'une histoire simple, de celle qui nous relie :
- donner et recevoir.
Pour achever ce long billet, vous trouverez ci-dessous un extrait de notre correspondance à propos de cette chanson intitulée "Le repos du guerrier". Cette dernière continuera à vivre parce qu'elle est déjà un lien précieux - qui ne peut être rompu - entre deux personnes.
"Chère C.,
oh ça cause ça cause dans les journaux ça cause ça cause oh ça cause de tous les côtés ça cause ça cause ça donne son avis oh ça cause ça cause sur les écrans un flot ininterrompu ça cause ça cause oh ça cause pour dire tout et le contraire oh ça cause ça cause les experts proclamés des qui savent tout des qui ne savent rien mais savent quand même ça cause ça cause des qui disent peut-être oui peut-être ben que non oh ça cause ça cause des sinistres et des démagos oh ça cause ça cause ça cause des sommités vite désavouées par d'autres sommités désavouées par d'autres sommités oh ça cause ça cause oh ça cause ça cause entre deux pages de pub des célébrités éphémères des qui disent qu'ils ne sont pas devins mais qui vous annoncent le pire ou le meilleur oh ça cause ça cause ça cause ça adore causer et même quand des plus humbles osent la prudence la marée les emportent à toute berzingue vers l'oubli oh faut que ça cause que ça alimente le flot que ça fasse monter la mayonnaise ça cause ça cause faut scorer à l'audimat ça cause ça cause oh ça cause des pseudo journalistes des vendeurs d'audience des présentateurs de bruit des égos démesurés ça cause ça cause oh ça cause faut être en tête de gondole alimenter le buzz ça cause ça cause partout ça cause faut faire dans le sensationnel oh ça cause ça cause oh ça cause ça cause du bruit du bruit encore et toujours du bruit toujours du bruit toujours du bruit oh ça cause ça cause ça cause oh ça cause
mais le silence est d'or mais le silence est d'or mais le est d'or mais le est
Photo by Play B., 2020.
De la chanson française, de la ficelée, en dehors des modes, des produits musicaux de "l'industrie de pointe". Il y est parfois question d'amour, de filiation : deux duos "Mon amour est si grand" et "Rendez-vous" avec Cécile Hercule, un titre "La nuit est ainsi" avec sa fille. Un travail d'artisan qui trace sa route tranquille. Album "L'ancien soleil" de Yvan Marc.
le soir tombe
la mer étale lèche l'or de la plage
dans la lumière rasante un paysage incongru
de quiétude de sérénité
je n'ai pas de mots pour dire l'insoutenable
donne-moi la main et serre-moi fort dans tes bras
donne-moi la main et serre-moi fort dans tes bras
parce que ce soir j'ai froid
très froid
nous allons regarder le soleil se coucher
l'horizon se couvrir de rose
et demain matin nous regarderons ce même soleil se lever
comme à chaque jour de l'humanité
et nous continuerons
à vivre
parce que nous sommes ici pour vivre
à nous aimer
parce que sans amour serions-nous des femmes et des hommes
et nous continuerons
à chanter
parce que les chansons brisent le silence
à rire
parce que sans rires que seraient nos pleurs
donne-moi la main et serre-moi fort très fort dans tes bras
et nous continuerons
à rêver
parce que sans rêves il n'y aurait pas d'espoir
à lire
parce que libres nous voulons pouvoir interpréter
à écouter de la musique
parce que depuis que nous avons des rituels elle est nécessité
à danser
parce que nous dansons depuis que nous attendons la pluie
depuis longtemps
depuis la nuit des temps
nous savons la fureur aveugle le bruit des armes et le goût des larmes
depuis longtemps
depuis la nuit des temps
comme le roseau nous continuons vivants
depuis longtemps
depuis la nuit des temps
nous continuons
debout
Ce matin, un peu par hasard, je réécoute des albums de Catherine Ribeiro + Alpes. Et là, cette voix me saisit, m'emporte de nouveau. Comme au début des années 70, quand je la découvris grâce à des copains lycéens bien plus âgés que moi. Une Madeleine de Proust. A cette époque, nos rêves se réaliseraient, pensions-nous. A cette époque...
Un chant bouleversant, une voix incomparable.
Ce sera probablement l'un de mes prochains vinyles préférés de cette fin d'année 2020. Michael J Sheehy dévoile deux premiers titres de son prochain opus à paraître début octobre. "Distance Is The Soul Of Beauty", titre de l'album, fait référence aux écrits de Simone Weil. Un retour magnifique après 10 ans d'absence d'album solo. En précommande sur bandcamp.