En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Cette semaine, j'ai souvent voyagé en train en écoutant "Haïkus" de Pascal Bouaziz. Je ne suis pas certain que ce titre corresponde le mieux à cet opus. Certes, les titres sont courts, les textes ramassés, épurés mais, selon moi, plus que de haïkus, il s'agit d'un album où la répétition parvient à provoquer une lente oscillation, un ondoiement hypnotique. Il y aussi ces phrases musicales limpides à la guitare et ce jeu de batterie. Il y a aussi la chanteuse Lou qui vient apporter son élégance discrète mais combien lumineuse sur une bonne partie des titres.
Ce matin, le ciel n'est que nuances de gris, la pluie caresse le vert des feuilles, on aurait envie de se blottir au chaud, de regarder de vieilles photos en noir et blanc tout comme celle de la magnifique pochette du nouvel album de Marissa Nadler. Cela fait un moment que la chanteuse à la voix éthérée t'accompagne. Ce matin, un peu comme une madeleine, retrouver les sensations d'hier, ces ambiances où le temps s'étire, où le chant s'inscrit dans la durée pour mieux t'envoûter. On se retrouve en terre connue et en même temps la palette de couleurs est bien plus vaste que l'on pourrait le croire : il suffit d'écouter "Dissolve" qui clôt magistralement ce nouvel opus, "All The Colours of The Dark", "Skyscraper" ou l'addictive "Hungry Is The Ghost".
Je me souviens avoir signalé il y a un an le titre "Other" qui ouvre ce second EP de Sophie Oz paru cette semaine. Il y avait ce chant, cette mélodie accrocheuse où le piano était très présent. Cela donnait l'eau à la bouche, cette chanson avait tout pour connaître une large diffusion.
Souvent, un single emballant n'est pas toujours suivi d'un album ou d'un EP aussi réussi. Ce n'est pas le cas avec celui de Sophie Oz. Ici, la couleur, les ambiances, l'univers sont présents tout au long des six titres. Je dirai même que les autres chansons telles "Valley" ou "Girl" permettent de découvrir la palette du talent de Sophie Oz. Arrangements d'une efficacité redoutable avec une présence de guitare électrique et de batterie qui apportent un côté plus "rock". Mais ceux qui suivent "Landscapes" ou "Silence Is Over" éveillent autant l'intérêt. J'avoue ne pas m'être trop concentré sur les paroles - vous savez que ma maîtrise de l'anglais est bien imparfaite - je me suis laissé porter par les compositions et la voix de Sophie Oz. Un peu comme si je partais vers un autre monde, d'autres paysages. On devine pourtant que ce dont elle dont nous parle est parfois sombre. Mais "Birds" clôt cet EP avec douceur, j'ai cru entrevoir un horizon lumineux quand le chant s'est posé sur ces quelques notes de piano.
Un bien beau moment en ce mois de mai. Partagez, faites découvrir.
A signaler, le superbe clip réalisé pour "Other" par Jeff Le Bars vient récemment d'être primé.
Voici Emily Jane White qui revient nous enchanter avec onze titres d'une beauté intemporelle. Ce cinquième album est remarquable par la qualité des parties vocales, éthérées, hypnotiques. Accompagnée de musiciens qui excellent à magnifier son chant (violoncelle, basse, batterie), l'artiste californienne délivre des chansons d'une grande pureté, où sont aussi présents piano et guitare. J'avais été emballé par son premier opus "Dark Undercoat" paru en 2008, si celui-ci ne provoque pas le même enthousiasme dû à la surprise de la découverte, il révèle au fur et à mesure des écoutes une artiste parvenue au sommet de son art.
Un chant envoutant, une forme de nonchalance, des compositions dont la complexité et la subtilité se révèlent au fur et à mesure des écoutes. C'est le nouvel album d'Elysian Fields, idéal en cet après-midi de ciel gris. Le temps s'étire, je pars à la dérive. Un opus indispensable de ce printemps.
Auteure d'un premier EP en 2013, Sarah Lewis, chanteuse et guitariste, délivre un premier opus convaincant et captivant du début à la fin. "Black Feathers" est doté d'un style, d'une couleur singulière, ce qui est l'apanage des albums réussis de mon point de vue. Cette réussite est due notamment aux parties vocales, à la présence remarquable de Sarah Lewis pour interpréter ses textes (il y a cette intensité dans la retenue qui me fait parfois penser à Beth Gibbons), aux ambiances et arrangements musicaux.
Aussi à l'aise dans des titres plutôt mélancoliques, des ballades telles "The Dirt", la magnifique "Home", l'hypnotique "Riverstone" que dans des morceaux plus "rock" tels "Lights On" ou "Into Your Love" d'une redoutable efficacité, LEW est la belle surprise scandinave de ce printemps.
Onze chansons à découvrir sur spotify sans tarder.