Books, "A lire ou à relire" : "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" de Stig Dagerman
Depuis "De la certitude" de Wittgenstein, c'est peut-être le texte le plus marquant que j'ai lu. Incontournable.
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Depuis "De la certitude" de Wittgenstein, c'est peut-être le texte le plus marquant que j'ai lu. Incontournable.
Au creux de ma main
la rondeur de son sein.
Apaisée elle dort.
Dans ses cheveux d'or
des fils d'argent désormais
Ensemble vieillir.
Cette nuit j’ai rêvé. J’ai rêvé de toi. Et de moi.
Tu étais à l’extrémité d’un long couloir. Je marchais vers toi. Tu me regardais et tu avançais vers moi.
Arrivés à la hauteur de l’ascenseur central, nous nous sommes enlacés sans une parole. Je ne sais comment mais nous flottions et tournions dans l’air.
J’ai senti la chaleur de ta peau. Tu étais nu et moi aussi. Nos corps s’effleuraient à peine. Je ne voyais plus rien autour de nous. Je ne voyais que tes yeux. Tes yeux de loup.
Un jour tu me surpris à te regarder
je regardais ta bouche aux lèvres ourlées, le tracé de ton nez et tes yeux
tes yeux où parfois les paillettes d’or éclipsent le vert de l’iris tes yeux de loup tes yeux où je lisais l’homme que tu es
tu es un homme différent tu es un homme sérieux
à chaque fois que je te dis cela je provoque ton sourire tu me dis être un homme ordinaire
non tu n’es pas un homme ordinaire
tu es l’homme qui m’a respecté, l’homme qui n’a rien exigé, l’homme qui m’a attendu, l’homme qui m’aime telle que je suis
je regarde tes lèvres, tes mains dont je sais seule la douceur et tes yeux tes yeux de loup
je te regarde esquisser ce sourire si particulier quand tu sais que je te regarde
non tu n’es pas un homme ordinaire
tu es l’homme que j’aime.
Nouvelle année première gelée
En terre les cendres de ma mère
ont rejoint celles de mon père.
je me tenais nue debout dans la lumière qui inondait la chambre
le dos tourné à contre-jour offerte à ton regard
intimidée de mes mains j’avais couvert mes seins
je n’osais me risquer à ton regard
j’avais peur
tu l’ignorais
paradoxalement il est plus facile de livrer sa nudité
à ces hommes qui ne connaissent que la convoitise
à ces hommes imbus d’eux-mêmes qui ne sont rien
être une autre soi-même détachée de la scène
sans être aimée sans risque d’aimer sans risque d’être abandonnée
cela tu l’ignorais aussi
je me tenais nue debout dans la lumière
qui inondait la chambre
le dos tourné à contre-jour offerte à ton regard
tes baisers timides au creux de mes reins me firent frissonner
et tes mots furent douces caresses sur ma peau
je m’abandonnais à la chaleur de tes mains émues
elles étaient amoureuses
j’étais apaisée
je t’avais enfin trouvé.
le portail d’abcès de rouille
grince
sur les marches de l’escalier
deux chaises d’été attendent
délaissées
dans le jardin abandonné
les marguerites sont éteintes et le ruisseau
s’est tu
les volets
clos de silence
ne cachent que le miroir piqué
où tu esquissais un sourire
de rouge fardé
il ne reste que des ombres
surgies de cadres aux dorures fanées
qui parfois peuplaient nos nuits
de douleurs
muettes