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littérature - Page 17

  • Books : "Le printemps d'Oan" Eric Wantiez et Marie Deschamps

    La dernière page refermée, tu demeures là, comme suspendu dans le temps.

    Le livre entre les mains, tu voudrais que le voyage dure encore et encore.

    Juste se laisser porter par les émotions, laisser courir son imagination, poursuivre l'histoire.

    Tu as dû mal à mettre des mots sur ce que tu ressens.

    Comment transcrire cet univers ?

    Comment dire la sensibilité, la légèreté, l'intensité, la poésie et le tragique d'un roman ?

    Il y aurait pourtant tant à dire de la ligne de Marie Deschamps, somptueuse, épurée, sensible. De son art du noir et blanc. De ses touches de couleur, ça et là.                     

    Il y aurait tant à dire de cette construction, de ce graphisme, de la beauté de ces pages.

    Il y aurait tant à dire de cette nouvelle collaboration avec Eric Wantiez, de cette capacité à traiter des sujets les plus graves avec délicatesse.

    Des touches légères, quelques mots, un récit épuré.

    Lumineux.

    Vous pouvez offrir ce magnifique roman graphique en le commandant sur la boutique des éditions comme une orange.

    N'hésitez pas.

     

     

  • Indicible

    De l’arbre arracher la mousse le lierre et l’écorce

    Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix

    des ombres

    Vouloir dissoudre la mémoire

    Griffer le derme oublier les visages les mains et les seins

    Étouffer les cris le bruit des bottes et celui des trains

    Vouloir ne plus savoir ne plus pouvoir voir

    Arracher la mousse le lierre et l’écorce

    Vouloir dissoudre la mémoire

    Les corps ne plus dénombrer jusqu'au vertige

    Fuir les regards et les miroirs

    Étouffer les cris les plaintes et les pleurs

    Éteindre les braises la chaux et les flammes

    Dissoudre la mémoire

    Ne plus avoir de mots pour dire l'effroi

    Arracher la mousse le lierre et l’écorce

    Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix

    des ombres

    Vouloir dissoudre la mémoire

    Et savoir que cela demeurera

    Fouiller le sombre ronger le cœur écouter la voix

    des ombres

    Dissoudre la mémoire

    Savoir avoir toujours su

    Et que cela demeurera

    Et que cela demeurera

  • Books : [Kokoro] Delphine Roux

    littérature,roman,

    La dernière page de ce roman achevée, je suis resté longtemps comme suspendu dans un ailleurs. Une sensation douce de plaisir, un instant hors du temps.Et puis vient l'envie de relire, de goûter de nouveau des phrases magnifiques, de déguster ce texte épuré, concis et pourtant d'une grande capacité d'évocation, sensible, subtil, d'une grande légèreté.

    [Kokoro], court roman de Delphine Roux est de ces livres précieux qui vous font entendre une voix, un souffle. Si le thème n'a rien de nouveau dans la littérature nippone et même si on devine peu à peu l'épilogue, la progression du livre, son écriture, la manière dont on découvre les personnages,et ce qu'ils ressentent, la présence de la nature en font un très beau roman. La construction de ce roman est habile et le rend captivant : chaque court texte a pour titre un mot écrit en japonais et en français. Je ne dévoilerai rien de cette histoire dont Koichi (le narrateur) et sa soeur Seki sont les personnages principaux. Je ne dévoilerai pas la raison du titre. Juste une phrase située dans la première partie du livre - j'aurais pu en citer des dizaines - pour vous donner envie : "Aujourd'hui, je regarde le monde en proximité. Je regarde les autres faire ce que je ne fais pas, ce que je ne fais plus. Voilà."

    [Kokoro] de Delphine Roux - Editions Philippe Picquier - collection Japon - 2015.