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Un nouvel album de Nadine Shah, c'est encore l'occasion d'écouter cette voix et de musarder entre titres à la construction somme toute classique, plus "accrocheurs" et des titres obsédants tel "Prayer Mat" qui conclue avec brio ce nouvel opus.
Quatrième volet de "L'Art de la démo", "Comment vivre ?" s'empare de moi dès les premières heures de ce matin d'été.
Je retrouve Cheval Blanc encore et encore. Depuis la parution de son premier album, il vient m'obséder avec cette voix porteuse de toutes les batailles perdues, des amours enfuies, des épreuves endurées, des espoirs déçus, des éclairs de sombre lucidité, des révoltes qui grondent.
C'est une vieille histoire avec celui qui s'appelle Jérôme-David Suzat-Plessy, ou plus simplement Jérôme Suzat, ou différemment Cheval Blanc.
Un jour - cela te semble déjà si lointain - tu as entendu une chanson et tu n'as pas pu décrocher. Tu essaies de t'en éloigner mais il revient toujours et encore. Tu as beau ranger ses albums parmi tous les autres dans les étagères, il parvient toujours à faire irruption, à être ton compagnon un soir de doute, d'envie de fuir "le bruit du monde" ou bien au matin après avoir contemplé amoureusement ta compagne endormie.
C'est de l'ordre de l'inexplicable comme une histoire d'amour, ça te prend littéralement aux tripes, parcourt ton épine dorsale, emplit ta cage thoracique d'un "je-ne-sais-quoi" qui te noue la gorge, ça t'obsède. Tu passes et repasses "Une île" co-écrite avec Victoria Davis dont il avait déjà mis en musique des textes que tu prends en "pleine gueule", qui te traversent sans te laisser aucune chance d'être indifférent. "Quand" est aussi signée par Victoria Davis ; à l'écouter, je crois comprendre pourquoi elle fut l'un des premiers textes chantés en français par Cheval Blanc. Il n'y a que lui qui pouvait l'interpréter, lui donner cette densité, ces accents. Une alchimie entre auteure et interprète.
Ecrire sur les démos de Cheval Blanc est sans aucun doute un exercice inutile, un "trop", un bavardage qui vient trahir cette oeuvre unique. Il serait vain de vouloir en faire une lecture ou une écoute analytique, il suffit de se laisser porter par "Beau demain". Juste s'abandonner à ce chant, ces mélodies, ces textes.
Cette semaine, avec un sourire, une employée de La Poste m'a déposé à distance un paquet qui recélait un trésor à contre-courant des modes : le nouvel opus de Facteurs Chevaux, tant attendu, était enfin là.
Conquis par l'écoute de leur premier album "La maison sous les eaux", j'avais été définitivement envoûté en assistant à l'un de leurs concerts. Leur prestation sur scène n"avait fait que confirmer la complicité de ce duo et l'intensité remarquable de leur premier LP. Je crois qu'ils avaient, ce soir-là, surpris une bonne partie des spectateurs qui ne les connaissaient pas ou que très peu.
Il est parfois difficile après un premier livre ou album particulièrement enchanteur de réussir à provoquer le même effet. Facteurs Chevaux a pris son temps. Tels des artisans qui consacrent sans compter les heures à créer une pièce, un chef d'oeuvre, ce duo est un polisseur de mots, de voix, d'ambiances et de mélodies. A contre-courant des modes, ai-je écrit d'emblée. C'est aussi cela qui distingue cet album. Bien que les influences existent dans la recherche de cette pureté des harmonies et du chant (aux effets quasiment religieux), de cette écriture ciselée, Facteurs Chevaux trace une voix singulière dans le paysage musical actuel.
Classé par certains dans le folk, je ne suis pas certain qu'il convienne de les y assigner. Leur oeuvre est de l'ordre de l'intemporel. Elle aurait pu être entendue, il y a des siècles, dans une chapelle perdue dans quelque val ; elle aurait pu résonner dans des salles aux voûtes de pierre, se déployer au coeur de sombres et mystérieuse forêts. Elle peut résonner dans des espaces de béton et d'acier emplis de centaines de spectateurs, s'emparer de nous qui vivons dans un monde de bruit et de vitesse.
Par la réunion de chacune de leur sensibilité, Fabien Guidollet et Sammy Decoster créent un ailleurs qui dépasse la somme de leur individualité artistique. Une alchimie envoûtante. Un nouvel espace s'ouvre où les chansons se déploient, épurées. Dans ce que l'on pourrait interpréter comme la recherche d'une pureté, d'une sobriété, d'un absolu au service des seules harmonies vocales et des textes, une oeuvre se déploie remarquablement intense. Il n'y a pas de tricherie dans cet opus, pas d'artifice pour aguicher l'auditeur, la prise de risque y est maximale. Tels des tailleurs de pierre, des sculpteurs de marbre, nul retour en arrière possible. A la recherche de leur "palais idéal", créant une oeuvre musicale et chantée qui pourrait nous accompagner vers le "tombeau du silence et du repos sans fin", Facteurs Chevaux nous ensorcelle définitivement.
"Chante-Nuit", Edition Vinyle, 2020. Avec une peinture de Noémie Boullier pour la pochette. Disponible sur Bandcamp.
Deux titres pour partir à la découverte : "Chante-Nuit" (qui donne son titre à l'album) et "Firmament", purs moments d'harmonie vocale et textes ciselés.
Nom de Zeus, en voilà une compilation ! Décidément, La Souterraine récidive encore et nous délivre une fois de plus une sélection de titres qui fait du bien. Un rayon de soleil qui montre que non, rien n'est foutu, il reste encore de l'espoir et autre chose que la bouillie sonore sans cesse répétée sur les ondes. Allez, continuez à défricher, à nous dégoter des pépites, à nous régaler.
De Zusanne Léo (ah, ce manifeste addictif !), d'Ali Daniel, d'Ecran Total, de Guillaume Stankiewicz, d'Eskimo en passant par Pauline Drand (un régal de délicatesse !), 23 titres pour sortir des sentiers battus.
Déjà depuis deux jours, la galette transparente tourne.
D'écoute en écoute, je l'apprivoise ce nouvel album d'Other Lives.
J'alterne entre le sombre, un sentiment de désolation, une vague de nostalgie portée par ce chant, une note d'espoir,ces lumineuses compositions, ce choeur sur la magnifique "We Wait", cette ballade "Sideways" qui clôture cet opus terriblement contemporain.
Alors que la neige tombe en cette fin de mois de mars, voici un album tout en délicatesse. Paru, il y a déjà quelques semaines, "Grande est la maison" délivre dix titres où flotte une douce mélancolie. Composé par Thomas Jean Henri, avec Sean O’Hagan aux arrangements des cordes, cet opus est l'occasion d'écouter deux invités, Bonnie « Prince » Billy et Kate Stables (This Is The Kit), qui, par leur interprétation, ne sont pas pour rien dans la magie enchanteresse de cet album.
J'ai reçu le double LP "Luxe Misère" de Sages comme des sauvages quelques jours avant le confinement. Je ne l'avais pas encore ouvert. Après avoir travaillé à distance depuis ce matin, les deux galettes tournent sur la platine. P.... que ça fait du bien ! Ah ces deux-là m'avaient enthousiasmé lors de la sortie de leur premier opus "Largue la peau" . Je l'avais chroniqué à l'époque. Et puis, ils avaient accepté un entretien du temps où j'avais un peu de temps. En me "taclant" au passage sur l'emploi du terme "projet". Ils avaient bien raison !
Avec "Luxe Misère" tout est annoncé et, si la musique et le rythme sont fréquemment entraînants et ont des accents de joie, il convient de prêter une oreille aux textes qui sont bien plus graves que cela pourrait paraître. Je me souviens que mon directeur de mémoire de 3e cycle m'avait dit un jour pour que je rectifie le tir : "De la légèreté dans l'écriture ! Y compris dans l'écriture scientifique, vous pouvez être léger et sérieux !" C'était un passionné de littérature. Il considérait que celle-ci nous disait beaucoup sur notre monde. Bien plus que la science en de nombreux domaines.
Avec c'est Comme des sauvages, c'est quelque chose de comparable qui m'enchante : une forme de fraîcheur et de légèreté.
Un double LP avec deux titres bonus à découvrir absolument. Vivement que j'ai l'occasion de pouvoir les écouter sur scène un jour !