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folk - Page 2

  • "Love is a river" by Orlando : among the best songs of 2014

    Il y ces quelques notes de guitare et ce chant qui s'élève portée par une voix chaude, sensuelle, fragile et en même temps, douce et mélancolique. Une chanson qui vous fait frissonner. Cette chanson est extraite du premier album d'Orlando, duo formé de John Stuart et Hilary James. La chanson est disponible sur leur page bandcamp où leur album "Furnace Hill", paru en 2014, est en vente. Une des plus belles chansons "coup de coeur" de 2014.

  • Album of the Month : Mirel Wagner, « When The Cellar Children See The Light Of Day »

    J'attendais avec quelque appréhension la parution de son second album depuis que sa sortie avait été annoncée chez Sub Pop. L'auteure-compositrice-interprète allait-elle modifier son style ? Serait-elle capable d'égaler la qualité atteinte dès sa première réalisation ? Allait-elle nous dérouter, nous surprendre en explorant d'autres chemins ?

    La réponse commença à s'esquisser lorsque son nouveau label dévoila « Oak Tree » puis « The Dirt ».

    Au passage, une digression pour dire mon irritation sur cette stratégie devenue quasi-systématique et loin d'être nouvelle, qui consiste à annoncer un album morceau par morceau bien avant sa sortie. Je sais bien que, dans ce monde, la musique n'échappe pas aux règles du marché, bien culturel certes mais aussi bien marchand. Mais enfin, rien de plus désagréable parfois que de découvrir ce qui devrait former un tout, ce qui devrait relever d'un projet d'ensemble, de façon fragmentée.

    Le second album de Mirel Wagner ne marque, selon moi, aucune rupture importante. Les changements les plus nets semblent résider dans les choix effectués en studio qui donnent peut-être un son plus net, un chant plus direct, plus clair, avec, assez rarement, l'apport en arrière-plan de voix et de quelques instruments.

    Les articles élogieux vont fleurir - ils commencent déjà. La critique spécialisée a besoin de s'emparer d'artistes et de nous offrir, avides consommateurs que nous sommes, de la nouveauté : le nouveau Nick Cave, la nouvelle PJ Harvey... Je n'y échappe pas non plus d'ailleurs dans ce blog. Dès son premier disque, les comparaisons avec d'illustres prédécesseurs tel Léonard Cohen ont fleuri. Je ne suis pas certain de leur intérêt même si l'on sait que rien ne s'écrit sans avoir été nourri par ce que d'autres ont écrit.

    En dix titres, Mirel Wagner continue de nous livrer un univers sombre, dépouillé, grave mais toujours aérien. La guitare est toujours omniprésente, des cordes apparaissent quelquefois, son phrasé et sa voix sont toujours au service de textes sans jamais tomber dans l'excès.

    Pas de fioritures en ces terres.

    C'est peut-être ce qui est le plus troublant, le plus attirant, ce qui constitue la plus grande qualité de Mirel Wagner : l'austérité, la sobriété, le caractère spartiate, monacal de ses compositions et de son chant et en même temps, la capacité à chanter les textes les sombres de façon lumineuse. On sent qu'elle aurait les capacités vocales pour laisser éclater son chant mais cette retenue lui permet de trouver la justesse appropriée dans son interprétation, de créer une intensité remarquable avec une économie de moyens.

    Isoler certaines des dix chansons serait peut-être injuste tellement elles forment un tout d'une grande cohérence. Pourtant, je ne peux résister à mentionner certaines d'entre elles qui m'ont particulièrement touché :

    • « The Dirt » avec ses accords plaqués puis ces quelques notes (jouées en slide?) posées simplement, quasi déchirantes, et ses paroles « Mama, Don't cry, You can't eat the dirt » :

    • la superbe « What Love Looks Like » avec cette question qui revient «  Is this what love looks like ? » et où Mirel Wagner par son phrasé exceptionnel et cette composition minimaliste basée sur quelques notes parvient à créer une intensité remarquable ;

    • « Goodnight », telle une berceuse tendre et rassurante qui s'achève avec « Tomorrow will be all right, Together forever », accompagnée en arrière-plan de quelques discrètes notes de piano et de violoncelle ;

    • mais comment oublier celle qui ouvre l'opus et qui égrène comme une comptine enfantine chantée 1 2 3 4, ou bien les non moins réussies « In My Father's House », « Dreamt of a Wave », « The Devil's Tongue » et « Taller Than Tall Trees », « Ellipsis » et ses cordes discrètes, « Oak Tree » qui s'achève par un dernier « sweet dreams ».

    Mirel Wagner ne fait pas dans la profusion, l'apparat inutile. Elle trace une voie obsédante et lumineuse au milieu du bruit de ce monde. Elle instaure presque un silence vertigineux, un espace où chaque note, chaque parole compte dans ce monde saturé. Mirel Wagner n'a guère besoin d'artifices parce qu'elle puise au plus profond de ce qui nous traverse et nous l'offre à écouter, nous le révèle. Et c'est cela qui donne une rare épaisseur, une densité extrême à l'ensemble de ses chansons. Que cela se poursuive longtemps.

    P.S. : Je tenais à souligner combien je suis redevable à Sabine, amatrice passionnée du blog musical WMIMM, malheureusement en sommeil depuis de longs mois, d'avoir attiré mon attention sur le premier opus éponyme de Mirel Wagner lors de sa sortie. On pourra lire ici la chronique élogieuse qu'elle écrivit, conquise par cette entrée magistrale de cette jeune artiste qui nous vient de Finlande.

  • Review : Clara Engel, une artiste sans concessions

    Radicale, de l'ordre du tout ou rien.

    Ces qualificatifs, je crois les avoir déjà employés pour caractériser comment l’œuvre de Cheval Blanc - même si leur style n'est pas comparable - peut être reçue.

    Je pense que l'expérience est de la même nature à l'écoute des chansons de Clara Engel, jeune artiste indépendante mais déjà auteure d'une dizaine d'albums depuis 10 ans.

    J'avais déjà grappillé ça et là dans ses productions, troublé non seulement par son chant mais aussi par l'une de ses pochettes (celle d'Ashes & Tangerine).

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    En fait, ce portrait me semble représentatif de ce qui émane du travail de Clara Engel : une beauté qui refuse les effets faciles de la séduction, une œuvre qui refuse les concessions, une fragilité sombre douée d'une force née au plus profond.

    Ici, il n'y a pas de place pour les artifices de la facilité.

    Non, Clara Engel trace sa route singulière, une voie où la sensibilité règne, une voie où un rock profond et lyrique rôde, une voie où la tension nous prend littéralement au corps au détour d'une phrase musicale.

    Et parce que le monde n'est pas que ce que nous percevons,

    et parce que nous ne sommes jamais ce que nous montrons,

    la dissonance qu'instille Clara Engel dans nombre de ses compositions est, me semble-t-il, une pièce maîtresse de son travail artistique.

    Nous ne sommes jamais loin de la perte de l'équilibre, de la brisure, de la rupture.

    C'est sans doute l'une des grandes réussites de Clara Engel que de nous emmener au point de bascule : là où les apparences deviennent des incertitudes, là où l'horizon devient soudainement trouble.

    Exercice délicat parce qu'à nous placer au bord du gouffre, l'inconfort nous guette.

    Mais la force de son chant, la profondeur et la puissance qui en émanent, la poésie incandescente de certains de ses textes, l'énergie viscérale de ses compositions sont là pour nous aider à poursuivre ce chemin unique en sa compagnie :

    « I lift a latch
    and I step into a glittering sky
    I found a trapdoor in this wretched night
    an amethyst eye
    in the void »

    Seules trois chansons de son dernier album « Looking​-​Glass Fire » réalisé en juin 2014 sont actuellement en écoute sur sa page bandcamp dont la superbe « My Beloved's Pulse » dont j'ai cité un extrait :

    Profitez-en pour découvrir ses précédents albums. Voici une trop courte sélection de quelques-uns de mes titres préférés qui vous permettront, je l'espère, de découvrir l'étendue du talent de Clara Engel.

    Tout d'abord, deux chansons magnifiques extraites de très bel album "The Bethlehem Tapes" paru en 2010 :

     

    "Song to the Sea Witch (Disembody My Voice)", titre flamboyant extrait de l'album The Lovebird's Throat réalisé en 2012 :

    "Tangerines" de l'excellent opus "Ashes &Tangerines" paru en 2014 :

     "Blind me" qui figurait dans "Secret Beasts" réalisé en 2009 :

    "Whip Dance" de son album éponyme paru en 2006 :

     "Cousin Mary" et ses choeurs, présente sur l'EP du même nom en 2006 :

  • Songs of the Day : "The Wolfpack" & "Storms & Clouds - Acoustic Version" by My Lady's House

    Groupe bisontin, My Lady's House a réalisé un troisième album ""Northern Lights" il y a quelques semaines, album que je n'avais pas encore écouté. Comme le savent ceux qui suivent mes chroniques, je ne suis pas un critique professionnel, juste un simple amateur qui consacre un peu de temps à écouter de la musique et à parcourir des livres entre autres choses agréables.

    Je suis bien incapable de définir en quelques secondes les genres musicaux revendiqués par le groupe sur son site. Je suis un peu allergique à tous ces genres subdivisés en catégories. Trop vieux sans doute pour retenir tout cela (et avec l'electro c'est pire !). Quand j'étais encore bien jeune et déjà bien pénible, il y avait le rock, la pop, la folk, le blues et le reste on écoutait pas. Na !

    Mais je m'égare, je m'égare.

    Quel que soit le genre revendiqué par ce groupe, je dirais qu'il produit bien souvent une musique folk lumineuse et harmonieuse. J'apprécie particulièrement les titres où se combinent voix masculines et féminines. La version acoustique de "Storms & Clouds" est magnifique aussi bien vocalement que musicalement.

    C'est peut-être dans ce style assez dépouillé que le groupe excelle, en se concentrant sur les harmonies vocales et celles des guitares complétées parfois par des cordes. En témoigne ainsi le titre "The Wolfpack".

    Pour autant, lorsque le groupe muscle ses compositions (guitare électrique et batterie), les titres demeurent fort agréables à écouter ("To Wear A Gun" par exemple).

    En ce qui concerne l'idée d'album concept, l'idée peut séduire mais bon, ce n'est pas ce qui va attirer dans un premier temps un vieux mérou comme moi qui en ai entendu plus d'un !

    Vous pouvez écouter les trois albums et leur EP sur spotify.

  • Discovery from Sweden : Jenny Lysander's debut EP, "Lighthouse"

    Décidément, la Scandinavie est une terre de découvertes magnifiques. Jenny Lysander, jeune artiste suédoise, avec un seul EP à son actif paru en cette année 2014, entre déjà dans la cour des grandes. Étonnante de maturité, elle nous offre des compositions d'une grande pureté. Aériennes, enchanteresses !

    Et que dire de cette voix, de ce chant ! Tout simplement extraordinaire. Combinant selon les moments, fragilité, pureté, puissance, il y a une palette d'émotions considérable dans son chant.

    Chaque titre de ce premier EP dénommé "Lighthouse" est un régal, d'une qualité surprenante pour un premier essai. Il est à noter que la demoiselle a bénéficié de l'appui de Piers Faccini à la production et aux arrangements.

    Jenny Lysander a placé la barre très haut, il va falloir qu'elle se surpasse dans le second !

    Il faut aussi écouter ses magnifiques reprises guitare-voix d'Ane Brun, d'Alexi Murdoch, de Robin Adams ou de Piers Faccini.

     Probablement, la découverte de cette année 2014.

  • Cover of the Day : "Sea of Love" by Lily & Madeleine

    Une reprise toute simple et réussie du célèbre titre par les deux sœurs dans leur tout dernier album "Acoustic Sessions". Allez écouter leurs autres productions sur leur page bandcamp.

    Créée par Phil Phillips en 1959, cette chanson a été reprise à de nombreuses reprises.

    La version originale :

    Une version plus sombre par Tom Waits qui est l'une de mes préférées :

    Avec la version proposée par Cat Power :

    Et une dernière version pour s'amuser par The Honeydrippers qui est loin d'être la plus réussie mais qui connut un large succès à sa sortie !