My Story with a Song : « Bruxelles », Dick Annegarn, 1974.
Extraites de la gangue de ma mémoire, des chansons, des balises sur l'océan, des marques sur les chemins, des vieilles compagnes, des dessins à la craie parfois presque effacés.
J'aurais pu choisir chaque titre du premier album éponyme de Dick Annegarn paru en 1974. Je me souviens avoir entendu pour la première fois cet « extraterrestre » lors de l'émission télévisée « Le petit conservatoire » de Mireille. Il y chantera la très belle « Bébé éléphant » en 1973 :
Mais, j'aurais tout aussi bien pu retenir « L'institutrice » :
Il faut regarder dans les archives de l'INA l'interview extraordinaire du chanteur par Denise Glaser (Discorama) en 1974 pour comprendre combien Dick Annegarn pouvait bousculer les codes et apporter un souffle magnifique de vie, un élan de fraîcheur. S'y annonçait déjà la suite de son parcours, sans compromissions, sans concessions.
Alors pourquoi « Bruxelles » ?
C'est probablement l'une des plus belles chansons qui traite de la relation à une ville avec celle de Nougaro pour Toulouse.
Et puis, il y a cette écriture si particulière d'Annegarn, cet artisan de la langue.
Et puis, il y a ce phrasé, ce style mélodique, cette sensibilité et cet accent qui donnent à chacune de ses chansons une couleur unique. Couleur et émotion que bien peu d'interprètes ont été capables de recréer lors de reprises.
Et puis, il y a cette « Sophie qui ne t'avait même pas reconnu » et qui fait écho à ma propre histoire.
Et puis, il y a la magnifique version qu'en donnera Bashung en 2006 dans l'album Tribute « Le grand dîner » :
Dick Annegarn est un grand monsieur de la chanson. Toujours là, comme les grands crus qui se bonifient en vieillissant, il ne cesse de nous offrir de merveilleux instants comme dans cette magnifique chanson « Pire » de son dernier opus.
Si ce n'est déjà fait, empressez-vous d'écouter tranquillement son dernier album "Vélo va" paru en 2014 chez Tôt ou Tard.