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Album of the Month - Page 11

  • Après avoir écouté « Le seul moment » de Lou

    Après avoir écouté « Le seul moment » de Lou

    pour Lou

     

    Un soir de décembre,

    dans ma boîte aux lettres,

    déposée par le facteur,

    j'ai découvert une enveloppe.

    Mes doigts ont deviné votre album.

    J'aime à savoir qu'il a parcouru

    cette distance entre vous et moi

    grâce à des femmes et des hommes,

    des porteurs de messages,

    d'un temps bientôt révolu

    où les mots d'amour

    parvenaient avec lenteur

    à ceux qui les espéraient.

    Je l'ai laissé posé sur la table

    seul, en instance.

    Je suis parti, appelé par l'ordinaire du quotidien.

    Il était là, abandonné sur la nappe de fêtes, rouge.

    J'ai juste eu le temps de transférer

    sa version numérique sur ma machine à MP3.

    Le matin suivant, à six heures,

    le vent soufflait et les vagues étaient mauvaises

    quand j'ai emprunté la route qui longe la mer.

    J'ai rejoint la gare où un TGV

    devait m'emporter vers la capitale,

    vers les obligations de ce monde.

    Et son bruit.

    J'étais assis, seul.

    J'ai sorti ma machine à fichiers compressés,

    posé le casque sur ma tête,

    fermé les yeux, appuyé sur la touche lecture.

    J'ai passé une partie de mon voyage

    en votre compagnie, dans une maison en ruines,

    en imaginant votre corps onduler lentement

    au son de votre chant – je ne vous ai jamais vue

    et écoutée sur scène. Je vous voyais danser,

    de ces danses où le corps s'abandonne

    au seul moment.

    Je vous ai toujours imaginée danseuse

    avant même que d'être chanteuse.

    Il y a dans vos chansons, leur musicalité,

    un ondoiement, une lente pulsation

    qui transporte peu à peu dans un état second.

    Comme quand, dans l'eau, sur le dos,

    au rythme lent de la houle,

    le ciel d'été tangue.

    Quand j'ai ouvert les yeux,

    par la vitre balayée de pluie,

    j'ai aperçu des arbres qui pliaient sous les rafales.

    J'ai cru y voir de vieux fantômes.

    Il y a toujours cette forme de paradoxe

    déjà si présent dans votre précédent album.

    Elle est votre signature, gravée sur le tronc

    d'un arbre au fond de la forêt.

    La gravité du propos alliée à cette légèreté

    ondoyante. L'épure aussi.

    Aller à l'essentiel.

    On ne sort pas indemne de l'écoute

    de vos chansons.

    Qu'elles nous disent quelque chose de vous

    n'a finalement que peu d'importance. Non.

    L'essentiel est qu'elles nous parlent de nous.

    Un chant universel

    qui se déploie dans une grâce ondulante et paisible.

    J'ai repris le train, parcouru le chemin

    en sens inverse.

    J'ai fui le bruit du monde,

    j'ai retrouvé la femme qui m'a emmené

    loin du pays des ombres.

    Vers d'autres contrées.

    Des contrées oubliées.

    Que je croyais inaccessibles.

    Là où le bonheur a le droit d'exister.

    Là où le plaisir naît du désir dans les regards.

    Là où l'amour n'est pas chimère mais juste

    de l'ordre du possible.

     

  • Album & Discovery of the Month : "Euphoria" by Sofia Sarri

    Voici un album que j'avais gardé dans un coin de ma mémoire début 2017, me disant qu'il serait à réécouter et ferait peut-être l'objet d'un post. Et cet opus qui nous vient de Grèce me ravit en cette fin de juillet. Allez consacrer non pas quelques minutes mais le temps qu'il faut pour écouter l'ensemble des titres. Mêlant aussi bien la lyre crétoise que les sons électroniques, de multiples influences, Sofia Sarri nous entraîne dans un univers très personnel.

    Plusieurs titres sont magistraux, portés par des compositions magnifiques et un chant envoûtant.

    Une très belle découverte de 2017.

    Album en vente sur bandcamp.

    Quelques un de mes titres préférés pour montrer la diversité de cet album :

     

     

  • Album of the Month : "Promise" by Emily Wells

    Voici un album paru en ce début d'année 2016 qui est passé presque complétement inaperçu en France. Je suis toujours étonné par l'empressement d'une grande partie de la presse et des blogs spécialisés pour écrire sur les mêmes albums, en reprenant d'ailleurs bien souvent les mêmes éléments tirés des biographies et des présentations de promo. Pourtant, Emily Wells a donné plusieurs concerts en France cette année, on aurait pu penser que son album allait bénéficier d'un peu plus de visibilité.

    Violoniste de formation, multi-instrumentiste, productrice, compositrice, interprète, cette artiste américaine peut déconcerter. Difficile en effet de l'assigner à un seul genre tant elle a l'art de combiner de multiples influences et d'employer aussi bien violon que machines, sans oublier sa voix qui est un instrument à part entière dans ses chansons (écouter "Fallin in on It", "Antidote" ou "Light is Drainin") suffira à vous en convaincre.

     

    Certes, son album n'est peut-être pas d'un abord des plus immédiats - quoique - mais, plus on l'écoute, plus on découvre la richesse de ses compositions. Auteure déjà de plusieurs albums et de titres magnifiques ("Passenger" par exemple en 2012), Emily Wells délivre un opus qui vous transperce dès le premier titre de 7'30 "Los Angeles". Composé de 11 chansons, cet album est d'une étrange beauté, envoûtante et addictive. Se plonger dans "Antidote", "Falling in on It", "Pack of Nobodies", "Light is Draining", "You Dream of China" et bien d'autres, c'est avoir l'assurance de glisser dans un univers ensorcelant. Rares sont les albums d'une telle cohérence, chaque morceau est non seulement à apprécier pour lui-même mais aussi à replacer en tant qu'unité d'un ensemble plus vaste. Selon moi, c'est son album le plus abouti, celui où elle s'affranchit d'une présence parfois trop prégnante de certaines influences musicales pour créer un opus doté d'une couleur unique.

    Un de mes albums incontournables de cette année 2016.

    Disponible partout y compris en vinyle sur commande, en écoute intégrale sur spotify.

  • Album of the Month : « Sideration » by Mohini Geisweiller

     

    Dans la gravité, une sensation de légèreté, de détachement, une forme d'apaisement.

    Comme un mouvement fragile, épuré, qui se prolonge dans l'espace.

    Des morceaux addictifs - « Nightclubbers », « Lone Signals » et tant d'autres...

    Rien que pour les voix posées sur « The World We Lost ».

    Rien que pour cet accent sur ces paroles chantées en anglais qui vous donnent le frisson.

    Un album d'une grande cohérence dont les chansons, au fur et à mesure des écoutes », se révèlent être de petits bijoux, des moments de grâce ciselés.

    Le retour de Mohini Geisweiller avec l'un de mes albums préférés de ces derniers mois : « Sideration ».

    Disponible partout et aussi en album vinyle.