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My Favourite Albums - Page 5

  • My Favourite Albums : « Third » by Portishead, 2008.

    Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est l'un des albums incontournables de ces 25 dernières années.

    Au risque de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » m'est incontournable parce qu'il bouscule ce à quoi je participe, parce qu'il crée une brèche dans ce flot continu du nouveau, du dernier entendu, du tout écouté.

    Au risque encore de surprendre les lecteurs de ce blog, je considère que « Third » est par son écriture l'un des albums les plus classiques de ces 25 dernières années dans le paysage de la production industrielle de musique.

    Des plus classiques parce que, contrairement à ce que certains ont pu penser lors de sa sortie, déstabilisés par l'apparente rupture de ligne de ce groupe (selon moi, une suite logique à moins de se contenter de la répétition du même), c'est une construction méticuleuse qui y règne, construction qui pourrait s'apparenter à celle d'une pièce symphonique exploitant certains des moyens sonores disponibles de son époque.

    Et c'est bien parce qu'il est extrêmement et précisément écrit, suivant une grammaire rigoureuse de la structure qui vise à déconstruire la grammaire que les habitués de ses premiers opus auraient aimé y retrouver, que je considère cet album comme l'un des plus marquants de cette période.

    Au-delà des émotions que procurent ses ambiances sombres et fantomatiques, au-delà du premier inconfort, chacun de ses onze titres donne au tout une cohérence implacable :

    - les rives sur lesquelles vous nous attendiez ne sont que de sable mouvant ; dans ce lieu, les certitudes rassurantes ne sont pas de mise.

    On aurait tort, selon moi, comme pour s'accrocher à la paroi par peur de la chute, de chercher à isoler de cet opus le chant de Beth Gibbons qui, il est vrai, y atteint une rare intensité. Cette voix est un simple instrument jouant de toutes ses variations au service de l'intention du trio, au même titre que l'est cet arrêt net de « Silence » qui ouvre l'opus ou bien encore ces notes de guitare acoustique qui semblent jouées maladroitement dans « The Rip ».

    Cet album n'a rien de terrifiant. Non, au contraire, il est réjouissant parce qu'il nous offre la possibilité d'écoutes multiples et renouvelées. Il ne s'épuise pas à la première audition en raison de la profondeur du jeu qu'il proclame.

    Parmi les produits multiples de l'industrie de la musique, il est l'un des rares à parvenir à durer dans ce monde où le cycle de vie est des plus réduits. Il parvient à durer parce que, contrairement à ces productions, déjà disparues avant que d'être nées, qui réutilisent sans cesse la même grammaire pour nous rassurer, mieux nous séduire et se vendre, il nous propose par son travail sur les conventions - qui n'a rien de novateur au demeurant dans l'histoire de la musique, une autre alternative que le simple coup de cœur, que le simple achat compulsif.

    Parvenir à durer, c'est aussi en cela qu'il est un album des plus classiques de ces 25 dernières années.

     

    P.S. : Si des lecteurs souhaitent réagir à cette chronique, qu'ils n'hésitent pas ! Le débat et la controverse ont mes préférences.

  • Song of the Week & Review : "Un secret" by Forêt

    Je crois que je ne vous ai pas encore parlé ici de ce duo de Montréal. Alors, il est temps de vous le faire découvrir avec leur toute dernière chanson "Un secret" qui annonce leur futur opus qui sera le second.

    Forêt qui réunit Émilie Laforest et Joseph Marchand, a sorti un premier album éponyme en 2013 avec de très beaux textes écrits par Kim Doré et des compositions délicates du duo. C'est un album qu'il faut prendre le temps de découvrir. Écouter un peu puis y revenir doucement, se laisser porter par les paroles et les harmonies.

    Parmi mes préférées, la magnifique "L'amour de marbre", la somptueuse "Le sucre de mes larmes", la tendre "Repose-toi bien (pour Thomas)"

  • My Favourite Albums (covers) : "Stolen" & "Extra Covers Collection" by Lotte Kestner

    Voilà un moment que je suis la carrière solo d'Anna-Lynne Williams sous le nom de Lotte Kestner. La dame est prolifique et a multiplié les projets musicaux et collaborations : auteure, chanteuse et guitariste des Trespassers William, duo Ormonde plus récemment avec Robert Gomez entre autres

    J'ai un faible pour sa discographie solo, notamment ses deux albums de reprises "Stolen" et "Extra Covers Collection" auxquels on pourrait aussi associer son album de versions solo de chansons des Trespassers William.

    La dame est une sorcière. Ecouter son chant retentir dans ces versions dépouillées, minimalistes, ralenties, vous fait frissonner. Magistral !

     

     On trouvera ces trois albums sur sa page bandcamp.

    Et puis, pour ceux qui voudraient écouter encore quelques mélopées de la dame, voici "Cliff", titre figurant sur l'un de ses albums paru en 2013, "The Bluebird of Happiness".

  • My Favourite Albums : "Felt Mountain" by Goldfrapp, 2000.

    Premier album du duo anglais, album inégalé et magnifique !

    Neuf titres dont, peut-être le plus connu "Lovely Head", tous superbes et à re-découvrir tels le somptueux "Horse Tears".

    Ce n'est pas seulement le talent de chanteuse d'Alison Goldfrapp qui est à souligner dans cet opus mais aussi la qualité des compositions et des chansons qui y figurent. Qualité que les deux complices n'ont jamais réussi à égaler (peut-être parfois dans "Seventh Tree" et "Tales of Us").


    Cet album reste associé pour moi à un instant précis : j'étais en vacances, je roulais sur une petite route tortueuse de montagne, il faisait nuit, soudain les premières notes de "Lovely Head" puis la voix d'Alison Goldfrapp ont retenti sur l'auto-radio !

    Dès le lendemain, j'ai cherché le disque. Impossible de le dénicher chez les disquaires du coin (et oui, il en existait encore quelques uns). J'ai fini par le trouver plusieurs semaines après dans une grande ville à un prix prohibitif !

    Depuis, cet album est resté gravé dans ma mémoire. Un son inoubliable, une voix inoubliable.

  • Music review : Duo "Blanche as a name"

    Retenez bien le nom de ce duo formé par Bénédicte Monat et Sébastien Pasquet (TRISTEN, C++ et autres projets). Je l'ai découvert avec leur premier EP "Ravens" paru en 2012. Auteurs d'une reprise savoureuse et originale (ça change des imitations) de "Fais-moi mal, Johnny!", ils se révèlent encore plus avec leurs propres titres qui sont de petits bijoux parfaitement ciselés. Jeux de guitares, chants et chœurs parfaits, ambiances toutes en nuance et délicatement écrites telles le magnifique titre "Dove".

    On sent bien que ces deux-là dont les voix s'accordent merveilleusement, ont peaufiné tels des artisans leurs chansons à l'atmosphère parfois progressivement inquiétantes. Aucun titre à négliger de "Frost" et ses notes de guitare électrique à "Hear This" au son folk et aux magnifiques arrangements vocaux.

    En 2014, le duo a signé un deux titres chez Bleeding Gold Records. Les deux chansons "Ophelie" et "Judgment Day" confirment ce que je pensais d'eux. Je pense même qu'ils deviennent encore plus efficaces vocalement et musicalement.

    Il serait logique que la qualité atteinte aboutisse à la sortie d'un LP. Alors, faites connaître, partagez !

    Il est impensable qu'un groupe tel que celui-ci demeure confidentiel !

    L'ep "Ravens" (5 titres et 1 reprise) est en vente sur leur page bandcamp à un prix modeste alors, franchement, achetez-le parce que, quand ils seront connus et re-connus, vous aurez au moins le plaisir de vous dire tout doucement et discrètement que vous y aurez modestement contribué !

    Le double single est disponible chez Bleeding Gold Records.

  • My Favourite Albums : "Et après, on verra" by Lou, 2010.

    J'ai découvert Lou tardivement, un peu par hasard. Je ne connaissais rien de ses précédents albums. C'est sa prestation dans une émission de France 3 où elle était accompagnée de musiciens en parfaite osmose qui m'a littéralement aimanté. Cette alchimie parfaite entre musique, chant et texte.

    Je me suis alors empressé d'écouter et d'acheter cet album. Huit titres et des joyaux, des chansons si parfaites que l'on rêverait d'avoir le talent de les écrire et de les composer. Pour moi, Lou symbolise la grâce, l'élégance et la légèreté dans le paysage français musical, y compris lorsque les thèmes sont des plus graves, des plus mélancoliques, des plus sombres.

    L'album s'ouvre par la splendide « La prunelle des yeux » à l' écriture concise, limpide mais d'une rare force évocatrice :

    « J’ai eu du soleil

    Des démons et des merveilles

    Plein, la prunelle de mes yeux »

    « J’ai eu comme toutes les filles

    Des mains sur mes chevilles

    Qui font monter les larmes aux yeux »

    Et des chansons ciselées où chaque mot, chaque note est comme une évidence posée, comme inévitable, il y en a d'autres qui, parfois, vous plonge dans une mélancolie insondable. La somptueuse « Oceanic sentiment » :

    « Se rouler dans la terre humide

    Dans l’odeur de l’herbe coupée

    Se souvenir de l’amour vide

    Etre le seul à aimer »

     

    La magnifique «  Je n'ai rien fait » où la voix de Lou est encore plus fragile et troublante. « Tous les jours », « D'avril à juillet » et « La côte sauvage » s'enchaînent et, déjà, le dernier titre. Vingt-quatre secondes minimalistes de guitare électrique scandées de batterie légère et puis :

    « D’accord pour la vie

    D’ailleurs pour la mort aussi

    C’est plié, abandonné

    Sur la plage aux crustacés »

    Et « Plus rien », la chanson qui clôture l'album se poursuit, parfaite, magnifique, épurée, dans ses boucles lentes électriques pour s'achever par ces mots qui s'étirent :

    « Plus rien

    Plus de corps, plus d'écran

    Plus rien

    Dehors, dedans

    Plus rien »

     

     

    Mais l'écoute de Lou ne se résume ni au texte ni au chant. C'est aussi une expérience corporelle où le rythme de ses mots et de sa musique, son souffle, vient s'inscrire. Ses chansons me donnent une envie de bouger lentement, presque lascivement. Il y a une forme de sensualité presque paradoxale avec la teneur de son propos. Je ne sais rien du parcours artistique de cette artiste mais je trouve qu'il y a quelque chose de l'ordre du mouvement, de la danse dans la maîtrise de la durée, de l'ondulation, de l'oscillation lente.

    Loin d'une apparente simplicité, le miracle des compositions de cet album est de provoquer une sensation de coulé, d'ondoiement, de mouvement épuré, de fragile retenue. Peu d'albums provoquent de telles sensations.

    Simple amateur de musiques, je ne maîtrise ni le vocabulaire ni les codes de la critique et encore moins les subtilités des références musicales. Mais il me semble que Lou trace une voie originale dans la chanson pop française. Un quatrième album serait en préparation. Je l'attends avec impatience.

    Les trois albums de Lou sont en écoute et disponibles sur sa page bandcamp. Ne vous en privez surtout pas.

  • Music : "Citizen Helene", une étoile dans la nuit.

    En cette journée pluvieuse et orageuse qui s'étire, je réécoute cette voix chaude et sensuelle. Le vent pousse des nuages noirs, l'orage menace, les chansons de « Citizen Helene » s'élèvent douces et limpides.

    Parfois, dès les premières notes chantées, vous sentez un instant magique vous saisir, vous happer. Vous savez que vous n'aurez qu'une seule envie : le retrouver même si, à peine né, il est à jamais disparu. Vous restez là, étonné, incapable d'analyser l'émotion ressentie, littéralement pris par la voix et les harmonies. Ces instants lumineux et soyeux sont offerts par de rares artistes. Helene Bradley, auteur-compositeur, guitariste, interprète, est de ceux-là : voix suave, nuances du chant, compositions délicates, atmosphères mélancoliques, poétiques aux accents jazzy et folk.

    Bientôt les éclairs vont zébrer le ciel sombre, et puis la nuit tombera, les notes de « Sunday Morning Light » résonneront encore. Une voix en or hantera l'obscurité.

    Ep éponyme disponible sur sa page bandcamp en espérant un jour un album. Il est impossible qu'une voix telle que celle-ci reste méconnue.