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Autres - Page 4

  • Des miroirs étoilés

    Nos vies sont peuplées

    de sourires esquissés

    de fausses promesses

    de mots qui blessent

    et de désirs fugaces

    Nos corps tracent dans l’espace

    des figures éphémères

    au gré de nos amours tenaces

    Nos bouches gardent longtemps

    des larmes le goût amer

    et celui plus doux d’une peau

    embrassée caressée si souvent

    Notre désespoir s’étire muet

    Nous aimerions tant crier

    Quelque part

    à l’horizon de nos regards

    on devine comme une brisure

    Nous masquons nos déchirures

    sous des voiles de certitude

    et nos rires se perdent

    dans des océans de solitude

    Parfois notre mémoire emprisonne précieux

    des instants où nous étions heureux

    Les jours ne sont que de simples messagers

    Le temps qui passe nous offre des miroirs étoilés.

  • le temps d’aimer

    au coin d’une rue j’ai croisé

    un homme qui marchait

    qui marchait à grands pas pressés

    il tenait trois roses rouges à la main

    trois roses rouges sang

    de temps en temps

    d’un geste élégant

    il relevait une mèche rebelle

    j’ai suivi l’homme qui marchait

    à grands pas pressés

    je l’ai suivi

    au coin d’une rue

    sur le trottoir d’en face

    une femme l’attendait

    elle était belle et souriait

    au coin d’une rue

    j’ai laissé l’homme marcher

    à grands pas pressés vers son destin

    trois roses rouges sang à la main

     

    quand il a traversé

    une voiture l’a renversé.

  • Partout les bêtes fourmillent

    A ton regard qui se perd

    l'incertain

    ce bras cette main cette peau

    si claire

    cette chair palpée molle sous

    les doigts

    à qui est ce corps épars

    tu ne sais

    Ton ventre – est-ce ton ventre ?

    te brûle de mille maux

    te tiraille de mille désirs

    à tes lèvres se bousculent les mots

    irruption incandescente

    Partout les bêtes fourmillent dans la terre

    que tu fouilles

    à tes mains sous tes ongles

    la matière agglutinée

    brune répulsion

    où tes pensées s'égarent

    et ces voix qui résonnent

    dans l'immensité de ta solitude

    qui sont-elles ?

    résurgences d'un passé oublié

    ombres menaçantes sirènes mortifères ?

    Dévastée

    dans ce monde terrifiant

    ton regard se perd

    tu t'échappes

    murée en de lointaines contrées

    où nul ne peut t'effrayer

    les lèvres closes

    les yeux fermés

    comme gisant de pierre blanche

    Dans mes dérives nocturnes

    à tes foulées les blés se courbent

    et ton sourire embrase le ciel

    tu ris tu cours

    ton prénom est celui d'une déesse

    mais déjà

    ton regard se perd

    mais déjà

    ton regard se perd.

  • Revenez : on vit une époque formidable !

    onvituneepoqueformidable01_7851.jpg"On parle de la mémoire de Charb, Tignous, Cabu, Honoré, Wolinski : ils auraient conchié ce genre d’attitude" Luz dans Les Inrocks

    "ça n’a pas changé grand chose pour Marie Curie d’entrer au Panthéon." Luz dans Les Inrocks

    "Nous avons beaucoup de nouveaux amis, comme le pape, la reine Elizabeth ou Poutine : ça me fait bien rire" Willem cité par Le Point

    "On vit une époque formidable" est un album de Reiser paru en 1976.

    J'ai toujours cet album dédicacé par l'auteur. Ce jour-là, il y avait assis non loin deux autres dessinateurs : Cabu et Wolinski.

     

  • Malgré tout vivre

    Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance

    je crois que j'ai deux vies

    l'une de conformisme de soumission et de compromissions

    l'autre de révoltes de dissidence et de passions

    l'une faite d'ordre et de cohérence

    l'autre de chaos et de contradictions

    dans l'une les apparences sont sauves

    dans l'autre les faux-semblants se fissurent

    l'une est peuplée de certitudes géométriques

    l'autre de doutes plus sucrés que des grains de grenade

    dans l'une mes costumes sont aussi sombres que l'hiver

    dans l'autre mes habits sont ceux des trouvères

    l'une est de cadrans analogiques qui règlent mes pas

    l'autre est de quais de gare où les trains sont toujours sur le départ

    dans l'une mes phrases ont l'aridité du réglementaire

    dans l'autre je fredonne les paradis perdus

    Depuis longtemps je crois aussi que j'ai deux cœurs

    l'un accorde ses sentiments avec parcimonie

    l'autre est tendre comme celui des artichauts

    Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance

    je crois que j'ai deux vies

    Depuis longtemps depuis les bancs de mon enfance

    j'essaie de vivre malgré tout.