Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Music review : Duo "Blanche as a name"

    Retenez bien le nom de ce duo formé par Bénédicte Monat et Sébastien Pasquet (TRISTEN, C++ et autres projets). Je l'ai découvert avec leur premier EP "Ravens" paru en 2012. Auteurs d'une reprise savoureuse et originale (ça change des imitations) de "Fais-moi mal, Johnny!", ils se révèlent encore plus avec leurs propres titres qui sont de petits bijoux parfaitement ciselés. Jeux de guitares, chants et chœurs parfaits, ambiances toutes en nuance et délicatement écrites telles le magnifique titre "Dove".

    On sent bien que ces deux-là dont les voix s'accordent merveilleusement, ont peaufiné tels des artisans leurs chansons à l'atmosphère parfois progressivement inquiétantes. Aucun titre à négliger de "Frost" et ses notes de guitare électrique à "Hear This" au son folk et aux magnifiques arrangements vocaux.

    En 2014, le duo a signé un deux titres chez Bleeding Gold Records. Les deux chansons "Ophelie" et "Judgment Day" confirment ce que je pensais d'eux. Je pense même qu'ils deviennent encore plus efficaces vocalement et musicalement.

    Il serait logique que la qualité atteinte aboutisse à la sortie d'un LP. Alors, faites connaître, partagez !

    Il est impensable qu'un groupe tel que celui-ci demeure confidentiel !

    L'ep "Ravens" (5 titres et 1 reprise) est en vente sur leur page bandcamp à un prix modeste alors, franchement, achetez-le parce que, quand ils seront connus et re-connus, vous aurez au moins le plaisir de vous dire tout doucement et discrètement que vous y aurez modestement contribué !

    Le double single est disponible chez Bleeding Gold Records.

  • Discovery : Duo "Down Like Silver"

    Parfois, je n'essaie pas de comprendre les textes, je me laisse juste porter par les voix. Avec ce duo formé par Peter Bradley Adams et Caitlin Canty, c'est le cas.

    J'aime la combinaison de leurs voix, ce folk simple mais efficace. Ils ne révolutionnent pas le genre mais c'est tout simplement agréable à écouter et c'est déjà beaucoup.

    Ensemble, ils ont composé un ep éponyme en 2011 dont le titre phare a été mis en images.

    Fin 2013, deux nouvelles chansons sont parues en "name your price" sur leur page bandcamp.

    Chacun mène aussi une carrière solo. Le dernier album de Peter Bradley Adams paru en 2014 est disponible ici.

    Caitlin Canty est l'auteur d'un album "Golden Hour" paru en 2012.

  • My Favourite Albums : "Et après, on verra" by Lou, 2010.

    J'ai découvert Lou tardivement, un peu par hasard. Je ne connaissais rien de ses précédents albums. C'est sa prestation dans une émission de France 3 où elle était accompagnée de musiciens en parfaite osmose qui m'a littéralement aimanté. Cette alchimie parfaite entre musique, chant et texte.

    Je me suis alors empressé d'écouter et d'acheter cet album. Huit titres et des joyaux, des chansons si parfaites que l'on rêverait d'avoir le talent de les écrire et de les composer. Pour moi, Lou symbolise la grâce, l'élégance et la légèreté dans le paysage français musical, y compris lorsque les thèmes sont des plus graves, des plus mélancoliques, des plus sombres.

    L'album s'ouvre par la splendide « La prunelle des yeux » à l' écriture concise, limpide mais d'une rare force évocatrice :

    « J’ai eu du soleil

    Des démons et des merveilles

    Plein, la prunelle de mes yeux »

    « J’ai eu comme toutes les filles

    Des mains sur mes chevilles

    Qui font monter les larmes aux yeux »

    Et des chansons ciselées où chaque mot, chaque note est comme une évidence posée, comme inévitable, il y en a d'autres qui, parfois, vous plonge dans une mélancolie insondable. La somptueuse « Oceanic sentiment » :

    « Se rouler dans la terre humide

    Dans l’odeur de l’herbe coupée

    Se souvenir de l’amour vide

    Etre le seul à aimer »

     

    La magnifique «  Je n'ai rien fait » où la voix de Lou est encore plus fragile et troublante. « Tous les jours », « D'avril à juillet » et « La côte sauvage » s'enchaînent et, déjà, le dernier titre. Vingt-quatre secondes minimalistes de guitare électrique scandées de batterie légère et puis :

    « D’accord pour la vie

    D’ailleurs pour la mort aussi

    C’est plié, abandonné

    Sur la plage aux crustacés »

    Et « Plus rien », la chanson qui clôture l'album se poursuit, parfaite, magnifique, épurée, dans ses boucles lentes électriques pour s'achever par ces mots qui s'étirent :

    « Plus rien

    Plus de corps, plus d'écran

    Plus rien

    Dehors, dedans

    Plus rien »

     

     

    Mais l'écoute de Lou ne se résume ni au texte ni au chant. C'est aussi une expérience corporelle où le rythme de ses mots et de sa musique, son souffle, vient s'inscrire. Ses chansons me donnent une envie de bouger lentement, presque lascivement. Il y a une forme de sensualité presque paradoxale avec la teneur de son propos. Je ne sais rien du parcours artistique de cette artiste mais je trouve qu'il y a quelque chose de l'ordre du mouvement, de la danse dans la maîtrise de la durée, de l'ondulation, de l'oscillation lente.

    Loin d'une apparente simplicité, le miracle des compositions de cet album est de provoquer une sensation de coulé, d'ondoiement, de mouvement épuré, de fragile retenue. Peu d'albums provoquent de telles sensations.

    Simple amateur de musiques, je ne maîtrise ni le vocabulaire ni les codes de la critique et encore moins les subtilités des références musicales. Mais il me semble que Lou trace une voie originale dans la chanson pop française. Un quatrième album serait en préparation. Je l'attends avec impatience.

    Les trois albums de Lou sont en écoute et disponibles sur sa page bandcamp. Ne vous en privez surtout pas.

  • Books Review : "Les enfants de Hansen" de Ognjen Spahić

    enfantshansend.jpg?itok=ZeyHH8RFComment convaincre de lire un roman ? En vous promettant seulement que vous ne sortirez pas indemnes de celui-ci. Sombre, dur, poétique, magnifiquement écrit et traduit, ce livre offre des instants où l'on comprend que la littérature nous dit bien plus de choses sur le monde où nous vivons que peut nous en dire bien souvent la science – ne croyez pas pour autant que je suis un opposant au travail scientifique !

    Hansen, c'est le nom laissé par un médecin norvégien à une maladie et au bacille responsable de celle-ci, redoutée, incurable pendant longtemps et responsable du rejet de ceux qui en sont les victimes : la lèpre.

    « Les enfants de Hansen » nous plonge dans la vie, les tourments, les espoirs d'hommes et de femmes vivant dans l'une des dernières léproseries d'Europe située en Roumanie à la période où le régime de Ceaucescu va s'effondrer. Servi par une intrigue et des personnages passionnants, ce livre est bouleversant, dur, à la limite de l'insoutenable parfois. Des scènes sont tout simplement extraordinaires à la fois par leur comique quasiment absurde mais aussi par leur tragique – celle où un lépreux court vers la foule en chantant par exemple. On pourrait y voir une métaphore du régime de Ceaucescu et de sa chute mais il s'agit bien plus que cela, ce livre nous parle de notre condition. Pour autant, l'espoir et la lumière ne sont pas absents de ce roman. A vous de les découvrir en le lisant !

    « Les enfants de Hansen » de Ognjen Spahić, éditions Gaïa, Traduit du monténégrin par Mireille Robin et Alain Cappon, 2006.