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Album of the Month - Page 10

  • Un Album à découvrir d'urgence : "MESOPOTAMIE" by Fantôme

    Huit titres

    envoûtants

    fascinants

    et cette voix

    ce chant

    à la limite

    étrangement troublant

    et ces notes égrenées

    déposées une à une

    qui envahissent le silence du matin

    De harpe ou de piano

    un voyage

    qui prend le temps

    de vous laisser

    troublé

    quelque peu désarçonné

    mais définitivement ensorcelé.

     

  • Album of the Month : "C'est extra - 13 reprises de Léo Ferré" by La Souterraine

    On ne dira pas assez combien La Souterraine est devenue indispensable dans le paysage musical français. Loin des formats convenus, grâce à ce label, des pépites qui n'auraient eu probablement aucune chance d'être écoutées dans ce monde du prêt-à-consommer industrialisé où la répétition du même habilement enjolivée par quelques artifices sert de pensée.

    La Souterraine nous offre par cet album de 13 titres la possibilité de (re)-découvrir, si nous n'en étions pas déjà certains, combien les textes de Léo Ferré sont contemporains. Il suffira d'écouter le premier des titres de cet opus pour être convaincu du caractère indispensable de ces propositions pour qui veut comprendre combien une nouvelle génération d'artistes s'est saisie de la poésie de Ferré, de sa nécessité.

    Incontournable. 

     

     

     

  • Album of the Month : "The Lookout" by Laura Veirs

    Il y a quatorze ans déjà paraissait "Carbon glacier" album somptueux de Laura Veirs. La voici de retour en ce printemps qui prend des allures d'été. Nouvel opus "The Lookout" et toujours cette voix si particulière, ces ballades où elle excelle.

     

  • Album of the Month : "Sortie 21" by Sammy Decoster

    Quel plaisir de retrouver Sammy Decoster avec un nouvel album "Sortie 21". Celui qui officie aussi au sein du duo Facteurs Chevaux revient avec un opus de 12 titres découverts récemment lors d'un concert superbe où ce nouvel album était présenté. J'avoue avoir un faible pour des chansons telles que "Je veux être à vous", "Reviens", "Les carillons de l'automne", "Je mentirais" où toute la sensibilité de Sammy Decoster se déploie. Mais, sur scène, tous les titres s'enchaînent parfaitement avec une formation en trio, guitare-chant, basse, batterie, parfaitement rodée.

    A découvrir le 30 mars.

     

  • Album of the Month : "Face You Fear" by Curtis Harding

    Ce n'est pas une nouveauté, l'album a déjà fait l'objet de critiques élogieuses mais c'est tellement bon à écouter, c'est tellement bon de laisser son corps onduler, se laisser porter par des titres aussi réussis que "Wednesday Morning Atonement" et bien d'autres. Tout l'album est un régal.

  • Après avoir écouté « Le seul moment » de Lou

    Après avoir écouté « Le seul moment » de Lou

    pour Lou

     

    Un soir de décembre,

    dans ma boîte aux lettres,

    déposée par le facteur,

    j'ai découvert une enveloppe.

    Mes doigts ont deviné votre album.

    J'aime à savoir qu'il a parcouru

    cette distance entre vous et moi

    grâce à des femmes et des hommes,

    des porteurs de messages,

    d'un temps bientôt révolu

    où les mots d'amour

    parvenaient avec lenteur

    à ceux qui les espéraient.

    Je l'ai laissé posé sur la table

    seul, en instance.

    Je suis parti, appelé par l'ordinaire du quotidien.

    Il était là, abandonné sur la nappe de fêtes, rouge.

    J'ai juste eu le temps de transférer

    sa version numérique sur ma machine à MP3.

    Le matin suivant, à six heures,

    le vent soufflait et les vagues étaient mauvaises

    quand j'ai emprunté la route qui longe la mer.

    J'ai rejoint la gare où un TGV

    devait m'emporter vers la capitale,

    vers les obligations de ce monde.

    Et son bruit.

    J'étais assis, seul.

    J'ai sorti ma machine à fichiers compressés,

    posé le casque sur ma tête,

    fermé les yeux, appuyé sur la touche lecture.

    J'ai passé une partie de mon voyage

    en votre compagnie, dans une maison en ruines,

    en imaginant votre corps onduler lentement

    au son de votre chant – je ne vous ai jamais vue

    et écoutée sur scène. Je vous voyais danser,

    de ces danses où le corps s'abandonne

    au seul moment.

    Je vous ai toujours imaginée danseuse

    avant même que d'être chanteuse.

    Il y a dans vos chansons, leur musicalité,

    un ondoiement, une lente pulsation

    qui transporte peu à peu dans un état second.

    Comme quand, dans l'eau, sur le dos,

    au rythme lent de la houle,

    le ciel d'été tangue.

    Quand j'ai ouvert les yeux,

    par la vitre balayée de pluie,

    j'ai aperçu des arbres qui pliaient sous les rafales.

    J'ai cru y voir de vieux fantômes.

    Il y a toujours cette forme de paradoxe

    déjà si présent dans votre précédent album.

    Elle est votre signature, gravée sur le tronc

    d'un arbre au fond de la forêt.

    La gravité du propos alliée à cette légèreté

    ondoyante. L'épure aussi.

    Aller à l'essentiel.

    On ne sort pas indemne de l'écoute

    de vos chansons.

    Qu'elles nous disent quelque chose de vous

    n'a finalement que peu d'importance. Non.

    L'essentiel est qu'elles nous parlent de nous.

    Un chant universel

    qui se déploie dans une grâce ondulante et paisible.

    J'ai repris le train, parcouru le chemin

    en sens inverse.

    J'ai fui le bruit du monde,

    j'ai retrouvé la femme qui m'a emmené

    loin du pays des ombres.

    Vers d'autres contrées.

    Des contrées oubliées.

    Que je croyais inaccessibles.

    Là où le bonheur a le droit d'exister.

    Là où le plaisir naît du désir dans les regards.

    Là où l'amour n'est pas chimère mais juste

    de l'ordre du possible.