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Le vent et la pluie ont pris possession de mes journées. Mon ciel est gris.
"Toutes les vies", magnifique chanson de Rebeka Warrior parue il y a quelques semaines, accompagne les bourrasques de vent qui font craquer la charpente de mon antre.
Les envies de musique ou de lecture s'évanouissent.
Parce qu'elles ne parviennent pas à calmer les peurs, à faire oublier les incertitudes de l'avenir.
Parce qu'elles ne parviennent plus à mobiliser votre énergie, votre capacité d'attention.
Parfois, la vie est ainsi parce que la vie est d'une extrême violence, d'une profonde injustice. Nous n'avons pas demandé à vivre mais nous devons vivre tout ce qui nous arrive.
Mais la vie est ainsi faite que des envies reprennent leur place.
Une longue absence. Peut-être une forme de lassitude. En mode hibernation dans mes contrées granitiques. Terré à l'abri du vent et du froid. De longues semaines, à griller une cigarette en savourant un café bien noir, à regarder les nuages déverser leur torrent de chagrin, à regarder le froid blanchir les ardoises, à entendre le vent faire trembler la charpente.
Et puis, une claque, un premier album paru en ce début d'année où je croyais continuer à rester là bienheureux ou le contraire, engoncé dans ma torpeur hivernale. "Letter To Self" par SPRINTS. Karla Chubb, Sam McCann, Jack Callan, et Colm O'Reilly, quatre irlandais, délivrent un LP somptueux qui me sort de mon antre.
Rien à jeter dans ces onze titres. Des accents de Fontaine D.C. parfois mais la production de ce groupe ne peut se réduire à ses influences multiples. Il suffit d'écouter "Shadow of a Doubt" et son explosion à 2'06, le somptueux "Can't Get Enough Of It" ou bien le dernier morceau (et sa fin) qui donne son titre à ce premier albumpour mesurer combien SPRINTS crée son propre univers où ils nous emportent définitivement conquis.
Une éclaircie ce matin, le bleu du ciel fait une timide apparition, les chansons de Melody Pool se déploient. "Lost in Time", un retour après plus de 6 ans de silence. L'australienne délivre un magnifique opus ouvert par la majestueuse "Stop Starting Tomorrow". Suivent cinq autres titres tout aussi sensibles.
Le ciel bleu me nargue toujours, il illumine le mur de pierres granitiques de mon antre. Clara Engel emplit l'espace. "Golden Egg", chanson extraite de son dernier opus "Their Invisible Hands" paru en 2022.
Clara Engel, une compagne musicale de longue date, une autre "madeleine" à savourer tranquillement.
Elle s'était prêtée à un entretien en 2014. Le premier de ce blog, toujours en lecture ici. Je la remercie encore.