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J'avais déjà évoqué en octobre 2014 le travail artistique de Liesa Van Der Aa et son nouvel album "WOTH". Celui-ci est désormais paru en France et je ne peux que vous recommander son écoute. Violoniste, compositrice, interprète, Liesa Van Der Aa multiplie aussi les collaborations artistiques comme celles réalisées avec les créateurs des dix vidéos créées pour son premier opus "Troops". Cette fois-ci ce sont plus de 80 artistes qui ont participé à cette aventure assez rare dans le paysage musical actuel.
Ce nouvel opus est un triple album concept inspiré d'un ancienmythe égyptien.Chaquealbum commenceet se termineavec un morceau dechoeurs (représentant les 42jugesdu mythe). Entre ces deux titres, les morceaux traitent des mêmes thèmes mais sont repris de différents points de vue, selon des angles musicaux différents.
Une fois de plus, Liesa Van Der Aa trace une voie singulière et en dehors des sentiers battus. Bien sûr, vu l'ambition de ce disque, il est nécessaire de prendre le temps de l'écoute et de la réécoute même si le chapitre 3 peut sembler plus accessible en raison de son approche teintée de pop. Il faut aussi noter le magnifique travail des voix ("On Health II" est par exemple un régal) et le foisonnement d'idées musicales présentes.
L'album est en écoute intégrale sur la page bandcamp de l'artiste.
Ce qui me captive dès le premier instant, c'est la voix de Nadine Shah, cette voix qui, dès son premier album "Love Your Drum and Mad", déployait son pouvoir de séduction.
Dans ce second opus "Fast Food", portée souvent par des boucles de guitares électriques, une batterie efficace, des lignes de basse, Nadine Shah démontre toutes les facettes de son talent.
De "Fool" à "The Gin One", un album à découvrir, en écoute sur spotify.
La pluie colle à tes pas, tu ouvres ta boîte à lettres et tu découvres un emballage de carton qui te laisse penser qu'il est enfin arrivé ce vinyle que tu attendais.
Tu remontes l'allée comme un peu plus léger, un peu comme quand enfant tu étais impatient d'ouvrir un cadeau. Installé maintenant à l'abri, tu tranches l'adhésif et tu le regardes longtemps avant de retirer le film qui le protège. Tu le retournes, tu l'observes, tu l'effleures, tu l'apprivoises, tu le détailles, tu parcours les textes, tu prends le temps avant de le poser pour écouter.
Depuis des semaines tout aurait été déjà dit ?
Depuis des semaines tout aurait été déjà écrit ?
Sûrement, par des chroniqueurs bien plus habiles et experts que toi. Et puis son auteur n'a-t-il pas déjà répondu à de nombreuses questions dans plusieurs entretiens.
Qu'ajouter à tout cela ? Rien ou si peu.
Pour quelle(s) raison(s) avoir soutenu bien modestement la sortie de cet album sur microcultures ?
Sans doute, pour des sonorités écoutées dans un des titres, pour quelques notes de guitare posées ça et là, pour des paroles et des sens générés qui ne sont pas nécessairement ceux que l'auteur a pu penser - le sens de leurs textes n'échappent-ils pas à leurs auteurs ?
Sans doute parce que, confusément, sans rationalité aucune, sans analyse quelconque, il t'a semblé que ce disque pourrait être comme d'autres - ceux de Cheval Blanc, Bastien Lallemant ou Pain Noir pour ne citer que les plus récents - un compagnon.
Voilà, c'est peut-être cela qui est à écrire, c'est peut-être cela qui est le plus important. Un compagnon comme certains romans, certains poèmes, certains films, certaines pièces chorégraphiques et toute autre chose qui t'accompagne dans ta vie en ce monde. Un compagnon qui te dit quelque chose de ce monde où tu vis, où nous vivons. Un compagnon que tu peux abandonner durant des mois, des années mais que tu retrouveras avec plaisir, qui te surprendra encore.
C'est peut-être cela qui est à écrire plus que de vouloir tenter d'analyser chaque titre, chaque texte, chaque arrangement. Un compagnon certes mais parce que des femmes et des hommes - qu'ils écrivent, chantent, composent, interprètent, jouent - ont réussi à créer cette alchimie, ce moment rare, cet instant tremblant, ce mariage délicat, cet équilibre gracieux qui te transporte. Ces femmes et hommes, vous pourrez lire leur nom écrit sur ce qui fait office de livret.
Qu'écrire alors si tout avait été déjà écrit ?
Simplement dire à Orso Jesenska et à tous ceux qui ont contribué à faire en sorte que nous recevions cet album que nous voulons aussi qu'ils reçoivent ce que nous pouvons leur donner : qu'ils sachent combien nous sommes heureux qu'ils nous offrent ces instants.
Donner et recevoir. Recevoir et donner.
Effacer la mer :
Face A : Un parfum - Paroles - Et nous encore vivants - Effacer la mer - Vivre, en Somme - Le Vent
Face B : Exilés - Tempête - Apaisement - Les vrilles de la vigne - A pas lents - Palabras para Julia - L'ombre descend
Je ne savais pas quoi penser du dernier album "Short Movie" de Laura Marling après une première écoute rapide (un peu trop sans doute). Et puis quand même je m'y suis replongé. Il faut dire que le temps s'y prêtait plutôt.
On a du mal à imaginer combien cette artiste anglaise est encore si jeune - à peine 25 ans - tellement elle s'est imposée en quelques opus dans le paysage musical. Beaucoup ne parviendront jamais en 50 ans de carrière à tracer une voie aussi riche que celle qu'elle a tracée en quelques années.
Incomparable, elle délivre treize titres où l'on y découvrira souvent un son plus électrique, plus rock comme dans "False Hope". Mais on pourra aussi y écouter des chansons au style folk telle la superbe "Easy" avec des arrangements de cordes où Laura Marling excelle au chant de sa voix particulière. Ce ne sont pas obligatoirement les chansons qui ont fait l'objet d'une diffusion avant la sortie de l'opus qui sont les plus réussies de mon point de vue. La mi-chantée, mi-parlée "Strange" est une belle réussite reprenant un genre déjà bien connu. "Walk Alone" plus intime, "Howl" magnifique d'intensité, "Don’t Let Me Bring You Down" plus "rock" , "How Can I" font partie de mes préférées.
L'album est écoute sur spotify et disponible partout.
Nul besoin d'écrire une longue chronique sur le dernier opus de José Gonzales. Le troisième album du suédois a bénéficié de plusieurs chroniques élogieuses et méritées.
En dix titres, le suédois démontre qu'il est capable de créer des chansons d'un éclat intemporel telle la magnifique "Open Book". L'album est en écoute sur spotify.
Johanna Borchet est peu connue en France à tel point qu'il est difficile de trouver son album "FM Biography" paru en 2014. C'est pourtant une artiste accomplie et reconnue en Allemagne (nominée au prix de la meilleure chanteuse jazz de l'année 2015) et au Danemark. Pianiste de formation, compositrice, chanteuse, elle est membre de deux formations, le duo Little Red Suitcase et le groupe Schneeweiss & Rosenrot, avant d'entamer une carrière solo en sortant son premier album instrumental "Orchestre Idéal" en 2012 où l'on peut y apprécier ses qualités de compositrice et de musicienne.
Son second album "Fm Biography" est composé de dix chansons où, cette fois-ci, elle est aussi présente au chant et de quelle manière ! Accompagnée de musiciens qui contribuent à la qualité de cet opus (Fred Frith à la guitare, Julian Sartorius à la batterie, Shahzad Ismaily aux synthé et à la basse notamment), Johanna Borchert propose des compositions variées mais toujours d'une grande qualité. Difficile de retenir une chanson plus qu'une autre tellement chacune donne le sentiment d'être parfaitement interprétée, arrangée. Un album qui donne un sentiment de perfection élégante, de grande maîtrise. Un album à découvrir absolument donc. En écoute sur spotify.
Cette semaine, plutôt que d'évoquer le nouvel album "Eléor" de Dominique A qui va, à coup sûr, faire l'objet de nombreuses critiques (élogieuses ?) dans les magazines et webzine spécialisés, je préfère évoquer d'autres sorties qui bénéficient de beaucoup moins de promotion et nous réservent d'agréables instants.
N'ayant pas encore reçu le vinyle du second album d'Orso Osenska que j'attends avec impatience et qui me semble beaucoup plus intéressant et délicat que celui du désormais consacré numéro 1 des auteurs/compositeurs par certains critiques (ah les classements ont la vie dure !), c'est donc avec le second album d'Alice Lewis que j'inaugure cette semaine de mi-mars où la lumière du printemps qui s'annonce, joue de plus en plus avec le calcaire des façades de la ville où je vis.
Si l'on semble osciller entre lumière et abîme dans ce nouvel opus, il y a, quel que soit le style des titres, un rayon lumineux : la chant d'Alice Lewis déjà découvert dans son premier album "No One Knows We're Here". Ceux qui ne s'arrêteraient qu'au titre obsédant "Ignorance Is Bliss" auraient une image bien réductrice de ce disque raffiné, varié et mariant cordes, electro, arpèges de guitare...
Si les arrangements et la production témoignent d'une grande maîtrise pour tous les titres ("Perfect Stanger" est un régal), c'est peut-être dans des chansons telles que "The Drought", "The Statue", "Where Do We Go Now" ou "Belbuoy" qu'Alice Lewis me semble atteindre des sommets.
Un album à découvrir patiemment et qui s'avère passionnant.
Les jours allongent peu à peu, le printemps approche, le paysage se fait moins sombre. J'aime les variations de lumière de ces instants, un entre-deux, un entre-jeu, pas de soleil qui vous écrase, pas de ciel définitivement voilé de gris qui vous déprime. De temps en temps, une douce averse, et puis, soudain, la chaleur du soleil sur la peau, la lumière dorée sur les murs de calcaire. Et mes pas dans l'ombre allongée du clocher qui domine la ville.
D'ombres, il est aussi question dans les chansons du nouvel album de Bastien Lallemant. Et d'amour aussi.
D'amour qui s'achève, d'amour disparu, d'amour qui se déchire, d'amour que l'on attend longuement.
De perte, d'absence et de longue nuit.
Mais cet album au livret paré de noir et de blanc est aussi inondé de lumineuse beauté, de mots habilement mariés, de compositions subtiles et élégantes.
Elégance, oui c'est l'un des qualificatifs qui s'est imposé rapidement à l'écoute de ce disque. Il y a une alchimie parfaite, quasi miraculeuse entre les paroles, les arrangements musicaux et l'interprétation proposée par Bastien Lallemant. Des chansons envoutantes, des moments magiques, des clairs-obscurs obsédants : "Un million d'années", "Les ombres", "Longue nuit", "L'attente".
Cet album est celui d'un artisan des mots, des mélodies, des atmosphères. Un artisan entouré de compagnons qu'ils soient aux instruments ou à la réalisation, avec des invités comme dans les repas de mon enfance où il faisait bon de partager.
Comme pour les albums de Jérôme Suzat (Cheval Blanc) ou d'Orso Jesenska, il m'est impossible d'imaginer les chansons de Bastien Lallemant chantées par un autre que lui, de penser pouvoir les écouter dans une version qui ne serait pas respectueuse de ces subtils arrangements, de ces suspensions dans le texte chanté. C'est parce qu'on a là ce que j'appelle - peut-être maladroitement - de "grandes chansons", des chansons dont le son, la couleur, les ambiances qu'elles créent ne peuvent que très difficilement être reproduits par d'autres. De grandes et belles chansons comme celles déjà citées et d'autres encore : "Un fils de Dieu", "Au loin la côte".
Un régal, un grand album, un compagnon de route, un compagnon de soirée quand le soleil se couche, quand dans le ciel les étoiles vont scintiller.