Song of the Week : "Le merveilleux" by Grand Ressac
Un autre titre de Grand Ressac avec une mise en images superbe en noir et blanc. Titre captivant, addictif. A quand l'album ?
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Un autre titre de Grand Ressac avec une mise en images superbe en noir et blanc. Titre captivant, addictif. A quand l'album ?
Rien que pour cette voix, ce timbre, cette façon d'interpréter, cette sensibilité. Chanson extraite du nouvel album "Mille ouvrages mon coeur" de Salomé Leclerc.
Ce titre, paru bien avant la sortie du premier album “Parallèle” de Romain Muller en 2021, fait partie de cet opus à découvrir. Un univers varié et passionnant.
Photographie by Play B., 2018 (1/20 s à f / 2, sans recadrage)
J'ai hésité, qu'écrire à propos du dernier opus de Mendelson que j'ai réécouté plusieurs fois en version numérique en attendant de recevoir le coffret, la "Box".
Et si la position la plus appropriée était de choisir le silence, juste mettre en ligne les 5 titres de cet ultime album. Après tout, à quoi sert de s'épancher, tout n'est-il pas pas déjà dit, chanté, joué dans cette dernière étape avant la fin proclamée ?
Et puis, cela m'a toujours ennuyé les chroniques du regret (du type hommage au génie méconnu), les articles qui viennent nous arracher des larmes quand un artiste, un groupe, une personnalité achèvent leur parcours ou disparaissent. C'est un peu comme les départs à la retraite, t'as plein de gens qui t'ont fait royalement chier quand tu bossais qui voudraient te remercier et boire un pot avec toi ! C'est comme les enterrements où t'as plein de gens qui viennent te rendre hommage alors que quand tu étais bien vivant, ils n'en avaient rien à foutre ou t'ont fait plus de mal que te donner des signes d'amour, d'affection ou de respect.
Et puis, après tout, y a plein d'espèces d'animaux, y a plein de végétaux et plein d'hommes et de femmes qui meurent dans l'indifférence quasi-générale ! Au nom de quoi la fin d'un groupe de musique serait plus digne d'intérêt que celle de mon grand-père qui travailla dès l'âge de 14 ans ? Qui, fils d'immigrés, prit les armes pour défendre un pays qui les avait accueillis non sans souffrir au quotidien de rejet, de réflexions les plus stupides et blessantes dès son enfance ? Au nom de quoi certains auraient plus d'importance que tous ces anonymes ?
Je vois déjà fleurir les chroniques, je vois déjà les commentaires... Que ceux qui les ont accompagnés, les fidèles, les amis de route puissent témoigner de ce que ce groupe a pu signifier, a pu leur apporter à un moment ou un autre de leur vie, ne me dérange aucunement. La meilleure façon de faire vivre nos morts - que nos morts soient présents parmi les vivants - est d'en parler, de montrer, de faire entendre, de dire en quoi ils nous ont été précieux. Il n'y a rien de moins humain que de laisser mourir nos mourants dans des lieux aseptisés, loin de tous, abandonnés et sans marques d'affection. L'indifférence, cacher la mort est le contraire de ce qui nous fait humains.
Non, Mendelson ne nous a pas rendu plus humains par ces albums - ceux qui écoutaient l'étaient déjà et ceux qui ne l'écoutaient pas l'étaient aussi ! Mendelson nous fait simplement humains parce que nous sommes à ses côtés quand il disparaît, parce que nous l'écouterons encore de temps à autre, parce que nous le partagerons comme nous partageons l'existence de ceux qui ont, à un moment de notre vie, été des compagnons, des êtres qui ont marqué notre existence, qui ont pu jouer un rôle mystérieux dans notre vie. Comme le prof anonyme décrié par tous qui te fait découvrir un père obscur, comme un grand-père qui te parle de ce que fut sa vie d'ouvrier, comme une chanson de Ferré écoutée à 13 ans et qui t'ouvre de nouveaux horizons, comme un bouquin de socio que tu lis à 20 ans et qui te marque à jamais, comme le père que tu as pu parfois détester mais qui t'a permis de te construire sans que tu t'en rendes compte, comme tant d'autres, des femmes, des hommes connus ou inconnus. Juste une histoire de rencontres humaines.
De Mendelson, il demeurera les albums, des petits cailloux, des traces, à continuer de faire vivre. Il reste l'oeuvre, textes, musique, interprétation, compositions, un tout, une couleur singulière, un ensemble indissociable, c'est l'essentiel. La postérité du groupe, après tout, rien à faire !
Alors "Fin de partie", "Rideau" pour Menselson. Et alors ? L'important, l'essentiel est par ici :
La nuit est tombée. Je viens juste de rentrer. Seul, dans l'appartement désert, une longue journée sans l'être aimé qui vous manque. La musique de Catherine Watine emplit l'espace. Je me dis que je n'aurais peut-être pas dû écouter et, en même temps, c'est peut-être dans ces moments où l'on est dans un état oscillant, dans un entre-deux, au bord de l'abîme où la magie de la rencontre avec une musique, une chanson s'opère. Je ne sais pas vraiment ce que Catherine Watine a voulu exprimer de son point de vue mais sa musique me rencontre en cet instant, fait écho avec mes émotions et sensations du moment. Après tout quelle que soit l'intention d'un auteur ou d'un compositeur, l'important est cette entrée en résonance avec le lecteur ou l'auditeur. Le pourquoi n'a guère d'importance, le comment, la technique non plus, l'essentiel est ce qui fait humanité. La musique de Catherine Watine est de cet ordre, elle ouvre la possibilité d'un sens, d'un ressenti profondément humain où les outils technologiques sont au service de l'émotion. Dans un monde où certains veulent éduquer dès le plus jeune âge les enfants au contrôle des émotions, où l'on parle de compétences psychosociales (qui sous-tendent l'opposé de ce qui fait notre humanité), il est bon que d'autres encore nous ouvrent la porte vers les émotions, le ressenti, le hasard de la rencontre. Rien que pour cela, le prochain volet de la trilogie de Catherine Watine - Errances Fractales - sera l'un des albums à goûter lentement un soir à la nuit tombée quand la brume descendra sur la lande que, bientôt, je rejoindrai.
Le soleil irradie cette soirée d'automne, encore un peu de chaleur avant des jours peut-être plus sombres. Paru déjà il y quelques mois, l'album de Maple Glider (Tori Zietsch) illumine cette soirée.
Par son élégance, sa grâce, ses mélodies et arrangements au service de textes qui abordent l'intime, par ce chant cristallin, aérien, presque fragile et en même temps d'une grande force. "Wiew From This Side", "Baby Tiger" illustrent peut-être parfaitement toutes ces caratéristiques dans cet opus - quoique bien d'autres titres pourraient aussi être cités tels "Performer", "As Tradition" ou "Mama It's Christmas".
Alors, bien sûr, sans doute n'aura-t-il pas la diffusion de bien des productions dont les blogs dits "spécialisés" et les radios nous inondent, préférant la répétition des mêmes recettes et l'indigence des textes. Mais au moins nous serons quelques uns à écouter de temps à autre une artiste qui délivre un album d'une grande sensibilité et authenticité. Un des albums les plus sensibles et gracieux de cette année.
Cette chanson ouvre le nouvel album de Marissa Nadler à paraître en fin de mois. Toujours cette qualité quasiment ensorcelante.