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Parfois, je n'essaie pas de comprendre les textes, je me laisse juste porter par les voix. Avec ce duo formé par Peter Bradley Adams et Caitlin Canty, c'est le cas.
J'aime la combinaison de leurs voix, ce folk simple mais efficace. Ils ne révolutionnent pas le genre mais c'est tout simplement agréable à écouter et c'est déjà beaucoup.
Ensemble, ils ont composé un ep éponyme en 2011 dont le titre phare a été mis en images.
Fin 2013, deux nouvelles chansons sont parues en "name your price" sur leur page bandcamp.
Chacun mène aussi une carrière solo. Le dernier album de Peter Bradley Adams paru en 2014 est disponible ici.
Caitlin Canty est l'auteur d'un album "Golden Hour" paru en 2012.
J'ai découvert Lou tardivement, un peu par hasard. Je ne connaissais rien de ses précédents albums. C'est sa prestation dans une émission de France 3 où elle était accompagnée de musiciens en parfaite osmose qui m'a littéralement aimanté. Cette alchimie parfaite entre musique, chant et texte.
Je me suis alors empressé d'écouter et d'acheter cet album. Huit titres et des joyaux, des chansons si parfaites que l'on rêverait d'avoir le talent de les écrire et de les composer. Pour moi, Lou symbolise la grâce, l'élégance et la légèreté dans le paysage français musical, y compris lorsque les thèmes sont des plus graves, des plus mélancoliques, des plus sombres.
L'album s'ouvre par la splendide « La prunelle des yeux » à l' écriture concise, limpide mais d'une rare force évocatrice :
« J’ai eu du soleil
Des démons et des merveilles
Plein, la prunelle de mes yeux »
« J’ai eu comme toutes les filles
Des mains sur mes chevilles
Qui font monter les larmes aux yeux »
Et des chansons ciselées où chaque mot, chaque note est comme une évidence posée, comme inévitable, il y en a d'autres qui, parfois, vous plonge dans une mélancolie insondable. La somptueuse « Oceanic sentiment » :
« Se rouler dans la terre humide
Dans l’odeur de l’herbe coupée
Se souvenir de l’amour vide
Etre le seul à aimer »
La magnifique « Je n'ai rien fait » où la voix de Lou est encore plus fragile et troublante. « Tous les jours », « D'avril à juillet » et « La côte sauvage » s'enchaînent et, déjà, le dernier titre. Vingt-quatre secondes minimalistes de guitare électrique scandées de batterie légère et puis :
« D’accord pour la vie
D’ailleurs pour la mort aussi
C’est plié, abandonné
Sur la plage aux crustacés »
Et « Plus rien », la chanson qui clôture l'album se poursuit, parfaite, magnifique, épurée, dans ses boucles lentes électriques pour s'achever par ces mots qui s'étirent :
« Plus rien
Plus de corps, plus d'écran
Plus rien
Dehors, dedans
Plus rien »
Mais l'écoute de Lou ne se résume ni au texte ni au chant. C'est aussi une expérience corporelle où le rythme de ses mots et de sa musique, son souffle, vient s'inscrire. Ses chansons me donnent une envie de bouger lentement, presque lascivement. Il y a une forme de sensualité presque paradoxale avec la teneur de son propos. Je ne sais rien du parcours artistique de cette artiste mais je trouve qu'il y a quelque chose de l'ordre du mouvement, de la danse dans la maîtrise de la durée, de l'ondulation, de l'oscillation lente.
Loin d'une apparente simplicité, le miracle des compositions de cet album est de provoquer une sensation de coulé, d'ondoiement, de mouvement épuré, de fragile retenue. Peu d'albums provoquent de telles sensations.
Simple amateur de musiques, je ne maîtrise ni le vocabulaire ni les codes de la critique et encore moins les subtilités des références musicales. Mais il me semble que Lou trace une voie originale dans la chanson pop française. Un quatrième album serait en préparation. Je l'attends avec impatience.
Les trois albums de Lou sont en écoute et disponibles sur sa page bandcamp. Ne vous en privez surtout pas.
En cette journée pluvieuse et orageuse qui s'étire, je réécoute cette voix chaude et sensuelle. Le vent pousse des nuages noirs, l'orage menace, les chansons de « Citizen Helene » s'élèvent douces et limpides.
Parfois, dès les premières notes chantées, vous sentez un instant magique vous saisir, vous happer. Vous savez que vous n'aurez qu'une seule envie : le retrouver même si, à peine né, il est à jamais disparu. Vous restez là, étonné, incapable d'analyser l'émotion ressentie, littéralement pris par la voix et les harmonies. Ces instants lumineux et soyeux sont offerts par de rares artistes. Helene Bradley, auteur-compositeur, guitariste, interprète, est de ceux-là : voix suave, nuances du chant, compositions délicates, atmosphères mélancoliques, poétiques aux accents jazzy et folk.
Bientôt les éclairs vont zébrer le ciel sombre, et puis la nuit tombera, les notes de « Sunday Morning Light » résonneront encore. Une voix en or hantera l'obscurité.
Ep éponyme disponible sur sa page bandcamp en espérant un jour un album. Il est impossible qu'une voix telle que celle-ci reste méconnue.
Il y déjà presque deux ans, j'ai écrit un texte qui connut de multiples versions. Un texte inspiré par l'écoute du duo danois RØST composé de Ditte Rønn et Søren Bebe. Chacun de ces artistes a aussi tracé sa voie musicale que je présenterai dans cette chronique.
Voici l'une des versions de ce texte qui n'a pas disparu du monde numérique en guise d'introduction, accompagnée de l'une des chansons qui l'inspira.
Voce
Posée sur le silence
une note de clavier
délicate éphémère
dissipe la brume qui couvre la plaine assoupie
Au loin
à peine visible
un océan de souvenirs amers
que trouble l'écume grisâtre des vagues
Dans l'immensité
plus douce que la peau des paupières
une voix de femme s'élève
Lentement
la mélancolie s'insinue
le chant emplit l'espace
cristallin
et l'air vibre d'arpèges lumineux
Quelque part
lancinant
le son d'un portail abandonné
qui grince sous le vent
Les vocalises se déploient résonnent s'éteignent
Murmures
La note retentit encore
suspendue
puis meurt
Ne demeure précieux
qu'un instant fragile de bonheur.
La collaboration des deux artistes danois a donné naissance à trois albums. « Improvisationer » en 2009 composé de 12 titres piano-voix où le jeu de Soren et la voix chaude de Ditte font merveille comme dans le très beau « Seks » :
Le magnifique « Drømte mig en drøm » paraît en 2011. Le duo revisite magistralement des titres traditionnels, appartenant au folklore danois. Le disque est ouvert par le somptueux « Jeg gik mig ud en sommerdag » et offre avec ses huit titres des ambiances splendides :
En 2013, paraît la musique composée par le duo pour « Dokumentaristen » un spectacle écrit et mis en scène par la compagnie théâtrale danoise « Team Teatre ».
Mais, chaque artiste développe aussi ses projets personnels.
L'année 2012 voit le premier album solo de Ditte Rønn paraître : « Echoes of Madeleine » avec la collaboration de Sune Skuldbøl Vraa Nielsen.
Douze titres le composent dont les très beaux « Here I Am », « Emotianal »,« Recovering », « I Go As Deep As I Can Go », « The Sea », « Be Kind » ou « I Won't Tell ».
Variant les ambiances, le disque montre les talents de chanteuse, d'interprète et de compositrice de Ditte Rønn.
Quant à Søren Bebe, il poursuit sa carrière de pianiste mais aussi de compositeur. Il connaît un succès de plus en plus important avec son trio, notamment avec l'album "A Song for You" paru en 2012 qui comporte de lumineuses compositions :
Il y a quelque chose qui fait penser au folk d'Angel Olsen à ses débuts, peu-être le chant d'Olivia Rose. Il s'agit du second EP de ce groupe qui a signé récemment sur un label.
Le second EP "That Do Now See" mérite qu'on prenne le temps d'écouter au moins deux titres : celui ci-dessous et celui qui donne son nom à l'EP. Disponible en name your price sur la page bandcamp. A suivre.
De Glasgow nous parviennent ces notes de piano et cette voix si particulière. Dix titres qu'il faut prendre le temps d'apprécier dans leur robe dépouillée de tout ornement inutile.
Limpide, sombre et hanté.
Chanson extraite de l'album "Bones You Have thrown me and blood i've spilled".
Je vous ai présenté le nouvel EP de La Féline. Vous pourrez lire un très beau texte lié à cette chanson sur le blog d'Agnès de La Féline (blog que je vous recommande par ailleurs) ici.