Avant que
Avant que
tes yeux s'éteignent
caressé tes cheveux ton front et puis ta joue
serré ta main embrassé ta peau
rêche
murmuré des mots plus doux que
le duvet des pêches
Ce matin
dans la bouche
comme un goût de cendres.
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Avant que
tes yeux s'éteignent
caressé tes cheveux ton front et puis ta joue
serré ta main embrassé ta peau
rêche
murmuré des mots plus doux que
le duvet des pêches
Ce matin
dans la bouche
comme un goût de cendres.
Nos vies sont peuplées
de sourires esquissés
de fausses promesses
de mots qui blessent
et de désirs fugaces
Nos corps tracent dans l’espace
des figures éphémères
au gré de nos amours tenaces
Nos bouches gardent longtemps
des larmes le goût amer
et celui plus doux d’une peau
embrassée caressée si souvent
Notre désespoir s’étire muet
Nous aimerions tant crier
Quelque part
à l’horizon de nos regards
on devine comme une brisure
Nous masquons nos déchirures
sous des voiles de certitude
et nos rires se perdent
dans des océans de solitude
Parfois notre mémoire emprisonne précieux
des instants où nous étions heureux
Les jours ne sont que de simples messagers
Le temps qui passe nous offre des miroirs étoilés.
au coin d’une rue j’ai croisé
un homme qui marchait
qui marchait à grands pas pressés
il tenait trois roses rouges à la main
trois roses rouges sang
de temps en temps
d’un geste élégant
il relevait une mèche rebelle
j’ai suivi l’homme qui marchait
à grands pas pressés
je l’ai suivi
au coin d’une rue
sur le trottoir d’en face
une femme l’attendait
elle était belle et souriait
au coin d’une rue
j’ai laissé l’homme marcher
à grands pas pressés vers son destin
trois roses rouges sang à la main
quand il a traversé
une voiture l’a renversé.
Patiemment
Silencieusement
Insidieusement
Inexorablement
Tapies dans mes tissus pulmonaires
De minuscules bulles d'air
Attendent d’exploser.
A ton regard qui se perd
l'incertain
ce bras cette main cette peau
si claire
cette chair palpée molle sous
les doigts
à qui est ce corps épars
tu ne sais
Ton ventre – est-ce ton ventre ?
te brûle de mille maux
te tiraille de mille désirs
à tes lèvres se bousculent les mots
irruption incandescente
Partout les bêtes fourmillent dans la terre
que tu fouilles
à tes mains sous tes ongles
la matière agglutinée
brune répulsion
où tes pensées s'égarent
et ces voix qui résonnent
dans l'immensité de ta solitude
qui sont-elles ?
résurgences d'un passé oublié
ombres menaçantes sirènes mortifères ?
Dévastée
dans ce monde terrifiant
ton regard se perd
tu t'échappes
murée en de lointaines contrées
où nul ne peut t'effrayer
les lèvres closes
les yeux fermés
comme gisant de pierre blanche
Dans mes dérives nocturnes
à tes foulées les blés se courbent
et ton sourire embrase le ciel
tu ris tu cours
ton prénom est celui d'une déesse
mais déjà
ton regard se perd
mais déjà
ton regard se perd.
"On parle de la mémoire de Charb, Tignous, Cabu, Honoré, Wolinski : ils auraient conchié ce genre d’attitude" Luz dans Les Inrocks
"ça n’a pas changé grand chose pour Marie Curie d’entrer au Panthéon." Luz dans Les Inrocks
"Nous avons beaucoup de nouveaux amis, comme le pape, la reine Elizabeth ou Poutine : ça me fait bien rire" Willem cité par Le Point
"On vit une époque formidable" est un album de Reiser paru en 1976.
J'ai toujours cet album dédicacé par l'auteur. Ce jour-là, il y avait assis non loin deux autres dessinateurs : Cabu et Wolinski.
Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance
je crois que j'ai deux vies
l'une de conformisme de soumission et de compromissions
l'autre de révoltes de dissidence et de passions
l'une faite d'ordre et de cohérence
l'autre de chaos et de contradictions
dans l'une les apparences sont sauves
dans l'autre les faux-semblants se fissurent
l'une est peuplée de certitudes géométriques
l'autre de doutes plus sucrés que des grains de grenade
dans l'une mes costumes sont aussi sombres que l'hiver
dans l'autre mes habits sont ceux des trouvères
l'une est de cadrans analogiques qui règlent mes pas
l'autre est de quais de gare où les trains sont toujours sur le départ
dans l'une mes phrases ont l'aridité du réglementaire
dans l'autre je fredonne les paradis perdus
Depuis longtemps je crois aussi que j'ai deux cœurs
l'un accorde ses sentiments avec parcimonie
l'autre est tendre comme celui des artichauts
Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance
je crois que j'ai deux vies
Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance
j'essaie de vivre malgré tout.
Serait-ce
poser les signes du silence
inscrire les marques de l’absence
créer l’espace du vide
que d’exister ?