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MB&P : Music Books And Poems - Page 2

  • Album of the Month : "Woven Eyelids" by [Tereglio]

    La pluie continue sa mélopée sur les ardoises. Est-ce qu'un jour le soleil viendra réchauffer les murs de granit ? Novembre et ses fantômes se plaisent à me tarauder. Nulle part où les fuir. Aucun port où se mettre à l'abri. Il ne me reste que la musique pour tenter de leur échapper quelque peu.

    Avec "Woven Eyelids" pour compagnon, je vogue vers des îles enchanteresses. Même si cet opus pourrait apparaître de prime abord mélancolique, je le vois traversé de lumière, de beauté éclatante. De l'introduction "e​.​L​.​i​.​N​.​a" au dernier titre "Lovely Pain", pas un faux-pas. Sensibilité et délicatesse évidentes. Subtilité des arrangements. J'aurais pu détailler chaque titre, leur justesse. Des quelques notes posées à point nommé par piano, trompette, trombone ou voix féminine. Une harmonie rare, magnifique et précieuse.

    Novembre et ses fantômes se plaisent à me tarauder. Nulle part où les fuir. Aucun port où se mettre à l'abri. Mais avec "Woven Eyelids", premier album solo de Nicolas Puaux, accompagné de Patrik Lerchmüller, je vogue vers des contrées bouleversantes de beauté. Indispensables.

     

  • Album of the Month : "Un nid" by Marcel Kanche

    La pluie détrempe la terre. Le vent épouse l'ardoise, fait vaciller la charpente plus que centenaire. Je me terre. Je me terre dans mon antre de granit et de bois. Le ciel est de la couleur des cendres. Je rêve d'une plage dorée où s'étendre et rêver. La mer, à quelques encablures, dévoile ses crocs blancs. Novembre et ses ombres me taraudent. Novembre et ses décombres me font douter. Douter de l'humanité. Arracher la mousse, le lierre et l'écorce. Fouiller le sombre, ronger le cœur, écouter la voix des ombres. De douleur, la mémoire vouloir dissoudre et ne pas pouvoir.

    La pluie fait chanter le verre. Dans la pénombre, j'écoute le dernier opus de Marcel Kanche. Les mots et les notes sont sa matière. Le soc qui fouille la terre, le burin qui creuse la matrice. J'écoute son chant, sa voix, sa musique et ses textes qui m'emportent en des contrées précieuses, inestimables, indispensables. 

    La pluie continue de balayer la venelle. Je reste là, dans la pénombre, je reste là, vivant sur terre, avec ces dix titres.

    De "J'aurais pu" à "Sur terre", un voyage aux émotions indescriptibles. Outre les siens, des textes de Gildas Veneau (superbe "Broyant la lumière"), de Bertrand Belin ("Figure") et de Virginie Despentes ("Un passage"). Des textes comme une évidence dans l'univers de Marcel Kanche. Des compositions que je n'ai pas envie d'analyser tant je veux me laisser vagabonder. Remarquables aussi. L'écoute attentive de "Maison brulée" par exemple, démontre, si cela était nécessaire, que la musique et les mots forment un tout indissociable dans son oeuvre. 

    Je reste là, avec ce qui fait notre humanité, des cendres et de la glaise, les fantômes du passé et le vent d'été, le rire des enfants qui jouent et le vin partagé avec ceux qui sont des amis, les espoirs déçus et la main aimée, embrassée chaque soir avant que le sommeil l'emporte.  

    Je reste là, dans la pénombre. Un chant somptueux résonne encore dans l'espace. Je crois que la pluie vient de cesser. 

     

  • Song of the Week : "Right Beneath a Crazy Sky" by Tereglio

    Le froid s'insinue dans les ruelles. Second café, quatrième cigarette. Calé bien au chaud, je vagabonde. Et puis, ce titre découvert par hasard sur bandcamp, extrait du premier album "Woven Eyelids" de Tereglio. Superbe. des frissons.

    Certain qu'après avoir écouté cet opus tranquillement quand la pluie et le vent seront revenus, j'aurai l'occasion dans quelques jours de présenter cet album subtil et délicat.

    La journée débute magnifiquement malgré le flot de nouvelles que je préfère ignorer tant mes rêves de jeunesse d'un monde meilleur me semblent si lointains. Heureusement, la beauté parfois rencontrée vient contrecarrer ce désespoir qui rôde en permanence.

     

  • My Favourite Songs : "Le mot juste (Le beau geste)" by Bertrand Belin (feat. Camélia Jordana)

    Extraite de Cap Waller. Le texte, l'interprétation, le duo, l'accompagnement musical. La version solo est magnifique aussi. Probablement, une des plus belles chansons françaises de ces dix dernières années. Une écriture sobre, épurée et riche de sens. Le mot juste.

  • love journey 12

    un jour

    un jour peut-être

    tu comprendras

    que je veuille ce passé enfoui

     

    il n'y a Rien

    Rien dont je veuille me souvenir

     

    mes nuits étaient d'insomnie mon corps que fragments épars

    je détestais les miroirs j'esquivais les regards

    mes mains mes seins n'étaient que vaine monnaie d'échange

    j'espérais leur tendresse je ne recevais que leur mâle suffisance

    mes lèvres étaient d'indifférence mon sexe que muette souffrance

    j'endurais leur virile vanité j'exécrais leurs sourires triomphants

     

    un jour

    un jour peut-être

    tu comprendras

    que le silence m'accorde l'oubli

    un jour

    un jour peut-être

     

    au jour qui meurt

    le passé évanoui

    je me love contre ton corps

    j'attends

    j'attends tes caresses

    qui tressent des lignes de vie sur ma peau

    j'attends

    j'attends la musique de tes mots

    qui enfièvre mes lèvres qui embrase mon ventre

     

    au jour qui meurt

    je me love contre ton corps

    la main posée sur tes reins

    je m'endors