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Album Review - Page 9

  • Discovery of the Month : "The Devil in Me" by Augustine (Debut Album)

    Ce matin, le gris dévore le ciel, le vent agite les branches du laurier, j'écoute un album qui nous vient du Canada :

    "The Devil in Me". Un titre qui ne pouvait que m'attirer.

    Sous le nom d'Augustine, Mireille M.Fiset délivre huit chansons aux arrangements soignés.

    Un univers, des ambiances. Un bel instant.

    Un premier opus à découvrir.

  • Discovery of the Month : Grand Parc, il est encore temps d'écrire que c'est un régal !

    C'est par le hasard d'un post de Katel que j'ai découvert Grand Parc, groupe originaire de Normandie et dont il est difficile de savoir grand chose. 

    Je ne sais pas comment mais je suis passé à côté de leur album éponyme paru en 2015. Ce n'est pas grave, il est encore temps d'écrire que c'est un régal.

    L'opus est ouvert par "North" - à vous faire frissonner -  puis par "Unchestra", d'une efficacité imparable. Chacun est doté d'une mise en images habile qui vaut le détour. Si ces deux morceaux séduisent d'emblée, il faut surtout ne pas s'y arrêter. "Floating Stones", " Weird Land" sont des petits bijoux. On y appréciera les harmonies vocales, le jeu des guitares, leur structure, les ruptures et les ambiances créées. "Weird Land" est peut-être le morceau qui génère le plus d'images mentales. "Yellow Sleep" et sa rythmique lourde et implacable, "Winter" magnifique chanson raffinée aux parties vocales superbes (allez écouter aussi la version live). "Blinded Soldier", chanson pop qui aurait pu être composée par les plus grands de l'époque, confirme le talent du groupe, tout se conjugue à merveille. Et puis "Little Joke" clôture ce premier opus comme pour brouiller les pistes. Difficile d'enfermer Grand Parc dans un genre ou sous-genre après cette conclusion. Ce n'est pas important. Une chose est sûre, Grand Parc nous offre un album sophistiqué, d'une rare qualité avec une formation somme toute classique (guitares, basse, batterie, claviers). Et puis ceux qui suivent mon blog savent combien je suis sensible au travail des voix. Chez Grand Parc, il y est remarquable.

    Ceux qui seront au printemps de Bourges auront la chance de les découvrir le 13 avril (Les iNOUïS).

    L'album est en vente sur leur page bandcamp.

     

  • Album of the Month : "Mémoires Vives" by Grand Blanc. Une "tuerie", vraiment ?

    Pourquoi écrire sur un album qui avant même sa sortie officielle faisait l'objet d'un titre élogieux dans un magazine français "les Inrocks" dont j'ai souvent tendance à ne pas partager l'enthousiasme ?

    "Tuerie", "des airs de manifeste pour un nouveau genre de pop urbaine", "une des grosses excitations de ce début d'année" ! Un succès médiatique annonçant un succès commercial ? Pas certain en tout cas que l'intention du groupe ait été de composer un album manifeste. Plus modestement, je crois qu'ils composent la musique qu'ils ont envie de créer, la musique de leur temps, une musique entêtante et c'est déjà bien suffisant.

    Comment un vieux bonhomme comme moi qui est entré en chansons et musique à la fin des années 60 par les 4 de Liverpool, Léonard Cohen, Dylan, Hendrix, Brassens, Brel, Bach, Beethoven et tant d'autres a pu être scotché dès l'écoute de leur premier EP en 2014 tout en se demandant s'il n'a pas été mystifié ?

    Qu'est-ce qui fait que la musique de ce groupe provoque cette fascination ?

    Il y a, me semble-t-il, de multiples raisons qui me font apprécier les propositions de Grand Blanc en provoquant les sourires ironiques de certaines de mes connaissances à qui je propose d'écouter les titres de ce groupe.

    Grand Blanc, c'est une texture musicale, un son assez rare dans le paysage musical français actuel. Une matière sonore viscérale aux accents glacés douée d'une énergie, d'une pulsation qui te donne envie d'agiter tes membres. Des vagues synthétiques qui t'emportent inexorablement. Grand Blanc, c'est la faculté de te procurer des images mentales qui te projettent dans des lieux à chaque fois différents. Ce sont aussi deux voix, deux chants qui donnent cette couleur, cette signature originale au groupe. Deux voix qui sont deux instruments et travaillées comme tels. Il ne s'agit pas ici de performance vocale mais de traitement du matériau vocal qui fait que le texte en vient à constituer seulement une matière sonore indissociable de celle de chaque morceau, à tel point qu'il faut se concentrer pour saisir vraiment les paroles.

    Deux chants, deux voix, celle de Camille (bien souvent traficotée), qui s'étire parfois aérienne, parfois dure, presque acidulée (ah dans "L'amour fou" ou "Evidence"!) qui se combine à celle de Benoît plus chaude et remarquable (dans "Samedi la nuit", "Disque sombre" ou "Montparnasse" par exemple). C'est aussi cette façon d'aligner les syllabes, les mots, les phrases qui donne ce son à Grand Blanc.

    Je ne sais si Grand Blanc fait de la cold wave, du rock ou de la pop. J'avoue que cela m'indiffère totalement. Ce que je crois, c'est que Grand Blanc est étrangement de son temps et en même temps me procure une sensation de familiarité au détour d'une ligne de basse dans "Disque Sombre" par exemple et dans bien d'autres morceaux comme "Surprise Party". Mais créer de la nouveauté n'est-ce pas toujours construire à partir de ce qui a précédemment existé ? Peut-être que plus grand monde ne se souviendra de Grand Blanc dans quelques années - la modernité est éphémère -  et alors ! En attendant, ne boudons pas notre plaisir. Allez, n'en déplaise à mes voisins et à ceux qui vivent avec moi, je vais remettre le volume du Cambridge à fond, c'est l'amour fou ! Nom de Zeus, je crois que j'ai 20 ans !

    Album en écoute sur spotify avec les trois titres bonus.

     

     

     

  • Album of the Week : "Cibola Gold : best of 2008-2015" by Marianne Dissard

    Certains ont découvert Marianne Dissard lors de la parution du superbe album "Effacer la mer" d'Orso Jesenska dont elle assura la réalisation tout aussi remarquable. On eut aussi le plaisir de l'y écouter.

    Marianne Dissard, c'est cette voix grave et chaude qui interprète "Cayenne", l'une de mes chansons préférées de sa discographie. Un texte ciselé, un chant qui le magnifie.

    Mais dans "'Cibola Gold'", on pourra aussi écouter douze autres titres retenus par BK-One (Wax Poetics, Rhymesayers) issus de cinq albums : "L'Entredeux" (2008),  "Paris One Takes" (2010), "L'Abandon" (2011), "The Cat. Not Me" (2014) et "Cologne Vier Takes" 2015). L'occasion de (re)découvrir par ce Best Of la richesse et la variété du parcours accompli.

    L'album s'achève par "Am Letzen", chanson sombre et d'une intensité rare, chanson incontournable qui ouvrait ce qui est mon album préféré "The Cat. Not Me" dont encore plus de titres auraient pu figurer dans un Best Of.

    L'album est disponible sur la page bandcamp de Marianne Dissard.

     

  • Album of the Month : "Wabi-Sabi" by Cross Record

    Tu l'attendais cet album. Avec impatience depuis que tu avais écouté l'envoûtant "Steady Waves" :

    Composé de neuf titres, "Wabi-Sabi", nouvel opus du groupe Cross Record formé d'Emily Cross et de Dan Duszynski, s'ouvre par "The Curtains Part" et se clôture par "Lemon". Ces deux morceaux montrent la variété qu'on peut y trouver même si cet opus a une couleur d'ensemble d'une grande cohérence.

    Un album où la voix d'Emily Cross et les guitares vous entraînent dans de bien belles contrées. De l'addictif "Wasp In A Jar" au magnifique "The Depths" en passant par "Basket" ou bien "Two Rings", chaque chanson génère des images mentales, des sensations et des univers particuliers. Et que dire du très beau "Something Unseen Touches A Flower To My Forehead". "Wabi-Sabi" est un album qu'il convient de ré-écouter afin de découvrir la richesse de tous ses morceaux. Une belle découverte, ce sera  peut-être l'une des plus belles de l'année dans ce style.

    Album en vente sur bandcamp.

  • Album of the Week : "Feed the Fire" by Promise & The Monster

    Des nombreuses sorties de cette dernière semaine - parfois peu convaincantes, j'ai retenu le troisième album de Billie Lindahl dont la première chanson offre le titre de cet opus : "Feed The Fire".

    Dix titres où l'on retrouve la voix si particulière de la suédoise, ce chant presque détaché qui vous emporte dans des contrées sombres au son de guitares électriques très présentes. "Fine Horseman" et bien d'autres tel "Apartment Songs", "The Weight of it All", "Hunter", "Time of the Season", "Feed The Fire" révèlent au fur et à mesure des écoutes leur fascinante et troublante beauté.

  • Discovery & Album of the Month : "Enduring Love" by Satan's Fingers

    Qui aurait pu croire que la Finlande allait nous offrir l'un des albums rock les plus frais de cette année ? Un premier album prometteur de ce jeune duo composé de Noora Porolan (chant et percussions) et de Ville Vahan (guitare et chant). Le disque est paru en 2014 en Finlande mais n'est disponible que depuis 2015 sur spotify. Le duo délivre des titres d'une redoutable efficacité et addictifs tel "A Great Mistake" mais ils sont aussi à l'aise dans des titres au tempo plus lent telles les très réussies "Hot Air Balloon" ou "Marmelade". J'avoue que je préfère les titres où Nora chante seule ou en duo avec Ville (leurs deux voix se complétant agréablement) : son timbre de voix, son énergie, son phrasé et son interprétation me semblent plus en adéquation avec leur style musical. Ville se montre d'une belle efficacité à la guitare. Un premier album qui a le mérite de proposer un son très proche de celui d'un concert, pas de fioritures, de chichis et autres arrangements bourrés de prétention. Un duo à suivre. Album en écoute sur spotify.

  • My French EP of the Year : « Oiseau » by Gisèle Pape

    Un gestechanson,musique,gisèle pape
    Comme un mouvement de danse
    épuré
    Une trace dans l'espace
    singulière
    unique
    un arc tendu
    Comme un trait
    de lumière bleutée
    à l'aube naissante
    Une texture
    Une intention
    Voici « Oiseau »
    premier EP
    de Gisèle Pape.

     

    Je ne sais rien de celle-ci. Cela n'a guère d'importance. Ce qui vaut, c'est cette démarche, cette intention. Ces contes et ritournelles qui vous emmènent au pays des songes. Ces ambiances, cette matière sonore ciselée où chaque note, chaque syllabe, chaque parole est là, posée à sa juste place. Un tissage. Les chansons, « ça se tricote ». Les chansons de Gisèle Pape ne s'offrent pas d'emblée. Nulle volonté ostentatoire, nul recours aux moyens d'une séduction facile. Les six chansons s'apprivoisent lentement, se dégustent tranquillement pour mieux vous emporter, générant images et sensations. Une oscillation permanente : fragilité et intensité, minimalisme, dépouillement apparent et travail précis - quasiment chirurgical - des multiples éléments sonores de chaque titre. Maille après maille, une impression de forte cohérence dans le propos.
    Je ne sais si c'est rendre hommage à ce premier opus que de catégoriser son auteure entre Laurie Anderson et Françoiz Breut. Je ne suis pas tellement adepte des comparaisons. Je crois que cela risquerait d'assigner le tricotage de Gisèle Pape à un déjà-là alors qu'elle me semble tracer une sente sonore singulière et rare dans le paysage français. Il me semble qu'elle est à l'orée du bois, qu'elle empruntera de multiples cheminements pour mieux nous surprendre à chaque fois. Ce qui me semble aussi se dégager de son premier disque, c'est cette volonté dans l'intention, cette recherche de l'unisson entre chansons et objet disque - une superbe édition limitée. Une exigence commune pour chaque composante. Rigueur et concentration dans le travail. Gisèle Pape écrit qu'elle est à la recherche de ce qu'elle croit être bien. C'est cette recherche qui transparaît aussi dans cet album. C'est ce qui lui donne cette sincérité. C'est ce que j'apprécie.
    On avait déjà eu le plaisir de découvrir « Dolls » et « Encore », « Oiseau » permettra d'écouter quatre autres titres où Gisèle Pape démontre non seulement des qualités indéniables de composition mais aussi d'écriture. Chaque nouvelle écoute de « Moissonner », de « Sirène » ou de « Nuit » emportera l'auditeur vers de de nouvelles contrées, de nouveaux détails, de nouvelles images mentales. L'album s'achève par « Solitary Star» et ses deux strophes magnifiques empruntées à Lord Byron.
    Un de mes EP incontournables de cette année.

    En vente sur bandcamp.