Concision 8
Rythme de la bêche
Mottes de terre brisées
Éloignés les songes.
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Rythme de la bêche
Mottes de terre brisées
Éloignés les songes.
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
de Chinese Army
Des bracelets de rêves oubliés
brillaient à tes poignets
Dans la lumière bleutée
je voyais ta bouche poisseuse
de gloss trembler
et le désir s'évanouissait
aux accords vénéneux des claviers
et le désir s'évanouissait
Je te regardais danser
dans les éclairs glacés des stroboscopes
A tes paupières fardées
perlaient des larmes
que j'aurais voulu lécher
et tes lèvres m'adressaient
un dernier baiser
et tes lèvres m'adressaient
un dernier baiser
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
de Chinese Army
et mon cœur était glacé
Je te regardais danser
sur « Train in the Night »
et mon cœur était glacé
et mon cœur était glacé.
On a du mal à imaginer que ces chansons sont créées par un artiste aussi jeune !
Stupéfiant, 16 ans à peine, et cette jeune australienne écrit, enregistre et produit des chansons qui montrent déjà une grande maturité mais en plus elle crée ses propres vidéos.
Son premier titre commercialisé où elle excelle en tous points, et notamment vocalement, est en écoute ici :
Mais il y a d'autres chansons qui montrent son potentiel énorme tels que l'excellente "Starved" ou bien "The Infinite Colour" :
Si cette jeune fille parvient à ne pas se laisser happer par le système et à développer un style encore plus personnel, il est fort à parier qu'elle risque de nous réserver de bien jolies surprises.
Pour le moment, plusieurs de ses compositions sont disponibles gratuitement sur sa page soundcloud, alors autant en profiter !
Goût de pain perdu
doux souvenir d'enfance
à jamais perdu.
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg tombait sous les balles de Gavrilo Princip à Sarajevo. C'est à partir de cet événement qu'est construit le récit de Velibor Čolić. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait craindre, ce livre n'a pas la lourdeur fréquente des romans historiques car ce n'en est pas vraiment un.
Truculent, habilement composé de plusieurs récits, croisant les histoires de multiples personnages, cet ouvrage s'apparente plus à un formidable livre de contes ou de légendes qui nous fait voyager à travers l'histoire, souvent tragique, de Sarajevo et des Balkans. Écrites dans un style savoureux, les histoires des différents personnages et des monuments sont passionnantes et bien souvent dramatiques comme celle de Vittek, maître d'échecs et architecte du bâtiment du Conseil à la fin du XIXe, qui mourra dans un hôpital psychiatrique. Et des histoires, il y en a bien d'autres : de celle du curé qui connut la luxure à celle de l'homme qui avait peur de sa femme à la langue de serpent.
Outre son écriture parfois poétique et sa construction habile, l'intelligence de ce livre est de nous plonger avec légèreté dans l'histoire de la Bosnie et de Sarajevo, la ville aux cent vingt minarets et aux clochers à bulbes byzantins.
Paru chez Gallimard en 2012.
Évidemment, ce titre est tellement connu que j'ai hésité mais voilà, il est si lié à mes souvenirs musicaux que je n'ai pu résister. Et puis il y a Anna Karina, sa grâce et sa voix unique. Parmi mes Madeleines !
L'intégralité des recueils de poèmes publiés par Roger Kowalski, mort à l'âge de 41 ans, est réunie dans ce volume édité par Le Cherche Midi en 2010. Elle est précédée de deux textes du poète dont le premier, magnifique, sur son entrée en écriture : « Naissance de l'écriture ». Le second « Prière d’insérer » s'achève ainsi :
« Convenons enfin que ces poèmes doivent être lus comme des poèmes, c'est-à-dire avec une courageuse simplicité. »
Je laisse à d'autres, bien plus érudits que moi, le soin de commenter ou d'analyser la poésie de Roger Kowalski. Ce qui, dès le premier texte lu, m'a frappé est l'extrême musicalité de l'écriture de Kowalski, son extraordinaire pouvoir de vous entraîner à dire le texte, à l'éprouver dans son rythme, son souffle, sa limpidité et sa précision.
La poésie de Kowalski est de celle qui, non seulement provoque une multitude d'images, de sensations et de sens, mais vous surprend à entendre votre voix dire celle d'un autre jusqu'à ce qu'elles se fondent en une autre voix, inconnue mais tellement familière, unique, essentielle.
« Garde mémoire de mes os : ils sont la trop parfaite image de qui je fus. »
Pour ceux qui souhaiteraient consulter des articles consacrés à cet auteur, je vous recommande les sites suivants :