Concision 90
Le soleil d'hiver
Réchauffe le calcaire
Je veille mon père.
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Le soleil d'hiver
Réchauffe le calcaire
Je veille mon père.
Est-ce le vide
Qui s'instaure en moi ?
Froide lassitude.
Les pavés luisent
Poudre blanche sur les toits
Mes oreilles sont chaudes.
Au creux de ma main
la rondeur de son sein.
Apaisée elle dort.
Dans ses cheveux d'or
des fils d'argent désormais
Ensemble vieillir.
Nouvelle année première gelée
En terre les cendres de ma mère
ont rejoint celles de mon père.
le portail d’abcès de rouille
grince
sur les marches de l’escalier
deux chaises d’été attendent
délaissées
dans le jardin abandonné
les marguerites sont éteintes et le ruisseau
s’est tu
les volets
clos de silence
ne cachent que le miroir piqué
où tu esquissais un sourire
de rouge fardé
il ne reste que des ombres
surgies de cadres aux dorures fanées
qui parfois peuplaient nos nuits
de douleurs
muettes
Immobile nu
Au bord du sombre abîme
Oscille plonge.