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Album of the Month

  • Album of the Month : "SHORT SERIES OF ARRANGED PIANO" by Watine

    Ce matin, le vent s'est levé. Les bourrasques faisaient craquer la vieille charpente quand j'ai ouvert l'emballage de carton posé sur la table aux carreaux de céramique, tout près de la platine vinyle. Je savais qu'il allait m'attendre, là, patiemment. Je savais qu'il allait attendre le moment où je l'ouvrirai calmement, où j'apprivoiserai son contenu à l'instant qui me paraîtrait le plus adéquat. Je l'ai laissé là quelques jours, je le regardais de temps à autre. Non, ce n'était pas encore le moment. Attendre, savoir attendre. Et puis, alors que la solitude s'était installée, que le ciel tourmenté et le noir luisant des ardoises sous la pluie me semblaient en adéquation avec son écoute, je l'ai sorti de son emballage, j'ai touché - presque caressé - sa pochette, sorti délicatement le disque.

    Neuf morceaux composés par Catherine Watine. Au piano, bien sûr. Mais pas que, des sons multiples, des chutes de violoncelle, des craquements et une voix.

    La musique de Catherine Watine est de celles qui créent des espaces d'introspection, qui fouillent la mémoire et les souvenirs, qui vous font osciller entre mélancolie et lumineuse sérénité, entre mystère insondable et frontières de l'intime. Touchante d'humanité, essentielle.

    La musique de Catherine Watine est de celles qui sied à ces clairs-obscurs des contrées où je vis. Le disque s'achève et (est-ce un hasard ?) un rayon de soleil vient jouer avec les gouttes de pluie. Par la fenêtre, je crois voir se dessiner un arc-en-ciel. 

       

  • Album of the Month : "Letter To Self" by SPRINTS

    Une longue absence. Peut-être une forme de lassitude. En mode hibernation dans mes contrées granitiques. Terré à l'abri du vent et du froid. De longues semaines, à griller une cigarette en savourant un café bien noir, à regarder les nuages déverser leur torrent de chagrin, à regarder le froid blanchir les ardoises, à entendre le vent faire trembler la charpente.

    Et puis, une claque, un premier album paru en ce début d'année où je croyais continuer à rester là bienheureux ou le contraire, engoncé dans ma torpeur hivernale. "Letter To Self" par SPRINTS. Karla Chubb, Sam McCann, Jack Callan, et Colm O'Reilly, quatre irlandais, délivrent un LP somptueux qui me sort de mon antre.

    Rien à jeter dans ces onze titres. Des accents de Fontaine D.C. parfois mais la production de ce groupe ne peut se réduire à ses influences multiples. Il suffit d'écouter "Shadow of a Doubt" et son explosion à 2'06, le somptueux  "Can't Get Enough Of It" ou bien  le dernier morceau (et sa fin) qui donne son titre à ce premier album pour mesurer combien SPRINTS crée son propre univers où ils nous emportent définitivement conquis.

  • Album of the Month : "Woven Eyelids" by [Tereglio]

    La pluie continue sa mélopée sur les ardoises. Est-ce qu'un jour le soleil viendra réchauffer les murs de granit ? Novembre et ses fantômes se plaisent à me tarauder. Nulle part où les fuir. Aucun port où se mettre à l'abri. Il ne me reste que la musique pour tenter de leur échapper quelque peu.

    Avec "Woven Eyelids" pour compagnon, je vogue vers des îles enchanteresses. Même si cet opus pourrait apparaître de prime abord mélancolique, je le vois traversé de lumière, de beauté éclatante. De l'introduction "e​.​L​.​i​.​N​.​a" au dernier titre "Lovely Pain", pas un faux-pas. Sensibilité et délicatesse évidentes. Subtilité des arrangements. J'aurais pu détailler chaque titre, leur justesse. Des quelques notes posées à point nommé par piano, trompette, trombone ou voix féminine. Une harmonie rare, magnifique et précieuse.

    Novembre et ses fantômes se plaisent à me tarauder. Nulle part où les fuir. Aucun port où se mettre à l'abri. Mais avec "Woven Eyelids", premier album solo de Nicolas Puaux, accompagné de Patrik Lerchmüller, je vogue vers des contrées bouleversantes de beauté. Indispensables.

     

  • Album of the Month : "Un nid" by Marcel Kanche

    La pluie détrempe la terre. Le vent épouse l'ardoise, fait vaciller la charpente plus que centenaire. Je me terre. Je me terre dans mon antre de granit et de bois. Le ciel est de la couleur des cendres. Je rêve d'une plage dorée où s'étendre et rêver. La mer, à quelques encablures, dévoile ses crocs blancs. Novembre et ses ombres me taraudent. Novembre et ses décombres me font douter. Douter de l'humanité. Arracher la mousse, le lierre et l'écorce. Fouiller le sombre, ronger le cœur, écouter la voix des ombres. De douleur, la mémoire vouloir dissoudre et ne pas pouvoir.

    La pluie fait chanter le verre. Dans la pénombre, j'écoute le dernier opus de Marcel Kanche. Les mots et les notes sont sa matière. Le soc qui fouille la terre, le burin qui creuse la matrice. J'écoute son chant, sa voix, sa musique et ses textes qui m'emportent en des contrées précieuses, inestimables, indispensables. 

    La pluie continue de balayer la venelle. Je reste là, dans la pénombre, je reste là, vivant sur terre, avec ces dix titres.

    De "J'aurais pu" à "Sur terre", un voyage aux émotions indescriptibles. Outre les siens, des textes de Gildas Veneau (superbe "Broyant la lumière"), de Bertrand Belin ("Figure") et de Virginie Despentes ("Un passage"). Des textes comme une évidence dans l'univers de Marcel Kanche. Des compositions que je n'ai pas envie d'analyser tant je veux me laisser vagabonder. Remarquables aussi. L'écoute attentive de "Maison brulée" par exemple, démontre, si cela était nécessaire, que la musique et les mots forment un tout indissociable dans son oeuvre. 

    Je reste là, avec ce qui fait notre humanité, des cendres et de la glaise, les fantômes du passé et le vent d'été, le rire des enfants qui jouent et le vin partagé avec ceux qui sont des amis, les espoirs déçus et la main aimée, embrassée chaque soir avant que le sommeil l'emporte.  

    Je reste là, dans la pénombre. Un chant somptueux résonne encore dans l'espace. Je crois que la pluie vient de cesser. 

     

  • Album of the Month : "The Elephant in the Room" by Gintsugi

    Par la fenêtre de mon antre, je regarde les nuages dériver. Bientôt, le vent va se lever et la mer se creuser. C'est une atmosphère propice à voyager en des contrées où, sans même penser, sans vouloir analyser, des atmosphères sonores et des chants vous transportent en terre d'émotions.

    Le premier opus de Gintsugi est de ceux-là. Neuf titres dont une reprise de la célèbre "Lilac Wine". Ouvert par la magnifique "Mon coeur", il se clôture par la chanson qui donne son nom à l'album : "The elephant in the room". Expression idiomatique qui serait le propos de l'album.

    Mais le travail vocal de Gintsugi - remarquable - la collaboration d'Eymeric Anselem et la production musicale suffisent, sans même vouloir saisir le sens des textes, à être emporté dans le monde de cette artiste.

    Bientôt, la mer va se creuser, le vent va se lever, je pars en voyage dans les contrées mystérieuses et envoûtantes de Gintsugi.

     

  • Discovery & Album of the Month : "how long is now" by Anna Hauss

    Une accalmie, un bout de ciel bleu enfin. Avant les rafales annoncées et le retour de la grisaille, je furète, j'explore. Anna Hauss, premier album solo. Originaire de Berlin, guitariste, chanteuse. Formidable interprète vocale tout en subtilité. Des ambiances sonores où sa formation musicale (étude du jazz au conservatoire de Leipzig) se ressent. Délicatesse, sensibilité, groove du premier au dernier titre.

    Un premier opus à déguster tranquillement en attendant la pluie.

    A découvrir absolument.

  • Album of the Month : "Lovage" by Timber Timbre

    Le vent balaye les collines autour du village, j'entrevois à peine le clocher de l'église sous la pluie. Les notes de "800 Pristine Corpses" résonnent dans mon antre plongé dans la pénombre. "Lovage", nouvel album de Timber Timbre.

    Taylor Kirk : sa voix inimitable, ses ambiances sonores. Depuis ses débuts, une capacité étonnante à générer en moi des images, à m'emporter dans un voyage, à me dire des choses au-delà des mots et des compositions.

  • LP of the Month : "Hold" by Flora Hibberd

    Le jour se lève. "Hold" s'empare de la maison encore endormie. La grâce aussi. Celle de Flora Hibberd, de sa voix chaude et grave, de ses chansons où il est souvent question d'amour, de ses mélodies délicates, élégantes.

    Le jour se lève et je dérive à l'écoute de cet album d'une beauté cristalline.

    Paru en 2021, ce premier opus a fait l'objet en 2023 d'un vinyle 10" disponible chez Microcultures. A découvrir absolument.