Books, "A lire ou à relire" :"Trouée dans les nuages" de Chi Li
Un huis clos terrible entre une jeune femme et son mari écrit par Chi Li, romancière chinoise.
Traduit du chinois par Isabelle Rabut et Shao Baoqing chez Actes Sud.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Un huis clos terrible entre une jeune femme et son mari écrit par Chi Li, romancière chinoise.
Traduit du chinois par Isabelle Rabut et Shao Baoqing chez Actes Sud.
Le soleil d'hiver
Réchauffe le calcaire
Je veille mon père.
Est-ce le vide
Qui s'instaure en moi ?
Froide lassitude.
Cette anthologie établie par Dominique Chipot et publiée aux éditions Bruno Doucey est remarquable et bouleversante. Son titre complet dit tout "Je ne peux le croire. Fukushima Nagasaki Horishima". Recueil de haïkus et tankas de poètes contemporains connus ou non. On pourra y lire notamment les textes de Matsuo Atsuyuki, un des rescapés de Nagasaki ou ceux d'Oyama Takami qui s'éleva toute sa vie contre l'armement nucléaire.
Deux extraits pour illustrer la puissance de ces textes qui, en quelques lignes, disent bien plus que tous les discours. Quand des textes nous disent quelque chose de notre monde, de notre condition humaine, alors on comprend ce que peut signifier littérature. Fulgurance, intensité, cruelle réalité.
Sous le clair de lune
ma propre voix qui appelle
en vain mes enfants
Matsuo Atsuyuki
A trois ans,
Ma fille sait dire "césium"...
Averse de printemps.
Mabesoone Seegan
je m'éveille à tes mains posées sur ma peau
je sens leur chaleur effleurer mon ventre qui jamais n'a porté d'enfant qui jamais ne portera le nôtre
je m'éveille à tes mains qui effleurent ma peau dont tu dis qu'elle est plus douce que le duvet de la peau des pêches
je m'éveille à tes baisers légers sur mon corps couvert de cicatrices d'anciennes blessures que tu ignores
dans le secret de mes nuits pendant qu'apaisé tu dors je livre bataille
je livre bataille
un jour je m'éveillerai à tes mains posées sur ma peau et les fantômes auront disparu.
Les pavés luisent
Poudre blanche sur les toits
Mes oreilles sont chaudes.
Un roman de Yu Miri, magnifique, tout en légèreté, en petites touches sur le Japon contemporain. Traduit du japonais par Sophie Refle. On ne souligne jamais assez l'importance de la traduction.
Paru chez Actes Sud en 2015.
Tes mains me manquent. Chaudes, douces,
posées tendrement sur mes hanches.
Et tes yeux aussi. Pas ton visage,
ni ton dos, tes yeux. Tes yeux
de loup.