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  • LP of the Month : "Atalaye" by Watine

    J'ai longtemps hésité.

    Qu'ajouter aux nombreux articles écrits sur le dernier album de Catherine Watine ?

    Qu'ajouter aux chroniques du cercle des critiques spécialisés dans le domaine musical ?

    Cercle auquel je n'appartiens pas.

    Cercle qui brille par l'éloquence de son propos, la profondeur de ses analyses et souvent par l'habileté à parvenir à se mettre plus en avant que les œuvres dont il traite.

    « Je n'ai vu que la faiblesse des gens qui se mettent en avant » chante Watine dans l'une des chansons les plus marquantes de cet opus. Alors ne tombons pas dans ce travers.

    Pour quelles raisons cette chanson est-elle l'une de mes préférées ?

    Je crois que c'est parce que son titre aux accents enfantins, sa mise en musique et sa légèreté d'écriture parviennent presque à nous faire oublier la gravité du propos.

    Légèreté et gravité.

    Si Watine m'intrigue, me captive, me touche, c'est parce qu'elle me dit quelque chose du monde et pas d'elle comme certains ont pu l'écrire.

    Ce n'est pas sa vie personnelle, sa vie de femme qui pourrait transparaître dans ses chansons qui m'intéresse. C'est ce qu'elle me dit de nous dans le monde. Ce qui nous anime – l'amour, l'utopie, l'idéal, l'espoir, les luttes, les sentiments. Ce qui nous révolte, nous traverse, nous blesse, nous désespère, nous déchire. L'âge qui avance, la mort qui nous attend, la haine et la guerre que l'on abhorre. Et nos déchirures. J'aime ce mot « déchirure » que Watine emploie dans l'un de ses morceaux.

    Et puis, il y a, indissociable des textes, la musique et la voix qui donnent à cet album une couleur du début à la fin. Une couleur, c'est ce qui distingue les albums qui vous marquent de ceux que vous oubliez à peine entendus.

    « Atalaye » est de ces albums qui demeurent en vous longtemps après l'avoir écouté. Comme ces livres que l'on conserve parce que la musique de leur écriture résonne encore des années après. Comme ces livres dont on relit avec gourmandise des passages des années après.

    Mais cet opus est aussi le fruit de collaborations qui lui donnent cette couleur unique et rare dans le paysage de la chanson. Trop souvent, musiciens et arrangeurs ne sont pas cités dans les articles, comme si leur contribution n'était que mineure. Un peu comme les traducteurs.

    Aux côtés de Catherine Watine, il y a des des musiciens : Martyn Barker (batterie, percussions), Ian Burdge (violoncelle), Gaëlle Deblonde (violon), Arnaud Delannoy (guitare, harpe, contrebasse et bien d'autres), Marc Denis (guitare et basse) et Paul Levis (programmation électronique, Toy instruments entre autres) que l'on retrouve aussi aux arrangements avec Arnaud Delannoy. Il y aussi Ian Caple qui a réalisé l'enregistrement du chant et des parties instrumentales. Un album, c'est aussi un objet sous forme de CD ou de vinyle. Karolina Lysiak en a réalisé le graphisme et l'artwork.

    J'ai longtemps hésité mais, si vous lisez ces lignes, Madame Watine, j'espère que vous y décèlerez de la sincérité.

    Au fait, je voulais vous dire, votre vinyle est bien arrivé. Je l'ai trouvé l'autre matin dans ma boîte aux lettres. Il se porte bien.

  • est-ce cela le monde où nous devons vivre

    J'ai suivi le chemin des douaniers

    celui qu'autrefois tu aimais emprunter

    j'ai descendu les marches taillées dans la roche noire

    regardé la mer grise à peine ridée

    ça et là dérivaient des lambeaux d'algues brunes

    au large

    on devinait de sombres langues de terre

    les îles sous la pluie

    j'ai foulé l'or éteint de la crique qui glaçait mes pieds nus

    est-ce cela le monde où nous devons vivre

    une plage pour seul tombeau

    j'ai laissé la mer lécher mes chevilles

    elle ne me réchauffait plus comme avant

    quand tu suivais le chemin côtier

    j'ai laissé l'écume se déposer sur ma peau

    et j'ai attendu que l'obscurité tombe

    le vent mordait mon visage

    au large on devinait quelques lumières tremblantes

    est-ce cela le monde où nous devons vivre

    la mer pour unique linceul

    j'ai laissé la nuit dissoudre mes derniers espoirs

    longé la grève pris le sentier côtier

    celui qu'autrefois tu aimais emprunter en me tenant la main

    et des gouttes d'eau mouillaient mon visage

    et des gouttes d'eau mouillaient mon visage

  • New EP Pauline Drand

    chanson,musique,pauline drandJ'ai écrit une chronique sur le premier EP de Pauline Drand dorénavant épuisé. Voici qu'elle propose ce mois-ci une nouvelle édition rouge dans une composition quelque peu modifiée qui comportera un nouveau titre "Aéroport", une version est en écoute sur la compilation de Walden. En attendant son premier album, vous pourrez vous le procurer sur sa page bandcamp la semaine prochaine.

     

     

  • Song & Album of the Week : "The Guest" (feat. Shara Worden) from "Unremembered"

    Cette chanson magnifique est extraite du dernier album de Sarah Kirkland Snider paru en septembre : "Unremembered". C'est le second opus composé d’œuvres chantées de la compositrice avec une nouvelle fois une participation éblouissante de Shara Worden (My Brightest Diamond), l'une de mes artistes préférées depuis ses débuts.

    J'aurais pu aussi choisir d'autres titres telle la somptueuse "The Witch" pour vous faire découvrir un des albums les plus intéressants de ces dernières semaines. Outre la chanteuse américaine, Padma Newsome et DM Stith collaborent vocalement à cet album dont les textes ont été écrits par Nathaniel Bellows.

    N'hésitez pas à partir à la découverte de ce disque qui sort des sentiers habituels.