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poésie - Page 25

  • Poems : « Cheveux emmêlés », YOSANO Akiko.

    22510100460450L.jpgCeux qui lisent de temps en temps ce blog savent que la littérature japonaise est l'une de celles qui m'intéresse particulièrement. Au fil de mes errances, j'ai découvert « Cheveux emmêlés » de Yosano Akiko, attiré par le titre de cet ouvrage et le nom de l'auteure. Le premier texte parcouru rapidement m'a tout de suite donné envie de poursuivre la lecture :

    « Rideau de la nuit

    Où s'épuisent les murmures

    Dans les étoiles

    Tandis qu'ici-bas les hommes

    Ont les cheveux en broussaille. »

    Passion, sensibilité, amour, sensualité traversent les textes qui, par leur genre poétique (tanka, en 5 vers et 31 syllabes), sont d'une pureté à vous laisser rêveur, le livre ouvert, les yeux perdus, dans un doux ravissement :

     « Court est le printemps,

    Qu'y a-t-il dans la vie

    Qui soit immortel ?

    Et j'autorisai sa main

    Sur la rondeur de mes seins. »

    Publié en 1901, ce recueil de 399 textes est considéré comme une œuvre capitale du romantisme japonais.

    « Cheveux emmêlés », YOSANA Akiko, Les Belles Lettres, 2010.

  • Review : Clara Engel, une artiste sans concessions

    Radicale, de l'ordre du tout ou rien.

    Ces qualificatifs, je crois les avoir déjà employés pour caractériser comment l’œuvre de Cheval Blanc - même si leur style n'est pas comparable - peut être reçue.

    Je pense que l'expérience est de la même nature à l'écoute des chansons de Clara Engel, jeune artiste indépendante mais déjà auteure d'une dizaine d'albums depuis 10 ans.

    J'avais déjà grappillé ça et là dans ses productions, troublé non seulement par son chant mais aussi par l'une de ses pochettes (celle d'Ashes & Tangerine).

    ClaraEngel a&t.jpg

    En fait, ce portrait me semble représentatif de ce qui émane du travail de Clara Engel : une beauté qui refuse les effets faciles de la séduction, une œuvre qui refuse les concessions, une fragilité sombre douée d'une force née au plus profond.

    Ici, il n'y a pas de place pour les artifices de la facilité.

    Non, Clara Engel trace sa route singulière, une voie où la sensibilité règne, une voie où un rock profond et lyrique rôde, une voie où la tension nous prend littéralement au corps au détour d'une phrase musicale.

    Et parce que le monde n'est pas que ce que nous percevons,

    et parce que nous ne sommes jamais ce que nous montrons,

    la dissonance qu'instille Clara Engel dans nombre de ses compositions est, me semble-t-il, une pièce maîtresse de son travail artistique.

    Nous ne sommes jamais loin de la perte de l'équilibre, de la brisure, de la rupture.

    C'est sans doute l'une des grandes réussites de Clara Engel que de nous emmener au point de bascule : là où les apparences deviennent des incertitudes, là où l'horizon devient soudainement trouble.

    Exercice délicat parce qu'à nous placer au bord du gouffre, l'inconfort nous guette.

    Mais la force de son chant, la profondeur et la puissance qui en émanent, la poésie incandescente de certains de ses textes, l'énergie viscérale de ses compositions sont là pour nous aider à poursuivre ce chemin unique en sa compagnie :

    « I lift a latch
    and I step into a glittering sky
    I found a trapdoor in this wretched night
    an amethyst eye
    in the void »

    Seules trois chansons de son dernier album « Looking​-​Glass Fire » réalisé en juin 2014 sont actuellement en écoute sur sa page bandcamp dont la superbe « My Beloved's Pulse » dont j'ai cité un extrait :

    Profitez-en pour découvrir ses précédents albums. Voici une trop courte sélection de quelques-uns de mes titres préférés qui vous permettront, je l'espère, de découvrir l'étendue du talent de Clara Engel.

    Tout d'abord, deux chansons magnifiques extraites de très bel album "The Bethlehem Tapes" paru en 2010 :

     

    "Song to the Sea Witch (Disembody My Voice)", titre flamboyant extrait de l'album The Lovebird's Throat réalisé en 2012 :

    "Tangerines" de l'excellent opus "Ashes &Tangerines" paru en 2014 :

     "Blind me" qui figurait dans "Secret Beasts" réalisé en 2009 :

    "Whip Dance" de son album éponyme paru en 2006 :

     "Cousin Mary" et ses choeurs, présente sur l'EP du même nom en 2006 :