Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

et après on verra

  • My Favourite Songs : "Plus rien" by Lou (2010)

    Vingt-quatre secondes minimalistes de guitare électrique scandées de batterie légère et puis :

    « D’accord pour la vie

    D’ailleurs pour la mort aussi

    C’est plié, abandonné

    Sur la plage aux crustacés »

    Et « Plus rien », la chanson qui clôture le superbe album "Et après, on verra..." de LOU en 2010, se poursuit, parfaite, magnifique, épurée, dans ses boucles lentes électriques pour s'achever par ces mots qui s'étirent :

    « Plus rien

    Plus de corps, plus d'écran

    Plus rien

    Dehors, dedans

    Plus rien »

  • My Favourite Albums : "Et après, on verra" by Lou, 2010.

    J'ai découvert Lou tardivement, un peu par hasard. Je ne connaissais rien de ses précédents albums. C'est sa prestation dans une émission de France 3 où elle était accompagnée de musiciens en parfaite osmose qui m'a littéralement aimanté. Cette alchimie parfaite entre musique, chant et texte.

    Je me suis alors empressé d'écouter et d'acheter cet album. Huit titres et des joyaux, des chansons si parfaites que l'on rêverait d'avoir le talent de les écrire et de les composer. Pour moi, Lou symbolise la grâce, l'élégance et la légèreté dans le paysage français musical, y compris lorsque les thèmes sont des plus graves, des plus mélancoliques, des plus sombres.

    L'album s'ouvre par la splendide « La prunelle des yeux » à l' écriture concise, limpide mais d'une rare force évocatrice :

    « J’ai eu du soleil

    Des démons et des merveilles

    Plein, la prunelle de mes yeux »

    « J’ai eu comme toutes les filles

    Des mains sur mes chevilles

    Qui font monter les larmes aux yeux »

    Et des chansons ciselées où chaque mot, chaque note est comme une évidence posée, comme inévitable, il y en a d'autres qui, parfois, vous plonge dans une mélancolie insondable. La somptueuse « Oceanic sentiment » :

    « Se rouler dans la terre humide

    Dans l’odeur de l’herbe coupée

    Se souvenir de l’amour vide

    Etre le seul à aimer »

     

    La magnifique «  Je n'ai rien fait » où la voix de Lou est encore plus fragile et troublante. « Tous les jours », « D'avril à juillet » et « La côte sauvage » s'enchaînent et, déjà, le dernier titre. Vingt-quatre secondes minimalistes de guitare électrique scandées de batterie légère et puis :

    « D’accord pour la vie

    D’ailleurs pour la mort aussi

    C’est plié, abandonné

    Sur la plage aux crustacés »

    Et « Plus rien », la chanson qui clôture l'album se poursuit, parfaite, magnifique, épurée, dans ses boucles lentes électriques pour s'achever par ces mots qui s'étirent :

    « Plus rien

    Plus de corps, plus d'écran

    Plus rien

    Dehors, dedans

    Plus rien »

     

     

    Mais l'écoute de Lou ne se résume ni au texte ni au chant. C'est aussi une expérience corporelle où le rythme de ses mots et de sa musique, son souffle, vient s'inscrire. Ses chansons me donnent une envie de bouger lentement, presque lascivement. Il y a une forme de sensualité presque paradoxale avec la teneur de son propos. Je ne sais rien du parcours artistique de cette artiste mais je trouve qu'il y a quelque chose de l'ordre du mouvement, de la danse dans la maîtrise de la durée, de l'ondulation, de l'oscillation lente.

    Loin d'une apparente simplicité, le miracle des compositions de cet album est de provoquer une sensation de coulé, d'ondoiement, de mouvement épuré, de fragile retenue. Peu d'albums provoquent de telles sensations.

    Simple amateur de musiques, je ne maîtrise ni le vocabulaire ni les codes de la critique et encore moins les subtilités des références musicales. Mais il me semble que Lou trace une voie originale dans la chanson pop française. Un quatrième album serait en préparation. Je l'attends avec impatience.

    Les trois albums de Lou sont en écoute et disponibles sur sa page bandcamp. Ne vous en privez surtout pas.