J'ai suivi le chemin des douaniers
celui qu'autrefois tu aimais emprunter
j'ai descendu les marches taillées dans la roche noire
regardé la mer grise à peine ridée
ça et là dérivaient des lambeaux d'algues brunes
au large
on devinait de sombres langues de terre
les îles sous la pluie
j'ai foulé l'or éteint de la crique qui glaçait mes pieds nus
est-ce cela le monde où nous devons vivre
une plage pour seul tombeau
j'ai laissé la mer lécher mes chevilles
elle ne me réchauffait plus comme avant
quand tu suivais le chemin côtier
j'ai laissé l'écume se déposer sur ma peau
et j'ai attendu que l'obscurité tombe
le vent mordait mon visage
au large on devinait quelques lumières tremblantes
est-ce cela le monde où nous devons vivre
la mer pour unique linceul
j'ai laissé la nuit dissoudre mes derniers espoirs
longé la grève pris le sentier côtier
celui qu'autrefois tu aimais emprunter en me tenant la main
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage
et des gouttes d'eau mouillaient mon visage